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jeudi 24 février 2022

Russie-Ukraine - vers un monde westphalien et multipolaire ?

La Russie a certainement des passifs, mais elle n'a pas le passif des anglo-saxons en ce qui concerne le sort réservé aux minorités. Que ce soit à l'époque tsariste, à l'époque soviétique (qui a donné naissance à des pays qui n'existaient pas et reconnu des minorités nationales qui ne l'étaient pas), il en est de même aujourd'hui avec la Fédération de Russie. 

Le coup d'État qui a renversé le gouvernement élu d'Ukraine en 2014 (Vous vous souvenez de Maidan !) a mis en place un régime discriminatoire envers l'importante minorité russophone du pays. À noter, le nouveau régime a pu être mis en place grâce à des fonds américains. Victoria Nuland : "nous avons consacré 5 milliards $ au changement de régime". 

Les nouvelles autorités ukrainiennes ont réhabilité des groupements nazis inspirés par la figure du SS Stephan Bandera, un héros national pour eux. Ces bandes forment notamment le Régiment Azov, qui se consacrait avec d'autres à la persécution des populations russophones et à des pilonnages sporadiques de la population du Donbass depuis six ans. Le plus triste est que la paix pourrait régner dans cette partie du monde. Il aurait suffi que chacun prenne ses responsabilités, que les accords de Minsk, signés par les parties belligérantes en Ukraine et garanties par la Russie, la France et l'Allemagne (dans le cadre du format dit de Normandie) soient respectés, qu'on donne une chance à ces accords pour en arriver à une solution négociée. Six ans après la signature et le refus persistant de Kiev d'appliquer ses premières dispositions, les choses ne faisaient que s'envenimer avec l'armement accéléré de l'Ukraine par les États-Unis et l'OTAN. 

À la fin de 2021, la Russie revenait à la charge avec une initiative diplomatique pour garantir la sécurité de tous en Europe, et non la sécurité des uns aux dépens des autres. Pour prolonger la réflexion, je suggère la chronique de Mathieu-Bock Coté dans le JDM d'aujourd'hui, il va aussi loin qu'un chroniqueur d'un journal de masse peut le faire de ce côté de la barricade, dans un contexte de guerre. Ne dit-on pas que la vérité est la première victime de la guerre. Le monde anglo-saxon, qui, au Canada, n'a jamais voulu faire une place aux Canadiens-Français fait souvent montre d'un même comportement chauvin à l'échelle internationale. L'humanité ne pourra que gagner de l'émergence d'un monde multipolaire et du retour à un ordre westphalien du monde. Un ré-équilibrage qui laissera, peut-on espérer, l'espace nécessaire à l'existence de chaque peuple. Dans tous les cas, la croyance de former une race ou une morale supérieure à celle des autres ne peut que conduire à des désastres.

Dans les années 1910, pendant que le Canada fermait les yeux sur l'interdiction de l'enseignement du français dans plusieurs provinces, ce qui était une assimilation forcée, la Russie formait des républiques ou des oblasts (régions) parmi des ethnies qui n'avaient jamais eu de reconnaissance politique au sens moderne.

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