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La stratégie machiavélique du fédéral pour mettre en échec la menace des Canadiens-Français : référendum et langues officielles

Le 16 novembre 1974, il y 50 ans, l'accession de la souveraineté par la voie référendaire était adoptée. Disons qu'il y a 50 ans ça...

mardi 5 septembre 2023

Rentrée d'automne - Des vidéos et une réflexion à tout casser !

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De nouveaux vidéos accessibles à tous : initiative pour une réflexion moins conformiste. 

Cet été, la Fédération des Canadiens-Français a débuté une série de vidéos éducatives sur la question nationale. La série est destinée au grand public, elle ne s'adresse pas aux spécialistes. Trois capsules d’une quinzaine de minutes sont déjà en ligne. Vous les trouverez sur la chaîne You Tube de la Fédération des Canadiens-Français. Une quatrième est en cours de préparation et d'autres sont à suivre. Abonnez-vous à la chaîne.  

Les vidéos visent à promouvoir une réflexion moins convenue au sujet de l'enjeu national. Vous trouverez difficilement ailleurs un contenu comparable. Selon nous, il presse de nous reconnecter avec nos racines historiques et de nous pencher sans complaisance sur les causes d’un recul national qu’il faut absolument endiguer avant qu'il nous emporte. L’alibi péquiste officiel pour nos déboires, on nous l'a beaucoup répété et il est clair : «Le peuple n’a pas suivi !» 
Posons la question bêtement, qui fallait-il suivre ? Nommez-moi un seul de nos chefs, un seul qui ne s'est pas soumis ou qui n'a pas déclaré forfait à la première déconvenue, soit à chaque fois que la fameuse stratégie en un acte, longuement réfléchie, mais sans possibilité de prolongation, arrivait au bout du rouleau. 

Gouverner c'est prévoir !
Au terme du référendum, la stratégie en un acte tombait dans le néant. Mais la question d’une phase deux était là. Inexprimée, peut-être, mais suspendue dans toutes les pensées. Fallait-il en remettre (le comment de la chose étant ici une tout autre affaire...) ou fallait-il tout remballer ? On a tout remballé, avalant prématurément la couleuvre d’un échec en partie auto-infligé. Ce qui est fait est fait, nous sommes d'accord. Mais, faute d'avoir allumé, serions-nous en train de nous préparer une nouvelle édition dans l’art de foncer dans le mur ? Une autre mobilisation sans lendemain, un autre feu de paille ? Nous reviendrons plus loin sur les risques qui s'annoncent.

Une autopsie qui manque à notre éclairage
Lancés comme ça, les mots qui précèdent pourraient choquer. Mais c’est une manière de dire qu’une analyse non partisane, une autopsie des cadavres référendaires et autres Meech et Longs couteaux manque toujours à notre éclairage. Ce qui en tient lieu est bidouillé. Il est entendu que ceux qui portent les messages sont universitaires, journalistes, biographes plus ou moins autorisés et politiciens reclassés. Je n’ai rien contre eux, mais il faut les voir s’envoyer l’écho les uns les autres, dans ce qui est somme toute un petit monde. Ils naviguent dans les zones balisées du commun et ménagent leurs arrières, qu’ils appellent parfois leur camp. Ils rappellent les coups fourrés du fédéral et, quelque peu attristés, ils rappellent la valeur de chefs qui ont tout fait, mais qui en hommes responsables ont su renoncer au bon moment. Il n'y a pas lieu de revenir sur le renvoi à la maison des partisans qui étaient toujours mobilisés. Ces militants, ces soutiens populaires trépignaient, au seuil de la passivité politique vers laquelle on les refoulait. Si tout ça, c'est du passé, me direz-vous, on en a bien court-circuité le bilan. 

On a tout fait ! ... et l'appel au peuple ?
La Presse, 4 novembre 1981

Le Perdant !
On a tout fait ! Un peuple étrange se serait dit non. En modulant les lieux communs qui ne remettent en cause aucune icône, l’occultation est générale. Les meilleurs auteurs d’une sorte de version semi-officielle finissent typiquement dans une sinécure médiatique, universitaire ou dans un fauteuil du parlement. Pour saisir le caractère autorisé de la biographie régnante et de l’histoire péquiste, on peut par exemple jeter un coup d’œil sur la critique unanimement négative qui a servi d'accueil au petit livre de Martin Bisaillon, Le perdant. Le livre ne méritait pas sa mise à mort médiatique. Il aurait d'ailleurs contribué, par son ton discordant à briser cette détestable unanimité compatissante. Et qui sait ? Éloigner un Parizeau des mêmes ornières ? 

Un recadrage en regard
d'un ensemble biographique plus complaisant

Simon-Pierre Savard-Tremblay et autres 
D’abord militant sympathique et plein d’idées, je pense à Simon-Pierre Savard-Tremblay. Jeune universitaire, son parcours n’a rien d’exceptionnel. Il a commencé par écrire un livre contre le mondialisme et des textes modérément critiques sur la question nationale. Devenu député du Bloc, il est soumis à la discipline du parti. En voilà un qu'on n’entend plus. Après quelques mandats il sera récompensé pour son silence.  Et on aurait tort de penser que le député a du pouvoir. On sait bien que le rôle de la députation d'arrière-banc est de former un «focus groupe» mis en permanence à la disposition des décideurs. Au besoin, ils ramènent à Ottawa l’écho des régions. Ainsi, celui qui courait les assemblées de militants court aujourd'hui les épluchettes de blé d’Inde et les cabanes à sucre de son comté. L’idée n’est pas de m’en prendre à lui personnellement. C'est une personne d'ailleurs plutôt sympathique et que je respecte. Je l'ai lu. C'est au pattern en usage que je m'en prends. Je pourrais aussi bien parler d’Alexis Duceppe-Brunelle, que pour de bonnes raisons je vois comme une savate du parti au pouvoir, ou encore du contre-exemple de Martine Ouellet, qui refusait de rentrer dans le ronron parlementaire qui est la norme. Elle en a payé le prix, les coups venant de ceux qui avaient à coeur leur plan de carrière. Et maintenant que le Bloc a été remis sur le droit chemin, avec un chef responsable et charismatique, nous voyons combien il sert les intérêts du Québec, comme jamais une Martine Ouellet n'aurait pu le faire. Ce n'est pas que je défends Martine Ouellet, mais comment s'empêcher de rire à cette farce ! 

Pas là pour brasser la cage
L’idée est toute simple. L’intérêt personnel des parlementaires n’est pas de brasser la cage, mais de se conformer. Bloc ou pas, c'est pareil. Et pour nous, dès qu'il s’agit de revoir sérieusement une doctrine nationale qui ne tient pas debout, ils ne sont d’aucune utilité. Pour le faire, il faut se mettre à la recherche de personnes libres d’esprit, généreuses et sans ambitions politiques personnelles. Nous en avons, mais peu. 

Le projet d’éducation populaire, nous le devons à Alexandre Verrier-Landry. Il a déjà une expérience en vidéo et il est aussi un petit cousin. Comme les thématiques de la série ne sont pas liées à l'actualité du moment, nous croyons que les capsules pourraient conserver leur intérêt dans le temps. Il faut remercier Alexandre de mettre son talent au service d’une cause dont l’envergure nous dépasse tous. On ne lui promet pas une retraite dorée, mais une élévation dans l’humanité qui accompagne ceux et celles qui investissent dans le bien commun. 
La dernière capsule de la série est sortie en août 2023. J'en reprends ici le lien.  

Deux options qui n'en font qu'une finissent également vaines
Alexandre résume les efforts soutenus du peuple fondateur pour accéder à la reconnaissance nationale à l'intérieur du Canada ou en dehors de celui-ci; le concept clé étant ici évidemment celui de l'égalité des nations, le noyau non négociable du projet. Dans le passé, des nationalistes ont beaucoup opposé l'indépendance pure et dure (Maurice Séguin, en est une figure représentative) à un fédéralisme des nations (Lionel Groulx et Daniel Johnson). Chez les militants, intellectuels et politiciens, on a amplement répété qu’il fallait se brancher, arguant que les deux options allaient en sens opposé. Est-ce bien le cas ?

Une réflexion à tout casser
En revanche, n’aurait-on pas trop ignoré que les deux options prennent toutes deux leur souffle dans un sentiment d'injustice commun, un sentiment largement ressenti par un peuple assoiffé de reconnaissance nationale et de droits ? Au bout du compte, c’est le mauvais sort qui a disposé ensemble des deux options et de leur opposition un peu factice. Cessons nos luttes fratricides comme l'avait lancé en son temps Honoré Mercier.



Le cas s'est finalement réglé de lui-même. Après des décennies de montagnes russes, passant de fol espoirs aux plates léthargies, force est de constater que les deux options sont demeurées entièrement vaines. Ajoutons, à titre de circonstance aggravante, s'il faut en rajouter, qu’aucune solution politique cohérente de la question nationale n’est encore en vue. Et il n’y en aura pas à moins d’une réflexion à tout casser. Dans les circonstances, des groupes comme la Fédération des Canadiens-Français se trouvent donc pleinement justifiés de prendre tout le recul nécessaire. Encore une fois, un bilan libre de tout esprit partisan s’impose. Nous croyons l'avoir amorcé. 

D'abord contre Québec
Le phénomène d’échec qui accompagne un paradigme perclus d’immobilisme nous renvoie à la précarité existentielle, à cette survivance qu’on a tant décriée, et qu’on a crue à jamais derrière nous… L’échec de deux générations d’élites à obtenir la dignité d’une reconnaissance nationale (assortie de droits) est devenu un combat qui a pris tant de retard qu’il nous faut aujourd’hui le livrer contre Québec d’abord. De deux périls, il faut d'abord vaincre le moindre.  

Comment aborder l'avenir ? Franchement, l'avenir prévisible devrait être moins dans l'adhésion à une solution politicienne déjà ficelée. Car le package n’est vraiment pas bon. Il faut plutôt mettre du temps et des efforts à retrouver le sentiment de notre appartenance à une épopée continentale inouïe. C'est le sens patriotique de notre enracinement sur ce coin de terre qui pourra relancer l'option, il en est le fondement. Il faut songer à des moyens qui feront de la lutte contre le libellé du préambule de la loi 99 (2000) une affaire qui déclasse tout le reste. Cette opinion commence à être partagée. Il est temps !

Vivre collectivement dans la dignité. C’est l’option commencée par le Conseil souverain du Canada de la Nouvelle-France, en 1663. À l'heure actuelle, il s'agit de savoir si nous pouvons et nous voulons encore "faire nation" ! Une reconnaissance nationale dans le fédéralisme canadien, par des pays tiers ou d'abord au Québec ? Nous disons d'abord au Québec et d'abord la loi 99 (2000). C'est clair. 

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 Avec la vidéo, Nation culturelle et nation civique [Deuxième capsule, juillet 2023]  
Alexandre Verrier-Landry continue la discussion entreprise en juin avec la première de la série qui portait sur la Fête nationale. Nous voici maintenant sur le concept même de la nation, mettant l'accent sur les distinctions entre "nation socio-culturelle" et "nation civique". Nous explorons comment ces deux concepts ont influencé la perception de l'identité nationale parmi les Québécois et plus particulièrement les Canadiens-Français. Nous comparons également les visions de figures politiques influentes, telles que René Lévesque et Bernard Landry, sur ces idées. En soulignant l'importance de comprendre la différence entre ces deux types de nation, nous discutons de la nécessité de préserver la culture, l'histoire et la langue qui nous ont été laissées en héritage par la Nouvelle-France. Enfin, nous revenons sur l'importance de reconnaître le statut national des Canadiens-Français avant de s'attaquer à des questions de séparation.   

Constitution du Québec – Attention danger ! 
L'attrait pour des stratégies ambitieuses sur lesquelles les Canadiens-Français n'ont pas la maîtrise une fois celles-ci lancées, comme l'adoption d'une constitution interne au Québec, ne va pas sans risques. On l’a vu avec la loi 99 (2000). Le gouvernement du Parti québécois, sous couvert de répondre à la loi fédérale sur la clarté, a trahi les Canadiens issus de la Nouvelle-France. Leur absence dans une nomenclature exhaustive qui exhibe la diversité québécoise est un mépris inadmissible de ceux qui occupent les plaines du Saint-Laurent depuis quatre siècles. 

Le problème de clarté, il est où ?
Deux États, Québec et Ottawa, font mine de s’opposer, mais rejettent conjointement les Canadiens-Français. Le problème de clarté, il est où ? 
Les temps ont changé, tous l'admettent. Mais est-ce au point de nous trouver à des années lumières des pages 19 à 21 d’Option Québec (janvier 1968) dans lesquelles René Lévesque s’adresse très spécifiquement aux Canadiens français pour mener à bien son projet ? 


À court ou moyen terme, on ne peut écarter que de nouvelles initiatives pour parfaire la constitution du Québec s’attaquent ou ignorent de nouveau nos intérêts nationaux. Tout dépend qui aura gain de cause dans la mêlée et de qui rédigera la version définitive, si on en vient là. En ce domaine, l’initiative courante part certes de bonnes volontés, mais rien ne garantit que ces bonnes volontés se trouvent encore dans la course à la ligne d’arrivée.

Butiner autour de l'État
Je pose la question clairement, n’y a-t-il pas d’autres priorités que de butiner autour de l’État ? En fait, c'est un choix dans la gestion d'énergies limitées. Le nôtre, c'est qu'il n’y a rien de plus important pour les Canadiens-Français que de retrouver la parole, de retrouver cette capacité perdue de s'exprimer en leur propre nom. Les Canadiens-Français doivent d'abord se reconnaître entre eux, comme les membres d'une nation séparée et indépendante. C’est ce qui était leur cas depuis la Conquête jusqu’à ces dernières décennies. C’est seulement après être sorti du coma dans lequel ils sont entrés qu’ils pourront de nouveau s’affirmer et accéder à la pleine reconnaissance nationale. À titre de majorité régionale et de peuple fondateur, ils auront de nouvelles possibilités, la légitimité de fédérer, du moins en partie, la diversité nationale et ethnique qui vit également au Québec. Pour les Canadiens-Français, il n’y a vraiment pas lieu de se noyer dans la diversité, ce qui serait suicidaire, mais d’assurer plutôt le leadership d'une nation fondatrice, historique, enracinée et française en Amérique. Seule une nation qui parle en son nom peut donner naissance à des institutions où elle est pleinement respectée et reconnue. Le premier pas est une mobilisation pour notre reconnaissance par l'État du Québec, obtenir l'amendement réclamé dans la préambule de la loi 99. C'est une lutte épique pour l'opinion publique qui sonnerait le réveil du dormeur. 

Utilité de l'identité québécoise
L'identité québécoise est certes utile pour représenter une totalité humaine sur un territoire comme le Québec. Le vocable Québécois englobe la plurinationalité, la multiculturalité et le bilinguisme contemporains. Mais l’identité québécoise étant par nature territoriale et cosmopolite, elle ne peut se substituer aux Canadiens-Français, ni parler en leur nom, que ce soit par procuration ou par délégation. Les Canadiens-Français doivent prendre le micro et s’exprimer à la défense de leur intérêt. Ces derniers ont des choses à dire et à défendre qu’aucune autre agrégation ne peut faire à leur place. À moins d'une réconciliation populaire avec l'idée que nous formons historiquement une nation sociologique, ce que nous rappelait Daniel Johnson en 1968, nous ne sommes pas au bout de nos peines ! 

Gilles Verrier 

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Pour une prise de conscience de la gangrène trudeauiste chez les souverainistes

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