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La stratégie machiavélique du fédéral pour mettre en échec la menace des Canadiens-Français : référendum et langues officielles

Le 16 novembre 1974, il y 50 ans, l'accession de la souveraineté par la voie référendaire était adoptée. Disons qu'il y a 50 ans ça...

dimanche 16 juillet 2023





Description de la vidéo : 
Aujourd'hui nous continuons notre discussion sur le concept de nation, en mettant l'accent sur les distinctions entre la "nation socio-culturelle" et la "nation civique". Nous explorons comment ces deux concepts ont influencé la perception de l'identité nationale parmi les Québécois et plus particulièrement les Canadiens-Français. Nous comparons également les visions de figures politiques influentes, telles que René Lévesque et Bernard Landry, sur ces idées. En soulignant l'importance de comprendre la différence entre ces deux types de nation, nous discutons de la nécessité de préserver la culture, l'histoire et la langue des Canadiens-Français. Enfin, nous nous penchons sur l'importance de reconnaître le statut national des Canadiens-Français avant de s'attaquer à des questions de séparation.


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Deux jours après le référendum de 1995, Jacques Léonard, ministre des transports, avait échappé que « la dernière campagne a permis de gagner la bataille de l’identité des québécois [sic] qui ont voté à 60 % en faveur de la souveraineté ». En réalité, Québécois est ici un synonyme de Canadien-Français. La citation illustre une chose : On ne peut nier l'existence de la nation ethnique sans qu'elle remonte dans les mots de la nation civique. Il est clair que les concepts-clé de "nation civique" et de "nation socio-culturelle" (ethnique) sont indispensables pour "penser" la question nationale. Cette deuxième vidéo de la série contribue à outiller ceux et celles qui veulent identifier et mieux comprendre le handicap de nos journalistes et politiciens qui emploient le mot québécois comme s'ils manquaient de vocabulaire, tantôt dans un sens générique (les habitants du Québec), tantôt dans un sens spécifique (les Canadiens-Français). Les explications d'Alexandre nous font voir que les concepts sont tous deux bien réels et légitimes, mais ils désignent des réalités différentes.
Pour finir, trois citations à méditer :

« La disparition des nations ne nous appauvrirait pas moins que si tous les peuples étaient faits pareils, avec un même caractère, un même visage. Les nations sont la richesse de l'humanité, elles sont ses personnalités généralisées : la plus petite d'entre elles a ses propres couleurs particulières, et incarne une facette particulière du dessein de Dieu. »
Alexandre Soljenytsine
« Les trois noms « race », « ethnicité » et « identité » nomment trois concepts qui se chevauchent considérablement ; dont la principale différence en fait n'est pas tant dans le sens que dans la provenance - d'où ils viennent. Le mot « race » vient de la biologie ; le mot « ethnicité » vient de la sociologie ; le mot « identité » vient de la psychologie. Leur point commun est la notion d'appartenance d'un individu à un groupe. »
John Derbyshire
« Je souhaite montrer, dans l’essai qui va suivre, qu’entre les pensées trudeauiste et « néosouverainiste », les similitudes sont frappantes. Dans les deux cas, on croit qu’il est indispensable de procéder à une liquidation de la mémoire traumatique des événements qui précèdent le passage à la modernité du Québec. En plus d’être entachés par le « tribalisme » ou « l’ethnicisme », cet attachement à l’idée de durée, ce « continuisme » pour reprendre un concept cher à Gérard Bouchard, sont considérés comme la source de tous les retards de la nation canadienne-française/québécoise. Trudeauistes et néosouverainistes partagent également une conception purement contractualiste de la société. La nation n’est plus un donné de l’histoire, produit fragile du travail des générations précédentes, elle prend la forme d’un contrat entre individus volontaires protégés par des chartes. La langue française, dans un tel contexte, n’est plus l’être de la nation, le témoignage d’une longue histoire, mais devient un simple instrument de communication entre individus aux identités multiples. »
Éric Bédard, historien

Le texte érudit d' É.B. est reproduit dans le site de la Fédération de C-F, onglet Textes / Documents. Il a paru originellement dans la revue Arguments 

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