Avec le trentième anniversaire de la mort de René Lévesque et les cinquante ans du Parti québécois en 2018, comment
redonner aux Québécois francophones un rapport de force favorable,
condition indispensable à tout changement de statut politique ?
L'HÉRITAGE
DE RENÉ LÉVESQUE, UN ÉCHEC POLITIQUE QUI SE PROLONGE
Les revendications du
Québec ne sont plus prises au sérieux par personne, ni au Canada ni
ailleurs dans le monde. C'est peut-être que toute l'affaire n'a
jamais été considérée comme sérieuse ? Dans le but
d'alimenter le débat sur l'avenir politique du Québec, je propose
une
réévaluation des événements qui ont marqué un demi siècle de
péquisme. Cinquante ans au cours desquels le statut du Québec a
été modifié à son désavantage. Il y a encore beaucoup de déni
concernant cet échec et bien des préjugés sur ses causes qui,
malgré l'évidence, sont encore entretenus par une certaine élite
politique et le milieu
universitaire. Trouver des explications appropriées à ce qui
fut une dégringolade de notre potentiel d'affirmation nationale nous
semble indispensable. À défaut, comment pourrait-on reprendre
l'offensive en faveur de nos droits et libertés ? Voici un
rappel historique chevillé aux faits et dépourvu d'esprit partisan.
Un condensé de cinquante années de péquisme.
Les
années péquistes
L'option de René
Lévesque
Le Parti québécois a été
fondé sur l'idée de réaliser une forme de souveraineté-association
avec le Canada. Son orientation constitutionnelle aboutissait à une
refonte du fédéralisme, ce que René Lévesque écrit dans son
livre Option
Québec. Pour le
Québec, c'était « jouir
d'un minimum vital d'autonomie interne » dans le cadre d'une union
monétaire et économique avec le Canada. Le pays réformé prendrait
pour nom l'Unité
canadienne.
Cinquante ans plus tard, la confusion continue de régner sur les
véritables objectifs constitutionnels de ce parti dans bien
des esprits, notamment chez ses dirigeants. Il est clair pour
quiconque se donne la peine de repasser le fil des événements
qu'une orientation indépendantiste bien comprise, si on respecte le
sens des mots, n'a jamais prévalu au sein du PQ, et ce, même du
temps de Jacques Parizeau. Au moment du référendum de 1995, ce
dernier pouvait compter sur les doigts de la main les appuis au sein
de son cabinet. Tous les autres étaient déjà passés dans le camp
de Lucien Bouchard, prêt à passer le rouleau compresseur d'une
austérité bien provinciale et, surtout, à oublier les folies
constitutionnelles des dernières années. C'est ce que me rappelait
récemment Richard Le Hir, lequel avait été nommé ministre à la
Restructuration à l'époque.
Le parcours du PQ, sous la gouverne de
René Lévesque, Pierre-Marc Johnson, André Boisclair, Bernard
Landry, Lucien Bouchard n'est pas, et n'a jamais été,
indépendantiste ; à moins de se laisser duper par quelques
déclarations patriotiques pour sauver les apparences ou se duper
soi-même. Comme le fait, pour citer un exemple, cette
vidéo d'Option nationale, qui commence avec
cette perle : « Lors de nos deux récentes tentatives
d'accéder à l'indépendance...». Ainsi, réclamer un mandat pour
négocier la souveraineté-association devient, par la magie des
mots, une « tentative d'accéder à l'indépendance ». Une
déformation de la vérité qui sévit encore, après cinquante ans,
et qui est d'autant plus révélatrice qu'Option nationale se targue
d'avoir fait plus que quiconque ses devoirs sur la question
nationale.
Qu'on ne soit jamais parvenu à faire
consensus sur les orientations essentielles du PQ constitue une
faiblesse qu'il a lui-même contribué à entretenir. Naviguer sans
fixer de cap, quel qu'il soit, et le tenir, est pour un « navire
amiral » la source de toutes les dérives. Les reculs
successifs que ce parti a fait subir au Québec depuis cinquante ans
nous sont laissés en héritage.
Une ambiguité constitutionnelle
jamais surmontée
« Je
ne blâme point ceux qui désirent dominer, mais ceux qui sont trop
disposés à obéir »
(Hermocrate
de Syracuse, cité par Thucydide 4, 61, 5)
L'ambiguïté constitutionnelle
insurmontable du PQ s'expliquerait par deux raisons.
La première se situe dans
l'opposition entre le Québec et le Canada. Le Parti libéral du
Canada et les fédéralistes de tout bord n'ont jamais ménagé les
efforts pour accoler au PQ l'étiquette péjorative de
« séparatisss... », et de « parti qui veut briser
le Canada, le plus beau pays du monde ». Cette propagande
martelée sans arrêt avait pour but de préserver le statu quo
en peignant le PQ sous les traits les plus repoussants. Bien que
dépourvu de rigueur sémantique, ce braquage a toujours rapporté
gros dans les urnes et, surtout, à l'occasion des deux référendums.
Si les chefs fédéralistes à Ottawa n'ont jamais voulu d'une
séparation, ils ne voulaient pas davantage d'une réforme qui aurait
octroyé des droits politiques égaux aux « descendants des
vaincus », comme George
Brown, - véritable père de la Confédération (1867) –
l'avait promis lors des débats parlementaires sur la Confédération.
C'est par leur démagogie tapageuse contre le « séparatisme »
que les fédéralistes, bien en selle à l'offensive, sont parvenus à
faire oublier leurs promesses constitutionnelles mille fois brisées
depuis 1867. Bien des
péquistes, novices en matière constitutionnelle, se laissent
prendre à ce jeu de propagande, avalant à leur tour la méprise que
leur parti était prêt pour l'indépendance. Une thèse rarement
démentie dans un sens ou dans l'autre, laissant commodément planer
toutes les équivoques.
La deuxième raison se situe
dans le camp autonomiste et, à ce titre, mérite la plus grande
attention. Elle part de l'étonnante dissolution du Rassemblement
pour l'indépendance nationale (RIN), une décision dans laquelle il
est difficile de voir d'autre motif que celui de servir l'unité
nationale. L'esprit du temps - plus optimiste qu'aujourd'hui ! -
portait à une union moins partisane du camp national afin de donner
plus de poids à la volonté du Québec de se réaliser selon ses
propres intérêts. Cette dissolution était un moyen de dernier
recours pour réaliser l'unité, suite au refus réitéré de René
Lévesque de considérer tout projet de fusion entre les deux partis.
Le Ralliement national (autre parti souverainiste à l'époque) avait
déjà rejoint Lévesque. Alors pourquoi le RIN ne le pourrait-il pas
?
Le RIN, fondé au début des années
60, avait fait un bon bout de chemin dans sa réflexion
constitutionnelle avec Marcel
Chaput, lequel n'entretenait aucune
illusion sur le Canada.
Contrairement au PQ, il revendiquait l'indépendance pure et
simple comme solution nationale. Au-delà de la question
constitutionnelle, les positions du RIN sur les questions
linguistique et sociale indisposaient grandement Lévesque. C'est
pourquoi il ne voulait rien entendre de ce parti. Mais
si, selon lui, une fusion n'était pas possible avec le RIN, comme
elle l'avait été pour le RN, pourquoi fallait-il proscrire tout
dialogue stratégique entre ces deux entités du camp national ?
N'était-il pas hautement souhaitable de favoriser un maximum de
cohésion ? Une attitude inspirée par un rassemblement purement
stratégique n'aurait-t-elle pas permis de sortir de cet imbroglio
par le haut, au bénéfice de l'avenir politique du Québec ?
Mais l'intransigeance de René Lévesque, qui avait brillé
antérieurement chez les libéraux provinciaux, y mit un frein.
Les membres du RIN rejoignirent donc le
PQ, mais un à un, amenant avec eux des convictions indépendantistes
qui contrastaient avec celles des « ex-libéraux
progressistes » de René Lévesque. De ce mariage forcé -
désiré par Pierre Bourgault et combattu sans succès par d'autres
au RIN - résulta une froide cohabitation entre des « indésirés »
et des « légitimes ». Cette relation difficile éclata
au grand jour lorsque l'on vit la mine déconfite d'un René Lévesque
écoutant le discours
de Bourgault au Congrès de 1971. À toutes
fins utiles, Bourgault, qui restait un chef charismatique
remarquable, ne sera malheureusement jamais accepté par la direction
du parti.
On pourrait aussi y voir une affaire de
personnalités : Bourgault n'avait-il pas eu la maladresse de
qualifier Lévesque de « maudit
épais » ? Mais c'était, bien
au-delà des personnalités, l'expression la plus visible de ce qui
était devenu une friction continue entre deux approches politiques
face à l'avenir politique du Québec. Bref, c'est celui qui doutait
de tout et de lui-même qui ouvrira la marche et mènera les troupes
au combat, avec Bourgault, représentant ceux qui ne doutaient pas,
sur le banc des punitions. À Ottawa, le général en chef s'en
réjouissait.
Une affaire bâclée aux graves
conséquences
Cette
affaire bâclée va marquer le PQ pour les décennies à venir.
D'abord, le geste d'abnégation patriotique qu'avait été la
dissolution du RIN ne fut jamais reconnu comme tel. On aurait pu le
faire pour au moins tourner la page avec élégance, pour ne laisser
derrière ni perdants ni victimes. Au contraire, loin de la
reconnaissance attendue, on instilla le doute sur la légitimité des
plus déterminés à réclamer l'indépendance. La méfiance
contamina la vie du parti et rendit impossible l'ouverture de tout
débat permettant de poursuivre l'oeuvre de Chaput et d'Allemagne
( André ). La fermeture d'esprit rendit impossible qu'on
accède, par des délibérations sereines entre militants, à une
lecture claire des fragilités statutaires du Canada. Le parti, privé
d'unité et de l'envergure nécessaire, incapable d'élever le niveau
pour aboutir à une stratégie tournée contre le Canada visant son
talon d'Achille, opta pour l'étroitesse des ambitions. On écarta la
question constitutionnelle qui se situe pourtant au cœur des
intérêts fondamentaux de la nation. On la retira des délibérations
politiques pour la remettre éventuellement entre les mains d'avocats
comme Lucien Bouchard. Au PQ, il ne fut donc jamais question de faire
feu de tout bois contre le Canada.
Même si beaucoup l'ont oublié
aujourd'hui, ou sont trop jeunes pour en avoir eu connaissance, les
frictions se poursuivirent sans relâche. À titre d'exemples,
rappelons les emblématiques crises du « renérendum »
et du « beau
risque » et, de nouveau, à chaque fois
que surgissait la fort délicate question de choisir un chef capable
de rallier tout le monde. Le chef est immanquablement perçu comme
« trop provincialiste » ou soit « trop
indépendantiste ». En fait, ce dernier cas ne concernera que
Jacques Parizeau. Curieusement, les mêmes membres choisiront tour à
tour des « chefs » aussi opposés que Pierre-Marc Johnson
et Jacques Parizeau. Ils seront d'ailleurs tous les deux éjectés.
Au final, on peut dire que la cohabitation des provincialistes et des
indépendantistes n'a jamais été résolue, si ce n'est par la
prépondérance indéniable des premiers sur les seconds. En d'autres
mots, l'esprit de Lévesque l'emportait toujours sur celui de
Bourgault, une constante dont on peut suivre la trace jusqu'à
Jean-Martin Aussant qui claqua la porte en 2011.
Résumons. Dans un combat pour les
droits et libertés nationales, au sein d'un État
dont les faits remontent à 1663, plus de cent
ans avant la conquête anglaise, un chef issu des « descendants
des vaincus », - mots de Brown - qui ne peut être qu'un chef
d'état major, devrait s'efforcer de fédérer toutes les forces,
travailler à bâtir la confiance entre elles pour constituer un
front commun patriotique le plus large possible. Au lieu de cela,
René Lévesque a maintenu nos forces dans la division. Il a décidé
en catimini, avec Claude Morin - qui de son propre aveu recevait de
l'argent de la Gendarmerie royale du Canada pour des rencontres
clandestines - de toutes les questions décisives :
question référendaire douteuse de l'avis de tous (1979), absence
de plan pour continuer ce combat, qui n'était qu'un début,
en cas d'un « non » (1980), négociations
constitutionnelles bâclées et catastrophiques (1981), lesquelles
préfiguraient la nuit des longs couteaux et le rapatriement de la
constitution (1982), qu'on refusa de contester, alors qu'on pouvait
le faire de bon droit. Le navire amiral sans gouvernail se replia
dans la soumission.
Parallèlement, notre état major, qui
ne voulait pas assumer ses responsabilités, a provoqué la
cristallisation des divisions internes par des parti pris de plus en
plus clivant et obsessif justifiés par la hantise de l'extrémisme.
Comment peut-on plaider la cause de René Lévesque et de son passif
? Je n'en sais rien. En tout cas, il est clair que l'atmosphère de
méfiance rendait impossible un dialogue politique constructif chez
les « descendants des vaincus ». D'où le délaissement
des enjeux constitutionnels et statutaires, des questions qui
demandaient pourtant qu'on s'y attarde. Plombée par ces carences, à
l'opposé du camp fédéral, qui ne pensait qu'en termes
stratégiques, la direction du PQ ne forma jamais un état-major
politique digne de ce nom. De surcroît, chez les militants, tant
membres que sympathisants, l'absence d'éducation politique de niveau
acceptable vint compléter le portrait. C'est
ce qui résume la vie misérable du PQ depuis cinquante ans.
Réussir partout sauf en politique
Il ne faudrait pas voir dans cette
analyse un dénigrement du Québec et des Québécois. Bien au
contraire. Tous savent que le Québec, fort de son identité
francophone pluri centenaire, s'est distingué depuis la fin des
années cinquante pour atteindre des niveaux d'excellence enviables
dans le domaine des arts – cinéma, musique, théâtre – des
sports, de la science et du monde des affaires. C'est en politique,
domaine réputé pour être particulièrement difficile et ingrat,
que le Québec a déçu toutes les attentes. En cinquante ans, nous
avons réussi partout, sauf en politique ! Un constat qui
s'imposa d'évidence avec la démission de Jacques Parizeau, à un
moment clé d'un rapport de force tendu, certes, comme si la lutte
politique avait le luxe de se payer des vacances. Déclarer si vite
forfait était une capitulation inespérée qu'Ottawa n'attendait
même pas. Chez les partisans, on attendait de Gaulle, on a eu la
Bérézina.
L'histoire nous apprend que, s'agissant
de Lévesque, de Bourassa - et son fameux discours patriotique
répercutant l'échec de l'entente du lac Meech - ou de Parizeau,
effondré, et de tous les autres, le rapport de force, lorsqu'il se
tend, devient vite une charge insoutenable. Or, qui ne s'accroche pas
avec la dernière énergie à se défendre dans les moments
difficiles, quand l'objectif devient plus palpable et concret, met à
risque toutes ses ambitions. Comme le dit si bien l'expression,
l'histoire ne repasse pas les plats. C'est pourtant ce que nous
apprend la légendaire pugnacité des Anglais ! Ou des Juifs ! Comme
l'a si bien rappelé Lionel Groulx dans des pages bien inspirées
dans lesquelles il nous les proposait en exemples.
Une histoire qui trébuche mais
néanmoins inspirante
Notre histoire trébuche. Elle le fait
avec une récurrente et lancinante incapacité d'agir avec fermeté
au-delà du seuil qui met en cause le confort du statu quo.
Nous sommes un peuple qui avait commencé d'atteindre un degré
d'émancipation nationale enviable en 1663, mais sans pouvoir la
consolider suffisamment avant la Conquête. Mais pour bien des
Québécois qui se mêlent de politique, la modification du statut
politique de la nation ne mérite pas une chicane de famille. C'est à
la fois l'expression paradoxale de notre existence nationale et de sa
faiblesse sur le plan politique. Il nous faut mesurer combien il est
difficile de sortir du rang, de s'élever à un niveau jamais
atteint, pour ceux qui n'ont jamais acquis dans leur histoire
nationale, la tradition d'exercer le pouvoir et de le tenir pour leur
propre compte. C'est ce qu'on appelle ailleurs l'État profond, un
État permanent – qui n'a pas que du bon, nous le savons
tous ! - qui assure la continuité en s'affirmant dans
la durée. Ce manque d'atouts peut expliquer, sans toutefois excuser,
tous ces combats abandonnés prématurément, avant leur véritable
dénouement, par une direction politique immanquablement ramollie.
Cela doit bien compter pour une bonne moitié de nos déboires.
Je me
demande où se cache notre meilleure source d'inspiration. Elle se
trouve peut-être dans l'histoire exceptionnellement inspirante de la
Nouvelle-France. Un modèle sans égal dans les annales des
colonisations européennes, comme le rappelle justement Madame
Morot-Sir. Une exemplarité dénigrée à tort
et à travers, et qu'on a même renoncé à transmettre. Serait-ce
parce qu'il s'agit là d'une rare histoire d'alliances réussies et
d'intrépides gagnants ? Plus récemment, elle se trouve aussi cette
inspiration, cet encouragement, dans les éclatants succès que nous
avons connus dans tous les domaines. C'est pourquoi, en dépit de
notre piètre performance en politique, nous ne devrions pas nous
contenter de ce petit pain d'un statu quo constitutionnel qui
nous a été imposé par des autorités étrangères.
Le statut politique du Québec doit
changer ! Et pour le changer nous avons de nombreux défis à
relever. Sans tradition d'autonomie politique et sans enracinement
dans la machine d'État, il
nous faut faire notre glace en patinant, innover, et, surtout,
travailler à briser le funeste réflexe qui nous porte à accrocher
nos patins aux premiers signes de redoux.
Le poids de l'héritage de René
Lévesque
Nous vivons aujourd'hui la continuité
des positions prises à la fin des années 1960 et qui n'ont jamais
évolué depuis. Tous les successeurs de René Lévesque ont repris
son triste héritage sans jamais le remettre en question. La lignée
se voit chez Bernard Landry, poussant Françoise David à fonder
Québec solidaire (FPU) et, à son tour, chez Pauline Marois
incapable de rallier l'indépendantisme de J M Aussant. Combien
de fois Lévesque n'a-t-il pas poussé ses opposants vers la sortie ?
Cette attitude, qui va de pair avec le peu d'importance que l'on
accorde à la cause nationale, a encouragé l'institutionnalisation
du PQ comme simple parti d'alternance provinciale. Les forces se sont
forcément cristallisées, peu à peu, dans une véritable division
nationale des Québécois. C'est à
ces résultats déplorables, c'est à ces fruits indigestes qu'il
nous faut juger de l'arbre péquiste.
Oui, les Québécois ont connu de
belles occasions de se réjouir et de fraterniser en cinquante ans,
dont ces magnifiques fêtes nationales sur le Mont-Royal. Mais pour
ce qui est du fondamental, l'avenir politique du Québec, tout ce qui
a trait au domaine du pouvoir et de nos droits, nous n'aurons connu
que des échecs : le Canada, d'esprit multiculturel et
protestant, sec et dépourvu de magnanimité, ne nous a jamais rien
cédé. Il a même durci et consolidé sa position, resserrant son
emprise sur notre destinée à chaque fois qu'il le pouvait, à
mesure que notre poids démographique déclinait...
Parallèlement, il faut voir cette
chute comme la conséquence de combats si mal planifiés qu'ils ne
pouvaient conduire qu'à la défaite. Avec un bilan aussi
traumatisant, pas étonnant que le Parti québécois veuille parler
de n'importe quoi, sauf de souveraineté, cause pour laquelle sa cote
de crédibilité n'a cessé de fléchir. Pas étonnant non plus que
le discours politique sur notre destin national soit devenu si
rachitique et cynique.
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