La Fédération des Canadiens-Français
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Canada
Draft for the Forum of supporters of Combating Contemporary Practices of Neocolonialism
[In prevision of the Next forum to be held around Feb. 2026]
Depuis que nous en parlons, le temps est venu de désenclaver nos efforts d'émancipation. Il faut sortir de la confidentialité du dialogue de sourds qui nous a toujours lié à l'étroitesse de vues des autorités impériales britanniques, maintenant remplacées dans le même rôle par Ottawa. Il s'agit de nous garder collectivement "imperceptibles", non non identifiés et non émancipés comme peuple. Il s'agit de nous garder en retrait des projecteurs et le Canada hors du jugement de la communauté internationale. C'est pourquoi on a toujours donné juste assez de corde à des représentants désignés, qui du reste assument très bien la latitude qu'on leur laisse pour que le Canada puisse s'exprimer sans voix discordante, comme un pays sans problème national. C'est de cette façon, avec des mesures qui comprennent la "provincialisation intégrale" (séparation administrative en dix provinces et deux territoires) du peuple canadiens-français" comme partie prenante de sa "réassignation identitaire", suivie de la dégradation du fond culturel et spirituel de sa personnalité collective. Ces mesures ne laissant plus que des locuteurs d'une langue officielle sans autres attributs, faisant place à une nette et continue domination de l'anglais, justifiée par le libéralisme tout azimut du choix individuel. Le Canada contourne de ces façons son obligation à la reconnaissance statutaire du peuple qui était déjà sur place à la Conquête de 1760, et qui n'a eu cesse de se manifester depuis par ses traits distinctifs. Par une habile ingénierie sociale le Canada a pu éviter que le scandale de la disparition d'un peuple qui, étant tombé sous son autorité, apparaisse un jour sur la scène internationale.
Le Canada a pu éviter que la négation de l'existence d'un peuple, poussé à sa disparition, éclate à la face du monde et vienne ternir son image en matière de droits nationaux, de droits des peuples et de droits humains.
Pour palier à toute objection éventuelle, il faut rappeler en toute justice que c'est à contre coeur que des droits ont été accordés aux peuples autochtones, le Canada s'y était cependant opposé farouchement en 1969, mais il a dû céder plus tard sous les pressions internes et internationales. Il donc corrigé sous la pression une injustice séculaire.
En comparaison, les Canadiens-Français et Acadiens ont été laissés pour compte. Les préjudices historiques à leur égard n'ayant jamais été reconnus ni réparés. Ce peuple continue de survivre sans aucune institution commune et aucun droit constitutionnel reconnu. Le caractère particulier, voire inusité de notre situation aurait pu expliquer qu'elle passe si facilement sous les écrans radar. Il faut en dire quelques mots.
Rappelons brièvement le caractère particulier de notre situation semi-coloniale. À la veille de la Conquête, nous sommes devant le cas d'une colonie de peuplement européenne issue de France, en voie d'affranchissement. L'auto-identification de la population au gentilé Canadien est attesté dès 1648 (G. Carpin) et celui des Acadiens, peuple frère, plus à l'Est, est déjà passé dans l'usage (16 xx ).
La maîtrise du territoire et celle en croissance de la vie collective ont été interrompues brutalement, mais pas complètement. Pas complètement car la colonie canadienne vaincue profite d'un avantage démographique décisif al que l'occupation du sol par un afflux de colons anglais retarde. Ils ne s'installeront en masse qu'à la suite de la victoire des treize colonies, on retiendra l'année 1783. Les deux peuples seront à égalité numérique que vers 1850. La maîtrise des Canadiens s'est perdue aux mains d'une autre puissance coloniale à l'issue de la Conquête de 1760 et du Traité de Paris de 1763; les Acadiens sont rassemblés, embarqués et déportés à travers le monde en 1755. Ceux qui s'échappent ou qui reviennent forment aujourd'hui le peuple acadien toujours sans reconnaissance. Les deux peuples, peuples frères au destin commun, souffrent d'une subordination nationale qui est rendue moins visible (ou invisible) par la couleur blanche de leur peau. Néanmoins la situation coloniale est objective, la perte de statut est permanente et se traduit par le perte de moyens de promotion sociale et économique. Depuis lors l'infériorité culturelle, linguistique et religieuse ne feront jamais de doute. Une discrimination qui ne passe pas par la couleur de la peau est cependant bel et bien en place.
La situation des Canadiens-Français et des Acadiens ne relève plus aujourd'hui d'un cas de colonialisme conventionnel. Notre effacement national relève de ce qu'on appelait jadis "la petite loterie", pratiquée aussi ailleurs comme dans les Indes, qu'on peut décrire aujourd'hui comme une voie possible de la réussite personnelle, mais qui trahit la facilité avec laquelle des élites montantes, même celles du camp souverainiste, sont prêtes à abandonner les derniers éléments de notre identité nationale bien comprise. Elles sont prêtes à saper les assises d' un gain de souveraineté éventuel permettant d'assurer notre avenir collectif.
La dernière constitution du Canada (1982) perpétue des injustes institutionnelles envers la communauté canadienne d'origine et de souche française. La province dont la majorité de la population est canadienne de souche ne l'a pas signée. Les injustices et les manquements avaient fait l'objet de représentations explicites avant 1867, une constitution précédente, mais, pour tout dire, la trace continue des injustices nationales au Canada remonte aux Articles de capitulation de Québec et de Montréal (1759-1760), signées sur le champ de bataille.
Le fait est que malgré des initiatives répétées et des représentations incessantes sur toute l'époque de référence mentionnée plus haut, aucune réforme constitutionnelle n'a été faite en vue de reconnaître et d'intégrer dans la dignité les peuples canadiens et acadiens de souche française. Ottawa a toujours persisté à nier une dualité de peuples souche dans le sens européen. le combat historique pour nos droits en tant que peuple distinct, fondateur, possesseur et défenseur exclusif du Canada des origines, installé en Nouvelle-France et conscient de lui-même, de sa propre identité canadienne depuis 1648 (G. Carpin) de de la Nouvelle-France exclus qui a connu tantôt des assouplissements tantôt des rigueurs,sans jamais mettre fin à un démembrement administratif funeste, sans jamais protéger notre unité de la réassignation identitaire sur une base administrative provinciale, sans jamais que nous sortions collectivement de l'aliénation qui nous fait oublier que nous sommes tous issus au départ d,une même épopée issue initialement de la nouvelle-France et de l'Acadie qui a survécue et qui par son dynamisme et sonooidsdémographique a pu s,attacher a elles de nouveaux effectifs provenant d'autres horizons humains funeste des adoucissements tantôt des rigueurs mais sans jamais accéder à la reconnaissance statutaire constitutionnalisée, un tel statut nous ouvrirait la porte à une existence collective assortie du droit à l'autodétermination interne.
Voici en terminant les revendications primordiales (non définitives) que nous comptons présenter au Canada avec l'appui de la communauté internationale et des Nations Unies.
1- mettre fin aux politiques de demembrement national des Canadiens-Français et à leur provincialisation à marche forcée, toutes politiques dirigées pour créer un sentiment d'exil intérieur et de compartimentation. Les unités administratives provinciales deviennent des cadres de représentation exclusif dans un espace limité à la langue seule. Elles ont pour effet de faire sombrer dans le néant la conscience d'un peuple né dans le grand large et nourri des grands espaces. Elles ont pour effet de réduire l'identité à une appartenance linguistique explicitement post-nationale, ce qui se solde par une atténuation des liens internes et le passage à l'anglicisation, la perte de ses marques culturelles et traditionnelles.
2- Mettre fin a la ré-assignation identitaire forcée d'un peuple. Redonner aux gentilés canadiens et acadiens leur sens politique et historique.
3-Modifier la constitution pour y intégrer tous les changements statutaires indispensables à la justice et à l'égalité des peuples fondateurs dans le sens européen. Reconnaitre l'existence des Canadiens-Français et des Acadiens, leur droit à des institutions propres d'envergure nationale, sans discontinuité territoriale, auxquelles la communauté pionnière pourra se rattacher historiquement et spirituellement et enfin prospérer comme un tout.
4- Rediriger les fonds existants vers les nouvelles missions et garantir l'autonomie budgétaire des nouvelles institutions (éducation, culture, promotion économique, etc) dans les limites des compétences reconnues. Allouer de nouveaux fonds publics sur une base temporaire de manière a rétablir et à doter les nouvelles instutions les moyens nécessaires pour le rattrapage et leur mise à niveau.
5 - Autonomie externe (sur la scène internationale) dans les cas ou il s'agit de l'extension naturelle des compétences détenues à l'interne.
6- Le rejet de séparatisme est partie intégrante du projet de rétablissement de la nation dans ses droits. Deux référendums ont permis de constater que l'approche séparatiste est rejetée par le peuple. Les résultats des deux référendums ont été tenus pour valables et n'ont pas fait l'objet de contestations de la part des protagonistes issus du gouvernement du Québec. La voie séparatiste est donc impraticable, elle ne peut que conduire à des crispations et ne répond pas aux exigences des droits du peuple canadiens-Français et Acadiens, le seul peuple que l'on peut identifier comme privé de reconnaissance nationale et de droits. Compte tenu de son histoire, notamment depuis une dite "Révolution tranquille" vouée à la perte de nos repères et à la dénationalisation, notre peuple est fragilisé et menacé dans son existence plus que jamais. Il a besoin de droits robustes, d'institutions propres et de protections sujettes à la supervision internationale.
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