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mardi 14 mars 2023

Les Delisle, de Nicolas (1590) à Gustave (1950)

Un survol généalogique piqué d’accents personnels

La famille Delisle est une famille à la progéniture généreuse. Issue de France et de Nouvelle-France,

elle les prolonge dans le temps. Elle a ses origines en Normandie, plus précisément à Dompierre-sur-Mer, lieu de naissance de Nicolas Delisle, première naissance attestée d’un Delisle à cet endroit en 1580, selon le site généalogique de Gilles Lavoie. 

Avant de poursuivre, arrêtons-nous brièvement sur deux personnalités de Dompierre-sur Mer qui peuvent être dignes d’un certain intérêt. Le premier est Vincent de Paul (1581-1660), fondateur de la congrégation qui porte son nom, il y aurait été abbé. Le deuxième, Jacques Archambault, compagnon de la fondation de Ville-Marie (Montréal). Une plaque apposée en sa mémoire, près de la Pointe-à-Callières, se lit comme suit : 

« Près d’ici “sur la Place d’Armes du port” Jacques Archambault (1604-1686) ancêtre unique des Archambault d’Amérique creusa en 1658 le premier puits de l’île de Montréal à la demande du gouverneur M. de Maisonneuve. » 

Nicolas aura un fils unique au prénom de Charles. Il épousera Marguerite Petit, qui donnera naissance à Louis Delisle. Né en 1645, ce dernier partira pour le Canada français à une date inconnue. Nous savons toutefois qu’il se marie à Québec en 1669, à l’âge 24 ans, et meurt à l’Hôtel-Dieu de la même ville, le 10 septembre 1693. Il avait pris pour femme Louise DesGranges, née à Paris en 1648. Vu la date du mariage, elle était peut-être une fille du roi, puisque plusieurs d’entre elles venaient en effet de Paris. Elle mourra à plus de soixante-dix ans (1721), après avoir donné naissance à dix enfants. 

De là, des débuts de l’histoire familiale en Amérique avec Louis Delisle, il nous faut compter quelques générations avant d’arriver à mon grand-père Gustave.

Louis aura pour enfant Antoine (1670-1738), marié à Catherine Faucher, ils auront 13 enfants. D’Antoine à Augustin (1715-1773), d’Augustin à Joachim (1758-1845), de Joachim à Augustin II (1791-1825), nous arrivons à Joseph.

Le jour de sa naissance, le 3 février 1821, Joseph est baptisé en l’église de Saint-François de Sales à Neuville, aujourd’hui un joyau du patrimoine religieux. L’homme fera sa vie et aura tous ses enfants à Québec. En 1861, il est commerçant, marchand-épicier, dans Saint-Roch, Québec. Il avait épousé Éléonore Robitaille (1830-1916) à Québec. De leur union, qui était doublement scellée par un contrat de mariage, naîtra Odilon, le troisième de huit enfants, qui deviendra le père de mon grand-père. Il serait décédé avant 1885, une précision fournie par la source généalogique. Ajoutons pour la petite histoire que, mariée à seize ans, Éléonore se mariera de nouveau deux fois après le décès de son premier mari. 

Odilon Delisle (1852-1928) de Saint-Roch, épousera Clara Boisjoli (1859-1929), née à Berthier en bas, à Montmagny. De leur union naîtra Gustave en 1886, mon grand-père, troisième d’une famille de dix. Notons que les sept premiers enfants voient le jour à Québec, alors que les trois derniers de la famille, Marguerite (1898), Charles-Joseph (1900) et Carona (1902) naissent à Chicoutimi. Le déménagement de la famille dans cette ville se fait vraisemblablement entre 1896 et 1898, c’est l’intervalle entre la dernière naissance à Québec et la première à Chicoutimi. Nous ne connaissons pas les raisons du déménagement, mais notre source rapporte que « en 1900, Odilon était potier à Chicoutimi ». Gustave a alors plus ou moins 14 ans. Il vivra son adolescence au royaume du Saguenay, et c’est là qu’il fera la rencontre d’Hedwidge Lespérance, native de Chicoutimi. Le mariage sera célébré dans la paroisse Saint-François-Xavier, le 8 avril 1907. Il a 21 ans, elle en a 17. 

La magnifique église de Trois-Pistoles

Mort à 64 ans, à l’hôpital Sainte-Justine (Montréal), moins d’un an avant ma naissance, je n’ai pas connu mon grand-père. Ma mère est née à Rimouski. La famille aurait aussi vécu à Amqui. Stella y serait née en 1920 et décédée la même année. Ces déplacements entre Chicoutimi, Amqui, Saint-Léon- le-Grand, Rimouski et Trois-Pistoles, était-ce parce que mon grand-père était commis voyageur, vendeur de suppléments alimentaires pour les animaux ? Souvent absent de la maison ? J’ai l’impression que ma mère avait peu de souvenirs de lui. En tout cas, les époux Delisle vécurent à Trois-Pistoles, assez longtemps pour y être inhumés tous les deux, dans le village quelque peu idyllique d’où ma mère avait rapporté et conservé ses plus beaux souvenirs. Certes s’y échappaient parfois des évocations connotées d’un peu de misère et des parenthèses de silence. On ne dit jamais tout aux enfants. Elle aimait y retourner, retrouver sa famille restée là, le décor et la joie des bords de mer. 

De ma grand-mère Hedwidge, j’ai conservé quelques souvenirs embrouillés d’une femme pieuse, vêtue de noir, pas trop patiente avec les petits, elle imposait le respect. Dans mes yeux d’enfant, elle était vieille femme. Chez ma tante Marthe, elle rajoutait des patates dans mon assiette contre mon gré, il fallait bien se tenir. C’était avant la rue des Razades. Je l’ai revue aussi à l’hospice de Trois-Pistoles. 

Maman me disait que sa mère avait eu 17 enfants, elle ne l’enviait pas, mais sur le site généalogique je n’en trouve que 12. Honnêtement, quand je faisais avec elle le compte de ses frères et sœurs, morts et vivants confondus, on piochait pour une dizaine. Ma mère, bébé fille de la famille, répétait ne pas les avoir tous connus, la mortalité infantile sévissait, quand ce n’était pas la tuberculose ou la vie rude des chantiers qui menaçaient. Avec la disparition de Patricia, ma mère, le 8 mars 2023, la dernière de la lignée,  disparue à 94 ans, le petit mystère risque fort de n’être jamais élucidé.



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