Canadiens issus de Nouvelle-France, nous réclamons des Anglo-saxons un statut national depuis plus de deux siècles. Notre histoire est une épopée. Mon blogue s'inscrit dans le noble objectif de retrouver notre nom et de réaffirmer notre identité. Comme nation socio-culturelle et historique, nous voulons une reconnaissance statutaire au Québec et au Canada. Abonnez-vous au blogue pour ne rien manquer. Visitez notre site internet : https://canadiens-francais.com
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Des origines fédérales du référendum
À 50 ans, l'approche référendaire a griffé le Québec Nous savons tous que le référendum a été soufflé à l'oreille de Claude Morin p...
mardi 29 octobre 2024
Des origines fédérales du référendum
dimanche 13 octobre 2024
Le péquisme, une colossale imposture !
La vision très sombre – voire «funéraire» pour reprendrela juste expression de Marcel Martel (2000) – qu’avait RenéLévesque du destin des minorités francophones hors Québec aquelques fois été évoquée dans la recherche consacrée à l’éclatement du Canada français. Dans la présente note de recherche,j’aimerais expliciter davantage cette vision pour le moins crépusculaire de la francophonie hors Québec. (2)
Éric Bédard
samedi 17 août 2024
Dans trois mois, l'approche référendaire aura cinquante ans
dimanche 4 août 2024
Le 4 août 1701, la France et les Canadiens s’illustrent en Amérique
vendredi 26 juillet 2024
La Grande Paix de Montréal de 1701 - dans la foulée d'une tradition commencée un siècle plus tôt
samedi 6 juillet 2024
Notre filière de l'automobile électrique accuse de graves retards
Pour un État stratège, éthique et patriotique
L’État stratège n’est pas du type qui est constamment suspecté de se livrer au transfert de fonds publics vers l’entreprise privée ou vers les amis du régime. Il n’est pas non plus à la merci d’un jugement idéologique du genre c'est à rejeter car ça vient de la Chine. On le souhaite éthique et patriotique.
Une technologie supérieure devrait être protégée autant que possible contre le conservatisme des princes de l’entreprise. Le problème des vainqueurs de la guerre 1939-45 c'est qu'ils croient trop à leur supériorité. Mais le temps passe. Le capitalisme industriel, qui a fait un temps la puissance des États-Unis, est devenu un capitalisme financier, rentier, parasitaire.
Il reste que l’État doit conserver assez de sa vertu pour ne pas être constamment suspecté de servir de simple relais de fonds publics vers une entreprise privée trop facilement pardonnée, qui encaisse plus qu'elle innove et produit. L'État capitaliste est complaisant envers l'entreprise privée. L'État chinois, qui tient en équilibre capitalisme et socialisme, demande que les barons de l'entreprenariat rendent des comptes. Cet équilibre des contraires est à considérer car il a sorti 500 millions d'humains de la misère en quelques décennies.
Le protectionnisme sous la forme de tarifs douaniers ou sous celle plus discutable des "droits de l’homme" (servis en alibi), ne peut endiguer la progression de technologies plus avancées par rapport à celles qui le sont moins.
L’État stratège peut jouer un rôle décisif dans l’économie mondialisée, qui d'autre le peut ? Qu’on le veuille ou non, dans le monde numérique d’aujourd’hui, une technologie supérieure en soi et qu'on peut offrir à moindre coût ne peut être maintenue longtemps à l’écart du marché global.
Nous en avons la preuve avec la Chine qui domine désormais le marché mondial de l’automobile et en particulier celui de l’automobile électrique. La vidéo [lien plus bas, en anglais] nous rapporte que les États-Unis n’ont jamais été des meneurs en matière de batteries, élément clé de la voiture électrique. Le Japon et la Corée du Sud étaient les chefs de file dans ce domaine décisif. Ils sont aujourd'hui déclassés par la Chine. Les États-Unis ? On connait pas, le Canada encore moins.
Chose certaine, ce n’est pas par l’immigration massive ou en recourant à un protectionnisme déguisé et sous influence américaine (comme dans le cas de l’affaire Huawei, de triste mémoire) que le Canada pourra se tirer d’affaire. Ce pays, dont je ne suis pas spécialement solidaire, devra montrer plus d’indépendance face aux États-Unis et à l'OTAN. Il faudra décorseter nos libertés.
Comme certains ne cessent de le clamer, une indépendance du Québec pourrait-elle changer la donne ? Or jusqu’ici, l’indépendance du Québec n’a été sur le plan géostratégique qu’une copie carbone de la soumission du Canada à l’anglosphère. Il suffit d'observer ne serait-ce que distraitement les prises de position du Bloc québécois, un exercice entièrement convaincant.
Je le crois autant que je le crains, il faudra hisser le débat d'un cran.
samedi 29 juin 2024
Qui nous a dépossédés des acquis de l’Acte de Québec ?
[Source originale : www.canadiens-francais.com]
Nous avons certainement raison de le craindre. Pour sonner l’urgence d’un recadrage, faudrait-il s’abstenir de participer à la Journée d’étude « De l’Acte de Québec à la Constitution : le temps d’agir », chapeautée par Droits collectifs Québec.
Ceux qui ont à cœur les intérêts d’une nation enracinée dans l’histoire devraient revendiquer l’héritage de l’Acte de Québec dans un esprit de continuité du droit. L’Acte de Québec est une concession du droit coutumier anglais en faveur du droit coutumier français et en vigueur chez nous depuis l’établissement du Conseil souverain en 1663, notre toute première constitution.
Par le rétablissement de notre droit coutumier français, en vertu duquel nos ancêtres ont vécu un siècle, Londres reconnaissait implicitement une société canadienne et française formée dans le creuset de ce droit. Plus tard, avec une conquête qui perdure, le remplacement graduel du droit coutumier par la common law ne sera pas contesté par les nôtres, même si l’usage de notre droit nous avait été octroyé. Ce fut le cas en 1867, avec une constitution imposée par la duperie et en 1982 une constitution imposée dans des circonstances similaires, mais aggravées par la tricherie et la collusion des pouvoirs. L’emploi de la force pour nier notre existence distincte rend illégitime l’ordre constitutionnel canadien. Qui nous le rappelle ? Qui agit en conséquence ? Qui s’en scandalise publiquement ?
La common law anglaise reconnaît implicitement que la force crée ultimement du droit, Might makes rights ! Le droit naturel, le droit continental et le droit international coutumier s’y opposent catégoriquement. Pour ces trois système de droits, dont la source remonte au droit romain, il est même légitime et naturel de s’opposer à tout ce qui est imposé par la force et la violence. De plus, d’innombrables juristes ont affirmé que l’obéissance aux lois est toujours limitée et conditionnelle. Personne ne peut se sentir lié en conscience par une loi imposée par la force.
Contrairement à une idée trop répandue, nos droits nationaux ne relèvent pas d’une prise de conscience récente. Les droits d’une société distincte nous ont été rendus par Londres avec l’Acte de Québec, il y a de ça 250 ans. Nos juristes et nos constitutionnalistes ont accepté, hélas, que ce qui a été imposé devienne l’acceptable. Le fait accompli « annulerait » le droit antérieur sans qu’on prenne la peine de l’abroger ! On renonce donc à la continuité du droit, ce qui revient à servir le régime. Mais n’est-ce pas d’abord la légitimité de l’ordre constitutionnel lui-même qui devrait être contestée ? Nos élites ont repoussé l’idée de dresser un réquisitoire exhaustif sur les dérogations à la continuité du droit et l’enchaînement des injustices historiques.
Nous voyons bien que nous ne vivons pas et ne souffrons pas dans un néant national auquel un référendum gagnant pourrait mettre fin un jour, nous souffrons d’un désarmement volontaire. En fait, nous souffrons d’un désarmement moral totalement accepté. Ce désarmement moral sévit d’abord chez ceux qui sont en position d’agir et de défendre nos acquis légitimes. Qui rappelle que l’Acte de Québec signait pour nous un destin distinct de celui des Anglo-Saxons ?
Nos juristes et constitutionnalistes sont-ils les garants d’une impasse qui reconnaît pour légitime ce qui nous a été imposé en 1867 et en 1982 ? Cette soumission gênante du subalterne prend bien au sérieux l’arbitraire du droit anglais ! Et son influence est bien sentie dans une tradition législative qui ne connaît elle-même que la soumission. L’Acte de Québec nous octroyait beaucoup plus : soit le rétablissement de « their Property, Possessions… And all other Civil Rights »1. Alors que nous avons les arguments pour déculotter le régime dans un procès politique qui a tous les attributs pour un procès international, le ronron académique finasse ou s’enlise. Alors qu’un réquisitoire systématique pourrait regrouper nos charges contre le régime, nous sommes encore acculés au rôle de quémandeur, qui alterne avec l’occasionnelle dopamine d’un mythique Grand soir.
Une dynamique de réappropriation. Pour premier geste, nous demandons aux animateurs de la Journée d’étude (et à toutes nos élites patriotes) de réclamer de Québec un amendement à la loi 99 (2000) qui rétablirait les Canadiens-Français dans leur existence politique légitime. C’est indispensable. Si le préambule de la loi 99 s’efforce de détailler la composition démographique du Québec, il échoue à nommer les premiers concernés par l’Acte de Québec : les Canadiens issus de Nouvelle-France. En vertu de la continuité du droit, il ne peut y avoir de remède à notre négation nationale sans que ces Canadiens, que le gouverneur Carleton appelait par leur nom, soient de nouveau nommés et se placent au centre de l’émancipation politique. Ils sont les premières victimes d’une injustice séculaire non réglée au Canada. Ils ont toujours montré qu’ils étaient en faveur d’un statut qui leur rendrait justice, ils attendent que leurs élites politiques et juridiques mettent fin à leurs tergiversations et reconnaissent leur existence.
22 juin 2024 – 250e anniversaire de l’Acte de Québec