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L'identité québécoise a-t-elle été construite sur un subterfuge ?

Pour décoder le sens historique de l'identité québécoise L'identité québécoise issue d'un néo-colonialisme raffiné s’est constru...

jeudi 27 février 2025

L'identité québécoise a-t-elle été construite sur un subterfuge ?

Pour décoder le sens historique de l'identité québécoise

L'identité québécoise issue d'un néo-colonialisme raffiné s’est construite sur un subterfuge. Selon la thèse officielle, les Canadiens-Français seraient devenus un autre peuple, ils seraient devenus Québécois. Or, cet autre peuple est effectivement un tout autre peuple. Un peuple qui contient plusieurs peuples, mais surprise, pas les Canadiens-Français. Au contraire, l'identité québécoise cherche à mettre fin aux Canadiens-Français. On les ignore, on les méprise ou on prétend qu'ils n'existent plus. Ou s’ils existent, c’est sous la forme de Québécois des temps primitifs.

Dans un deuxième temps, l'identité québécoise fait la part belle pour un autre peuple. Il est défini comme « une communauté anglophone aux droits consacrés » (Loi 99 - 2000). Il y a donc "le déchu" et "le sanctifié" ! Le peuple consacré constitue 20 % des Québécois. Par son influence et son exceptionnalité il en mène large. Le peuple québécois compte aussi des Premières nations et des immigrants, finalement tout le monde.


« ...nous saurons que nous avons gagné le jour où le Canada voudra bien porter un autre nom que le nôtre. »

La nation québécoise n'est donc pas la continuité des Canadiens-Français, elle est plutôt l'instrument de leur occultation. La politique de l'État du Québec, que d’aucuns appellent « notre État » ne leur a laissé aucune place. On pourrait trouver poussif de dire que l'identité québécoise a trahi les Canadiens-Français, elle les a à tout le moins piégés. C’est tout de même bien lui, ce peuple, qui a cessé d'être celui dont nos premiers ministres du Québec se réclamaient ouvertement sans l'ombre d'une mauvaise conscience, jusqu'à Daniel Johnson, père. Il est passé à la trappe.
Notre affirmation de jadis est devenue aujourd'hui suspecte, un méchant «acquis» de l'identité québécoise. Aucun progrès ne s’est réalisé dans la transition d’un peuple à un autre. Nous sommes toujours non reconnus et sans statut, même que la Loi 99 (2000) ne prend même pas la peine de nous mentionner dans la description officielle du peuple québécois. Faut-il être masochiste, colonisé ou les deux !
Les Canadiens-Français continuent donc de partager le même sort que les Acadiens. Ils n'ont pas de pays, pas d'État et pas de territoire qui correspond à leur distribution démo-géographique. D'autres prétendent parler en leur nom, comme le Québec quand ça l'arrange, mais l'essentiel est que nous avons perdu toute représentation politique propre dans un pays dont nous sommes pourtant les fondateurs. À ceux qui en douteraient, sachez qu'il ne peut y avoir de continuité des Canadiens-Français sans la continuité explicite du nom que l’histoire a gravé sur nos fronts.

Finalement, que les maîtres britanniques du pays aient choisi le nom Canada me semble être une appropriation culturelle de mauvais goût, réalisée contre un peuple qu'on s'efforçait de faire disparaître. Ceux qui ont usurpé le nom Canadien n'avaient rien de Canadiens. Je vais être très audacieux : nous saurons que nous avons gagné le jour où le Canada voudra bien porter un autre nom que le nôtre. Il mettra alors fin à une malencontreuse appropriation coloniale dont la noblesse des motifs, s’il y en a, reste à prouver.

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