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Dans trois mois, l'approche référendaire aura cinquante ans

Ce qui est tenu pour acquis en 2024 ne l'était pas à l'époque Un tiers des délégués au congrès du PQ de novembre 1974 votent contre ...

samedi 17 août 2024

Dans trois mois, l'approche référendaire aura cinquante ans

Ce qui est tenu pour acquis en 2024 ne l'était pas à l'époque
Un tiers des délégués au congrès du PQ de novembre 1974 votent contre la stratégie référendaire pilotée par Claude Morin. René Lévesque et ses lieutenants soutiennent ce dernier et font passer la motion. Cinquante ans plus tard est-il exagéré de dire que la nature de la lutte "nationale" a été profondément changée. Quels étaient les arguments de ceux qui votèrent contre, ont-ils eu raison avec le temps ?
Opérant depuis une vision commune du Canada, Trudeau et Lévesque accordaient aux provinces une place prépondérante (1). Leur vision révolutionne le concept d'un Canada des deux nations. Ce concept était le fruit d'une longue élaboration. Avec Daniel Johnson il était devenu un projet constitutionnel mature. Il devra cependant céder la place à dix applications provinciales de la dualité linguistique.

Dans un mouvement synergétique inusité jamais vu depuis la Conquête (1763), la nation historique est redéfinie et se campe désormais dans une seule province, le Québec. Une province contre neuf, mettra au rancart une nation face à une autre. Ce n'était pourtant pas là une utopie, mais une proposition constitutionnelle aboutie formulée en bonne et due forme en 1968, au cours d'une très officielle conférence constitutionnelle.

Photo d'archive


Cinquante ans plus tard, la "nation québécoise", surgie dans le sillage de la provincialisation des Canadiens-Français en dix segments linguistiques (identités linguistiques de langues officielles), sans identité nationale commune, nous a-t-elle fait progresser vers un avenir national mieux assuré ? Certes, le Québec pouvait être le foyer et le point d'appui de la nation canadienne-française d’Amérique, ce qui a du sens, mais former une nouvelle nation lui-même regroupant tous ses habitants, y compris ceux qui souhaitent notre disparition depuis 300 ans, c'est un peu fort de café. Mais n'était-ce pas là le pari référendaire ? Et combien d'anglophones de souche ont voté pour le oui déjà ? Ces derniers sont pourtant ceux que nous avions pris en échange contre nos compatriotes des autres provinces et du continent, ne conservant à ces derniers qu'une valeur folklorique et sentimentale.
Après 50 ans, il semble que l'on n'a pas encore suffisamment réfléchi sur la question. Les 30 % qui avaient voté contre en 1974 se sont tus. Il faut dire que la pression pour rentrer dans le rang était forte.
Après le Forum sur les 45 ans de l’étapisme, dont on peut trouver des comptes rendus sur mon blogue et sur le site de la Fédération des Canadiens-Français, il semble que toutes les leçons ne soient pas encore tirées ou encore trop peu connues. J'invite donc mes lecteurs à rejoindre un groupe témoin sur la question pour lire et commenter différents aspects. La Fédération des Canadiens-Français publiera dans trois mois un bilan actualisé des cinquante ans de l'approche référendaire.

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1- en matière identitaire, pour préciser. 

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