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La stratégie machiavélique du fédéral pour mettre en échec la menace des Canadiens-Français : référendum et langues officielles

Le 16 novembre 1974, il y 50 ans, l'accession de la souveraineté par la voie référendaire était adoptée. Disons qu'il y a 50 ans ça...

mercredi 24 janvier 2024

Le crash national a débuté en 1968... Connaîtra-t-il un jour une fin ?

Un moment de détente au cours de la conférence
constitutionnelle de février 1968

« Après son élection avec 41% des voix exprimées en 1966, Lesage demanda à Johnson de démissionner et de déclencher de nouvelles élections parce qu’un démocrate comme il se vantait de l’être ne pouvait pas gouverner alors qu’il ne représentait pas la majorité de la population et je me rappelle le mot à mot de Johnson s’adressant au président de la chambre : « "Monsieur le président, j’ai été élu par la majorité du peuple canadien-français et ça me suffit." »
(Antonio Flamand, 2017)
Excellent !

Et Parizeau, le soir du référendum de 1995 n'avait qu'à répéter la même chose. À la différence que ce n'était pas une victoire à 41%, mais à 60 %. Dans le contexte de 1966, c'eut été une éclatante victoire des Canadiens issus de Nouvelle-France et de ceux qui s'étaient joints à eux ! Mais en 1995, ce ne l'était plus.

Jacques Parizeau se joint au PQ
comme Canadien-Français 
La question est de savoir pourquoi cette victoire a été prise pour une défaite contre laquelle il n'y avait aucun remède, aucune possibilité de rebondir, que du dépit ? Pour la Fédération des Canadiens-Français notre affirmation nationale déclinante est le produit d'une division fondamentale sur le sens de la lutte. Cette division, longtemps mal comprise, a provoqué un crash national, dont le premier acte s'est joué à partir du 5 février 1968. Les hostilités ont été lancées par René Lévesque, qui torpilla sans merci l'ouverture de négociations constitutionnelles dont les ambitions exprimées par Johnson étaient sans précédent. Elles ne seront d'ailleurs jamais dépassées. Et certainement pas en 1981, alors que l'initiative était passée entre les mains de Trudeau, René Lévesque, s'était soumis à l'agenda fédéraliste et n'avait que des objections de façade. On s'est laissé prendre. La nuit des longs couteaux, qui a fait couler beaucoup d'encre, ne faisait que donner une émotion mélodramatique à ce qui était une scène tout à fait prévisible (Martine Tremblay).
Les camps se divisèrent entre l'appartenance nationale comme fondement de la cause (Johnson), et l'appartenance territoriale (Lévesque). L'approche volontariste de Lévesque, voyait l'accouchement d'une nation nouvelle sur un territoire défini en 1867. Cette nation québécoise serait formée de deux entités parallèles aux rivalités existentielles peu conciliables. Comme à cette époque la Révolution tranquille repoussait avec aisance les limites de l'impossible, l'option Lévesque apparaissait attrayante à une jeunesse nombreuse. À la pointe de la modernité américaine, la politique devenait, au Québec aussi, un produit sujet au renouvellement continu. La question nationale, enfin libérée de la tradition, pouvait désormais évoluer en roue libre. Cette mixture nous donna la trajectoire que nous connaissons depuis, et la mine déconfite de Parizeau le soir du 30 octobre 1995.

Parizeau avait joint le PQ en 1969 en tant que Canadien-Français. On a dit qu'au départ il s'était opposé à l'approche référendaire. Mais, comme les autres, il se soumettra aux chantres d'un référendisme importé d'Ottawa. Ce qui revient à dire qu'il changea de camp ! Voyons comment ça s'est traduit.
Avec 41 % des voix Johnson avait les coudées franches. Avec 60 % Parizeau était paralysé, impuissant et défait. La volonté d'une reconnaissance statutaire associée à des droits nationaux, réclamée par la nation historique peu après la Confédération, sera maintenant sujette au veto "d'une population qui n'était pas concernée." C'est comme ça que l'exprimait François-Albert Angers. Et c'est pour ça que Parizeau restera silencieux sur l'essentiel le soir du référendum, impuissant à gérer le verdict favorable de sa nation.

C'était un autre épisode de la série : ce que l'identité québécoise a coûté aux Canadiens-Français.
Avant le 5 février prochain, je reviendrai sur l'Allocution constitutionnelle de Johnson, probablement la plus importante de l'histoire du Québec en la matière (Canada-Français), et la réponse d'un René Lévesque, qui ne se fera pas attendre pour en découdre.
François-Albert Angers
maintiendra une vision claire de la
question nationale




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