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mardi 24 septembre 2019

La guerre dans tous ses états, grande oubliée de la destruction de l'environnement

Cet article a été écrit pour 
Le bonnet des patriotes :
http://www.lebonnetdespatriotes.net/lbdp/index.php/chroniques/item/22642


Greta Thunberg s'est finalement adressée aux dirigeants internationaux réunis au siège des Nations-Unies à New-York pour le Sommet Action Climat. Elle sera à Montréal le 27, dans un autre show très médiatisé. Avec son visage fermé, elle semble moins animée par l'amour de la planète que par une haine recuite des climatosceptiques.
Nous sommes apparemment dans une œuvre de culpabilisation de l'opinion publique, infantilisée par une mise en scène spectaculaire. Une mise en scène populiste qui n'aurait jamais démarrée comme ça, sur les chapeaux de roue, sans un appui, en amont, de puissances qui en mènent large.

La lutte pour sauver la planète se dessine donc comme une autre opération qui accentuera le caractère de classe de la mondialisation. D'un coté, une ponction additionnelle prélevée sur la masse des petits revenus, taxés, tarifés et pressés de casquer pour le climat, à qui on demandera de se conformer à des normes « planéto-compatibles ». David Leroux, dans son dernier billet Facebook, rapporte qu' «un groupe d'experts montréalais proposent une taxe sur l'essence de 46 cents le litre et l'instauration de péages à la hauteur de 15 cents le kilomètre ». De l'autre coté, se pointe un nouvel Eldorado. Car, comme chacun sait, toute crise, réelle ou fabriquée, est aussi une opportunité d'affaires. L'opinion publique est travaillée pour que l'on donne sans trop d'opposition à une minorité d'élus (banques et grand entreprenariat) les milliards de l'État pour financer les grands chantiers d'une économie verte, qui auront pour premier critère de passer le test de la rentabilité.

En vertu de nouvelles normes sociales, jeter un bout de papier sur la rue sera de plus en plus répréhensible. En revanche, pour qui pourra payer la note, faire du tourisme dans l'espace, une fantaisie bien médiatisée de Guy Laliberté, restera digne d'une certaine admiration ! L'argent achète tout ! Il est à prévoir que les petits écarts individuels et la culpabilisation des masses pour leur faire avaler des couleuvres restera au centre de l'actualité. Or, la vérité sur les questions climatiques est loin d'être scellée, comme l'opinion à contre-courant qui vient d'être exprimée par 500 scientifiques nous le rappelle : « il n'y a pas d'urgence climatique». Le battage actuel, générateur d'anxiété sociale, réduit massivement l'esprit critique dans le discours public. Il enrégimente la population dans des explications bancales et sélectives, passant systématiquement (mais pas fortuitement) sous silence certaines vraies causes de la dégradation environnementale. 

La guerre et l'environnement
On parle partout de l'environnement, mais les articles qui relient 1) l'industrie militaire, 2) la militarisation galopante et 3) les conflits armés actifs, à la dégradation planétaire sont incroyablement rares. Voici néanmoins quelques extraits d'un article que j'ai trouvé. L'ampleur du gaspillage des ressources et des destructions fait dresser les cheveux sur la tête, même si l'article se limite à certaines situations limitées dans le temps et dans l'espace. Le bilan global des activités militaires en termes de destruction des ressources et de la dégradation planétaire reste à faire. On découvrirait peut-être que c'est la principale cause évitable du déclin environnemental et que, c'est par là que toute mobilisation sérieuse devrait commencer. Et c'est d'emblée une affaire politique, de grande politique. 

Pollution de l'eau et des sols:Au cours de la campagne aérienne de 1991 en Iraq, les États-Unis ont utilisé environ 340 tonnes de missiles contenant de l’uranium appauvri. L'eau et le sol peuvent être contaminés par les résidus chimiques de ces armes, ainsi que par le benzène et le trichloroéthylène issus des opérations aériennes. Le perchlorate, un ingrédient toxique contenu dans le propulseur de fusée, est l’un des nombreux contaminants que l’on trouve couramment dans les eaux souterraines autour des sites de stockage de munitions dans le monde.
Poussière toxique:De lourds véhicules militaires ont également perturbé la planète, notamment en Irak et au Koweït. Combinée à la sécheresse résultant de la déforestation et du changement climatique mondial, la poussière est devenue un problème majeur exacerbé par les nouveaux mouvements importants de véhicules militaires à travers le paysage. L'armée américaine s'est concentrée sur les effets de la poussière sur la santé des militaires en service en Irak, au Koweït et en Afghanistan. L'exposition des membres des services irakiens aux toxines inhalées est corrélée à des troubles respiratoires qui les empêchent souvent de continuer à servir et à effectuer des activités quotidiennes telles que l'exercice. Les microbiologistes de l'US Geologic Survey ont découvert des métaux lourds, notamment l'arsenic, le plomb, le cobalt, le baryum et l'aluminium, susceptibles de provoquer une détresse respiratoire et d'autres problèmes de santé. [11] Depuis 2001, il y a eu une augmentation en pourcentage du taux de troubles neurologiques, une augmentation en 251 du taux de problèmes respiratoires et une augmentation en pourcentage du taux de maladies cardio-vasculaires chez les militaires liées à ce problème. [47]
Gaz à effet de serre et pollution atmosphérique provenant des véhicules militairesMême en mettant de côté le rythme opérationnel accéléré de la guerre, le département de la Défense est le plus gros consommateur de carburant du pays, consommant environ 1 milliard de gallons de carburant par an. [4.6] [1] Les véhicules militaires ont une consommation extrême de carburant à base de pétrole. : un char M-1 Abrams peut faire un peu plus d’un demi-mile avec un gallon [...] Les véhicules de combat Bradley consomment environ un gallon par mille parcouru.
La guerre accélère la consommation de carburant. Selon une estimation, l’armée américaine a utilisé 1.2 millions de barils de pétrole en Irak en un mois seulement de 2008. [3] Ce taux élevé de consommation de carburant en dehors des périodes de guerre tient en partie au fait que le carburant doit être livré à véhicules sur le terrain par d’autres véhicules, utilisant du carburant. 
Destruction et dégradation accélérées des forêts et des zones humides:Les guerres ont également endommagé les forêts, les zones humides et les marais en Afghanistan, au Pakistan et en Irak. La déforestation radicale a accompagné cette guerre et les guerres précédentes en Afghanistan. La superficie forestière totale a diminué de 38 en Afghanistan de 1990 à 2007. [6] Ceci est le résultat d'une exploitation forestière illégale, associée à la montée en puissance des seigneurs de la guerre, qui bénéficient du soutien des États-Unis. En outre, la déforestation a eu lieu dans chacun de ces pays alors que les réfugiés cherchaient du combustible et des matériaux de construction. La sécheresse, la désertification et la perte d'espèces qui accompagnent la perte d'habitat en sont le résultat. De plus, les guerres ayant entraîné la destruction de l'environnement, l'environnement dégradé lui-même contribue à son tour à la poursuite du conflit. [7]
Destruction de la faune accélérée par la guerreLes bombardements en Afghanistan et la déforestation menacent de créer un important axe de migration pour les oiseaux traversant cette zone. Le nombre d'oiseaux qui empruntent actuellement cette route a diminué de 85 pour cent. [8] Les bases américaines sont devenues un marché lucratif pour les peaux de Snow Leopard, une espèce en voie de disparition... [...] Les travailleurs humanitaires étrangers arrivés dans la ville en grand nombre après l'effondrement du régime des Taliban ont également acheté les peaux. Leurs nombres restants en Afghanistan ont été estimés entre 100 et 200 dans 2008. [10] (page mise à jour en mars 2013)

L'article cité quantifie les effets directs de la guerre dans certains pays et ils sont considérables. Mais il faut parler du gaspillage généralisé que représente pour la planète le développement continue d'une machine de guerre en temps de paix et l'obligation de la garder bien huilée et prête à servir. C'est que la concentration des ressources nécessaires au développement d'armements, à leur production et à leur consommation par effet de destruction, est, en tant que tel, un processus intrinsèque de gaspillage des ressources humaines et matérielles.

La lutte pour la protection de l'environnement ne pourra prétendre au sérieux que lorsqu'elle osera enfin s'attaquer à des causes trop importantes pour continuer d'être ignorées. Celle-ci ne peut être dissociée de la lutte pour un monde multipolaire qui favorise l'égalité, le dialogue et le respect mutuel, comme le suggère justement dans un texte bien à propos de Sergei Lavrov, ministre des affaires étrangères de la Russie, le type de texte dont on voit très rarement la réciproque du coté des autorités américaines. Pour redonner de la crédibilité à une lutte trop sérieuse pour faire d'une adolescente une icône, cette lutte devra sortir d'une naïveté béate et accepter de hiérarchiser avec plus de sérieux l'importance relative des enjeux et des causes. Prendre à bout de bras la question de la diminution des tensions et de la paix mondiale est indispensable. On ne peut donc échapper à l'obligation de cibler les États-Unis pour leur reprocher la rupture unilatérale du traité sur le nucléaire en Iran, ce qui a ravivé les tensions dans cette région. Mais les États-Unis se sont aussi retirés unilatéralement du traité qui restreignait le déploiement des armes nucléaires à portée intermédiaire en Europe, une autre initiative malheureuse qui relance la course aux armements. Comme l'autruche, l'opinion publique sensible à la cause environnementale se met la tête dans le sable si elle refuse de se mobiliser contre les comportements asociaux d'une grande puissance nucléaire qu'il faut pointer comme une cause de l'accroissement d'une pollution aussi inutile que massive. 

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