C O M M U N I Q U É
Comment devrait-on écrire Canadien-Français ?
La Fédération des Canadiens-Français propose une réponse à la question :
La Fédération des Canadiens-Français propose une réponse à la question :
1- Introduction
L'important est d'exprimer le plus clairement possible notre distinction nationale. Canadiens-Français (avec sa variante Français-Canadiens) a l'avantage d'avoir été utilisé à toutes les époques de notre histoire.
2- Fondement historique
Il est apparu une première fois dans une lettre adressée au Père Lalemant en 1648, puis, en 1666, sous la plume de Marie de l'Incarnation qui parle des vaillants «François-Canadois» (Carpin : 95)
Il est apparu une première fois dans une lettre adressée au Père Lalemant en 1648, puis, en 1666, sous la plume de Marie de l'Incarnation qui parle des vaillants «François-Canadois» (Carpin : 95)
On voulait ainsi distinguer nos ancêtres des premiers Canadiens qui, de 1535 jusqu'aux années 1680, désignent des Amérindiens. «Canadiens François» est utilisé par Hennepin en 1704. Quant au nom de Canada français, il remonte au moins à 1739 dans un ouvrage de géographie publié à Lille qui décrit étonnamment le «Canada François», le «Canada Anglois» et le «Canada Sauvage». En 1744, Charlevoix peut écrire déjà «Québec, Capitale du Canada François».
Le vocable de Canadiens-Français nous est ainsi familier depuis bien longtemps. C'est celui qu'il nous faut utiliser lorsqu'il faut se désigner sans équivoque aucune. Comme c'est le cas aujourd'hui.
3- Graphie
La Fédération des Canadiens-Français recommande l'usage proposé par François-Albert Angers.
La question d'une graphie unifiée se pose aujourd'hui avec le retour dans l'usage du vocable canadien-français. Nous avons pris le temps d'examiner les occurrences dans notre histoire et leur signification politique. La conclusion est assez claire, bien que la discussion puisse encore se poursuivre pour fins d'approfondissement.
De l'avis des membres participants, on s'entend pour recommander que Canadien-Français, mot insécable, s'écrive avec deux majuscules et un trait d'union.
François-Albert Angers :
« L'addition du mot "français" à Canadien est devenue nécessaire parce que des Anglais ont voulu à un moment donné se considérer comme "Canadians" et que nous avons voulu bien préciser notre différence en cas de traduction. Canadiens-Anglais(1) et Canadiens-Français expriment donc bien ce que nous sommes respectivement comme nations, et non les termes Québécois, Ontariens ou Albertains, etc. Et nous aurions dû garder, comme Benjamin Sulte, l'écriture "Canadien-Français", plutôt que le "Canadien français" imposé par l'autorité littéraire d'Olivar Asselin.
La seconde ne distingue pas une nation canadienne-française, mais une nation canadienne comprenant comme qualificatif, et non comme substantif, des gens d'expression française. L'autre est le nom composé d'un peuple d'origine française qui a fondé le Canada et s'y est développé en formant une nouvelle nation.
Il faut mettre de côté, à ce sujet, les objections superficielles comme celles qui veulent que nous ne puissions plus au Québec indépendantiste, au Québec qui veut se séparer du Canada, employer l'expression Canadiens-Français à cause de ceux des autres provinces. Il est bien évident que les Canadiens-Français des autres provinces continuent d'appartenir à la nation, comme restent Français tous les Français hors de France qui maintiennent leur attachement à leur patrie d'origine. Cela ne veut pas dire qu'en continuant de nous appeler Canadiens-Français nous étions obligés de faire participer à nos décisions du Québec ceux qui ont quitté celui-ci, … »
Source : L'Action nationale, Vol. LXX, No.2, Oct.1980 Bilan du référendum de 1980 II
Note 1- L'écriture de Canadien anglais avec un trait d'union et deux majuscules peut être abandonnée depuis que ces derniers ne revendiquent plus former une nation.
4- Traduction
Nous recommandons que Canadien-Français soit invariable en anglais. French canadian et autres formes de traduction nous renvoient dans une confusion qui ne rend pas justice à notre unicité nationale. Pour la même raison, nous considérons que le Ô Canada, hymne patriotique canadien-français, soit considéré comme un élément du patrimoine immatériel des Canadiens-français et réputé intraduisible en anglais.
Après le référendum - II Au temps où l'Action nationale se portait à la défense des Canadiens-Français |
François-Albert Angers 1909-2003 |
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