La vie est plus forte que la peur. Avec le retour des beaux jours les gens recommencent à se voir discrètement, à vivre des rapprochements « non autorisés » entre personnes consentantes.
Il était prévisible que la vie sociale reprenne ses droits, qu'une part croissante de la population s'immunise graduellement contre le message alarmiste martelé quotidiennement par les institutions publiques et médiatiques. Avant les mesures de confinement, que nous connaissons pour la toute première fois et qui, par conséquent, sont de nature expérimentales, les différents pays en étaient arrivés à une pratique en trois temps, simple et éprouvée. Elle consistait à dépister, isoler et soigner les malades. La population en santé pouvait continuer de vaquer à ses occupations. Ce type de fonctionnement était plus qu'une norme, il reflétait le souci d'équilibre entre les contingences de la mort et celles de la vie, un acquis de civilisation. Aujourd'hui, bien que les protagonistes s'en défendent avec énergie, il est clair que les mesures inusitées mises en place, tels le bouclage de la population et la mise en pause de l'économie représentent un tout nouveau paradigme sanitaire. Ces mesures, certes innovantes, n'ont pas fait leurs preuves. Il est un peu naturel qu'on en vienne à douter de la supériorité du nouveau paradigme comme allant de soi, par rapport aux pratiques antérieures. Il est aussi trop tôt pour faire un vrai bilan, savoir si la gravité de la situation justifiait à ce point de sortir des pratiques établies qui, rappelons-le, n'ont jamais fait l'objet d'un jugement d'obsolescence. Pour le moment, la comparaison que l'on peut faire entre les pays qui ont appliqué des mesures de confinement et ceux qui ne l'ont pas fait ne permet pas de trancher. Si beaucoup de données sont manquantes, une chose est claire, un nouveau paradigme sanitaire s'est imposé.
https://www.journaldemontreal.com/2020/03/17/des-millions-de-morts-du-coronavirus-eviter-le-scenario-du-pire-1
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