Le Perdant
Dossier sur le livre de Martin Bisaillon
avec à la fin quelques extraits du livre
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Introduction
Cinq critiques assez négatives
Extraits du livre
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Introduction
Les cinq critiques que nous reproduisons dans ce dossier sont en plusieurs points semblables. Elles ne rendent pas justice au livre de Martin Bisaillon, qu’elles dépeignent de manière trop négative. Le livre de Bisaillon n’est évidemment pas sans défauts et est moins intéressant avant l'arrivée de Claude Morin dans le portrait. Pour mieux permettre au lecteur de faire la part des choses, nous reproduisons, lien à la fin, quelques extraits du livre. Bisaillon est le seul qui a osé un livre qui chamboule largement les idées reçues sur l’apport de René Lévesque. À certains égards, le politicologue Guy Laforest, dans l’article que nous reproduisons également ici, va dans le même sens que Bisaillon, mais avec plus de retenue. On pourrait encore citer Martine Tremblay qui rappelle avec des mots prudents la responsabilité de Lévesque pour la perte du droit de veto du Québec et pour la Nuit des longs couteaux qu’elle qualifie de prévisible. Voir entre autres les pages 263 et suivantes de son livre : Derrière les portes closes.
Disons aussi que l'argumentaire de Bisaillon est en partie un témoignage qui a les marques de la sincérité. L’auteur enfonce le clou d'une manière convaincante sur l'étapisme et les négociations constitutionnelles ratées. De nombreux passages sont appuyés par des références pertinentes. On ne peut honnêtement rejeter son livre du revers de la main, le qualifiant de « minable, trop court, mal étayé, rédigé à l'évidence en toute hâte. », comme le clame Odile Tremblay. Une certaine unanimité autour de Lévesque explique, selon moi, qu'aucun souverainiste arrivé, aucun journaliste réputé ne pouvait écrire ce livre. Seul un jeune auteur pouvait le faire aussi librement. La critique avait ensuite le champ libre pour se lâcher.
On est attaché à Lévesque pour son charisme. On l'aime d'abord pour les émotions que son image rappelle et les larmes qui coulent, pour le reste on est en confiance. Même chez les plus instruits on a bu ses paroles, passant par dessus toutes les contradictions et les incohérences qu’il pouvait porter. Encore aujourd’hui, beaucoup sont prêts à monter au créneau pour leur idole. C’est ce qu’on appelle un culte de la personnalité. Comme souvent, un emportement de cette nature se retourne contre le peuple lui-même. C’est à René Lévesque que nous devons la phrase bien connue que « le peuple s’est dit non à lui-même. » L'échec devait bien avoir une cause ! Avec une direction politique satisfaite d'elle-même, Trudeau mis à part, c'était au peuple de casquer.
Il y a une phrase connue de Félix Leclerc, que l’on cite souvent. Personne ne la conteste, mais elle défie la plus simple vérité. Lévesque est « du petit nombre des libérateurs de peuples.» (« libérateurs » et non « bâtisseurs », comme l'écrit erronément Odile Tremblay). La vérité c'est qu'aucun peuple n’a été libéré ! Retenons donc que ce qui est parfois pris pour argent comptant peut s'avérer complètement faux. Et c'est là que le petit livre de Martin Bisaillon devient intéressant. Sans constituer le dernier mot sur le sujet, le livre contient plusieurs lacunes, mais, près de vingt ans après sa parution, il peut encore être lu avec profit pour qui veut s'arrêter un moment et tester certaines vérités acquises.* * *
1-
Perdant vous-même...
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/53521/perdant-vous-meme
Un roman de Leonard Cohen intitulé Beautiful Losers est demeuré emblématique des années 60, oeuvre expérimentale, poétique et inspirée, au titre en voltige. Sans doute fallait-il les tumultueuses années 60, avec un poète perché sur elles, pour coller ensemble ces deux mots-là. Beautiful Losers... De fait, qui songerait aujourd'hui à trouver un perdant magnifique? Notre époque n'en a que pour les winners qui roulent des mécaniques en se trouvant admirables.
Pourtant, c'est bien pour dire... Je n'en finis plus de croiser, à travers leurs oeuvres parfois géniales, des artistes d'hier ou d'aujourd'hui brisés par une sensibilité excessive, noyés dans l'alcool, la drogue, la démence ou le suicide, pour cause de décalage horaire avec le monde. Le titre du livre de Cohen me vient alors en tête. Beautiful Losers! Et devant ces perdants-là, j'ai envie de lever mon chapeau. Un peu out, toutefois, avec mon petit hommage à des êtres de fragilité.
Pour intéresser la galerie, il faudrait, si j'ai bien compris ce que charrie un vent du jour avide de gagnants, ressembler à des Pierre Karl Péladeau: défoncer des portes, diriger des empires, être riche aux as, écraser ses adversaires, mettre dehors ceux qui se paient la gueule du patron. L'idéal collectif reluit aux antipodes de l'artiste écorché, du visionnaire politique, trop friables pour faire de vieux os chez les loups.
Cette mentalité du gagnant qui rote à tous vents sa puissance satisfaite — partout cité en modèle — a le don de m'exaspérer. Dans mon entourage, je n'en finis plus d'entendre du monde cracher sur des films, des livres, des gens en les qualifiant de losers; comme s'il fallait juste monter aux nues ceux qui réussissent et cacher les obscurs et les sans-grade qui font malpropres à mort.
À bas les losers, tenez! Comme ce squeegee qui essaie de nettoyer les vitres de votre auto à la pluie battante, ce junkie privé de sa dope, cet alcoolique sans sa broue. Loser aussi, le peintre incapable de vendre un tableau de son vivant, tel Van Gogh à l'oreille arrachée, sa fiole de poison en poche, pour en finir plus vite avec l'échec de sa vie. Parmi les winners, on compte bien sûr ceux qui ont mis la main sur les Tournesols du peintre néerlandais et autres croûtes en enjambant sa dépouille. Des fois, ils m'emmerdent, ces gagnants-là...
Le Perdant, c'est aussi le titre d'un récent essai de Martin Bisaillon, publié aux Intouchables. Le livre aborde la carrière politique de René Lévesque, dévoile ses rêves brisés, aligne ses gaffes, pose un diagnostic sans appel. PERDANT! Recalé, mon pauvre ami!
Et l'auteur de conclure que, loin d'être de la race des bâtisseurs de peuples, comme Félix Leclerc l'avait estimé, le père de l'indépendance a conduit le Québec dans une impasse constitutionnelle et confondu les esprits de son peuple. Sur la couverture de l'ouvrage, l'éditeur a collé la photo du chef défait après le référendum. On croit l'entendre d'ici lancer: «À la prochaine fois!» d'un air navré avec sa voix rauque.
Reste que, si Lévesque n'avait pas calmé le jeu ce soir-là avec son petit espoir de retour et ses yeux tristes, des émeutes auraient peut-être enflammé tout le Québec. Perdant, dites-vous? Le terme lui-même ressemble à une chausse-trappe. Le chef du Parti québécois pouvait-il remporter son pari sans l'appui massif de son peuple? Qui a perdu? Qui a gagné dans cette affaire? Lui? Nous? La roue tourne. On ne sait plus trop bien.
Avec Le Perdant, Martin Bisaillon a écrit un livre minable, trop court, mal étayé, rédigé à l'évidence en toute hâte. Mettons que le sujet méritait que l'auteur s'y attarde, mais bon... Démonstration brève, biaisée, envie de déboulonner vite une statue trop vénérée.
Dès le départ, le titre, collé aux valeurs du jour, dressait son piège. Dans son petit sarcophage de perdant, Lévesque semblait bien à l'étroit. Il y a eu tellement de gains sous son règne au milieu des pertes. C'est complexe, un être humain. Complexe aussi, une société. Avec des va-et-vient, des reculs, des avancées, des apprentissages au milieu de tout ça.
Et puis, si on voulait s'amuser à jeter des grands hommes dans la fosse aux perdants, tous finiraient par y passer. Il serait facile de coller l'épithète infamante au front du dalaï-lama, Tibétain errant banni de son foyer, son drapeau blanc brandi devant la Chine conquérante. Au Christ aussi, un coup parti, mort sous la torture, raillé par les soldats romains, trahi par un des siens. Et comment Gandhi, de son côté, pouvait-il espérer, avec son pagne et son bâton de pèlerin, voir triompher un jour son pari de non-violence? Les plus grands chefs spirituels, politiques, artistiques ont essuyé des revers. Napoléon a rencontré son Waterloo. Chacun est perdant à ses heures et sur certains fronts, gagnant sur d'autres...
Ces catégories ont-elles vraiment un sens, de toute façon? Winner ou loser. Choisissez votre camp. Allons donc! L'échec humanise, enseigne quelques vérités au passage. Un pur gagnant serait une créature monstrueuse. Bel exemple à suivre...
Je préfère à tout prendre les perdants magnifiques de Cohen, les idéalistes, les poètes, les artistes, les champions d'une cause, tournés vers un rêve encore hors d'atteinte, cherchant à l'attraper, puis le regardant s'enfuir en lançant: «À la prochaine fois!»
Certains les appellent des losers. Mais peut-être n'ont-ils rien compris...
otremblay@ledevoir.com
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2-
Le Devoir 1er et 2 mai 2004 p. F2
Titre : Le grand commerce et les petits pois
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3-
L'Action nationale
Il y a des vérités qui, dans la bouche de certains esprits
superficiels (ou trop pressés de publier), deviennent des
mensonges. Ainsi en va-t-il de l’actuel discours révisionniste
sur l’œuvre du péquiste René Lévesque quant à la question
nationale. Lévesque a incarné par sa conduite et ses propos,
au référendum de 1980 comme lors des négociations constitutionnelles de 1981, le looser dont les performances pathétiques captées par les caméra sont devenues morceaux d’anthologie nationale. Lévesque-le-perdant-pleurnichard est
considéré, selon un consensus irraisonné initié par Félix
Leclerc lui-même, comme un « libérateur de peuple ». Il est
utile qu’un Pierre Dubuc nous explique dans son livre
« L’Autre histoire de l’indépendance », comment Lévesque et
[122 ]son bras droit, Claude « la Taupe » Morin, ont mené le PQ à
la défaite en 1980, comment, ensemble, ils ont conduit le
Québec à son affaiblissement politique au sein du Canada.
Le directeur de L'AutJournal, par ses révélations à ne pas
propager sur toutes les tribunes, encourage les nationalistes
à poursuivre le combat pour la souveraineté dans la lucidité
plutôt que de se reposer dans le mythe. Nous lisons un
Pierre Dubuc avec profit même si son analyse humilie le
fondateur du Parti québécois. Mais quand c’est un Martin
Bisaillon, ex-collaborateur à la médiocre série-télé radiocanadienne intitulée « Le Canada, une histoire populaire »,
qui tente de casser du Lévesque en jouant gauchement les
froids analystes, cela nous amène, avec le journaliste Michel
David, à questionner Michel Brûlé pour la mauvaise qualité
du pamphlet qu’il vient d’accepter de publier.
Vraisemblablement, Bisaillon en veut aux boomers qui l’ont
gavé d’idées reçues, comme cette idée selon laquelle
Lévesque est à ranger aux côtés des libérateurs de peuples.
Bien qu’il ait su rassembler les forces souverainistes éparses
en un seul mouvement, Lévesque fut aussi le stratège étapiste qui a paralysé son propre projet politique. Pour l’auteur, la formation du mythe Lévesque vient des déficiences
profondes du peuple québécois. En effet, le jeune Bisaillon
n’en peut plus de vivre dans « dans une société dont la
langue est défendue par une loi pendant que son système
d’éducation fabrique des analphabètes fonctionnels », « une
société où l’on croit que la télévision et la réalité sont des
concepts qui peuvent s’unir », « une société qui méprise les
arts et la littérature », « une société amnésique qui tient
l’histoire pour quantité négligeable », « une société où les
quotidiens les plus lus publient des horoscopes », « une
société où chacun a son opinion, mais où il n’y a pas de
débats », bref, « dans une société consensuelle comme la
[123] nôtre ». Curieusement, cette posture critique, pour juvénile
qu’elle soit (on croirait entendre un refrain des Cow-Boys
Fringants), pourrait être celle d'un indépendantiste désespéré qui a perdu momentanément la mesure politique des
choses. Ce qu’il y a de pervers et de totalement destructeur
dans Le Perdant, c’est que cette insatisfaction d’allure nationaliste à propos du fameux fondateur du PQ, sert à « semiarticuler » une justification du fédéralisme Canadian tel qu’il
pourrait être si ce n’était des péquistes et des trudeauistes,
concevant les uns et les autres, oh malheur !, la politique de
manière bassement antagoniste.
Courroucé par la réponse de Bernard Landry à Jean-Herman
Guay lors du congrès péquiste d’octobre 2004, Bisaillon a
entrepris d’écrire pour « répliquer à Bernard Landry quand
il s’est permis d’évoquer le rêve de Lévesque pour mettre un
terme à un débat d’idées qui avait lieu dans son parti. »
(p. 95) Grand débat d’idées en vérité, l’auteur nous rappelle
comment J-H Guay proposait brillamment aux militants du
PQ de « faire le deuil de certains rêves ou de certaines cibles
précises tout en se félicitant des progrès réalisés » pour se
« mettre au diapason de la société québécoise »... Ce soir-là,
Bisaillon a cru voir le spectre de Lévesque à travers un Landry
qui s’est empressé de museler la « proposition Guay » en
donnant dans la « victomologie ». (Landry, on s’en rappelle
avait cité le rôle funeste de Trudeau dans notre histoire).
Les
souverainistes auraient tort de dénoncer Trudeau, Lalonde et
« les méchants fédéralistes » et d’invoquer le beau combat
de Lévesque, tandis que ce Perdant est candidement tombé
dans tous les pièges de ses adversaires. Par conséquent, en
posant un regard comparatif d’une douteuse finesse,
Bisaillon présente les leaders du Parti Libéral du Québec,
Robert Bourassa et Claude Ryan, comme des résistants
nationalistes plus coriaces que le péquiste Lévesque. Ces
124
nationalistes (!) du PLQ, il aurait peut-être fallu les suivre au
lieu d’encourager le PQ. Ce dernier a en effet commis l’erreur de polariser les nationalistes en deux camps par l’imposition d’un référendum néfaste pour le Québec en entier.
« Lévesque savait ce qui allait arriver. Il s’est engagé dans
une lutte perdue d’avance et y a entraîné le peuple québécois. Il a divisé son peuple sur un enjeu qui, à l’époque,
n’était pas urgent. Il a forcé les Québécois à choisir un lieu
d’appartenance précis et ils ont choisi le Canada ». (p. 71)
Le
21 mai 1980, Lévesque aurait dû céder sa place à Claude
Ryan, « fédéraliste réfléchi et opiniâtre », celui qui mettait
les Québécois « devant un choix clair lors du référendum de
1980. »
Phénomène curieux, si Bisaillon exècre le culte victomologique qui entoure le Perdant - « il a été trahi par Trudeau »,
etc. -toutefois, il célèbre les libéraux provinciaux trompés et
maltraités par leurs alliés fédéraux. Pour lui, l’arrogance
injurieuse de Trudeau à l’égard de Bourassa, ses manoeuvres
trompeuses pour doubler le PLQ, semblent être des affronts
plus fâcheux pour nous, que ceux qu’a subis le gouvernement Lévesque. Bisaillon commémore aussi « la courageuse
lutte » de Claude Ryan lors de la crise d’octobre, alors que ce
dernier contestait « plus durement » que Lévesque la thèse
fédérale de l’état d’insurrection armé. Et que dire du Livre
beige lancé par Ryan en 1980 ? : « à ce jour le document
constitutionnel le plus complet et le plus réaliste du Canada
contemporain ».
Ryan apparaît lui aussi à travers le livre
comme l’un de nos perdants, mais c’est un « malheureux »
perdant, d’un genre plus distingué que Lévesque ; il aurait
eu l’intelligence et l'opiniâtreté de son côté. Le Perdant débute par une parodie des funérailles nationales accordées à
Lévesque et se poursuit paradoxalement par un dithyrambe
à peine nuancé de Ryan, notre Ryan, le grand nationaliste
[125] qui vient de s’éteindre, acclamé par le même Québec consensuel. Ironie très subtile de l’auteur ou aveuglement nécessaire à l’inconditionnel du Canada ? Parions sur la deuxième
possibilité.
Jamais l’auteur, censé avoir reçu une formation d’historien,
ne va au-delà des évidences de la crise constitutionnelle et
des positions passagères des gouvernements qui se succèdent des années soixante-dix aux années quatre-vingt. La
mémoire est absente du pamphlet -à ce propos, il est étrange,
le silence total de Bisaillon au sujet du Gagnant, M. Jacques
Parizeau, à la tête de l’organisation péquiste. De plus, l’analyse demeure superficielle car elle repose sur des hypothèses
douteuses.
D’abord, Bisaillon pose que le peuple québécois
est un problème en soi. Pensé indépendamment du peuple
Canadian qui l’aliène, le Québec apparaît responsable de tous
ses défauts et de toutes ses divisions. Ainsi, l’auteur écrit, à
propos du référendum de 1980 : « La campagne référendaire salira le peuple québécois.(...) Les tendances et les défauts
les plus ignobles de la nation québécoise seront poussés à
leur paroxysme, et cela, aux yeux du monde. » (p. 66) On
comprend vite que l’essayiste s’identifie, comme tout représentant d’une élite collaboratrice, au regard du monde (les
yeux de l’Autre), refusant de regarder les choses avec ses
propres yeux de Québécois, entreprise trop contraignante.
Le mécanisme est archi-connu.
Aux yeux de l’Autre, effectivement, seul le peuple du Québec s’est auto-sali dans cette
campagne sur la souveraineté. Ce me rappelle d’ailleurs un
jugement candide du chanteur Zachary Richard sur notre
combat : « C’est comme si le pays se mettait dans l’empêchement », disait-il, sans se douter que le pays dont ce
Cadien parlait était empêché par un Autre. Ensuite, proposer que Claude Ryan était plus à même de faire avancer la
cause québécoise en favorisant les discussions constitution-
[126] nelles, en appeler sans explication à son Livre beige, relève de
l’affirmation gratuite. J’ajouterai qu’écrire deux ou trois
phrases positives sur Pierre Bourgault, histoire de brouiller
le lecteur, ne suffira pas pour laisser croire que l’auteur se
situe au-dessus des confrontations partisanes.
On ne lira qu’une fois ce pamphlet, pour être convaincu, de
nouveau, que la bataille des idées est gagnée. Aussi, comme
au cirque les acrobates divertissent la foule, il est délassant
d’assister, tranquillement calé dans son divan, aux époustouflantes pirouettes argumentatives des trop rares défenseurs du québéco-confédéralisme.
Jean-Philippe Chartré
L'Action nationale
Volume XCV numéro i
JANVIER 2005
p.121
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4-
La Presse, 23 avril 2004
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5-
24 mars 2005
LA VISITE DE MARTIN BISAILLON
Le 11 mars dernier, nous avons rencontré Martin Bisaillon dans le cadre du cours de journalisme. L’auteur de trois livres a récemment reçu un bon coup de pouce pour augmenter les ventes de son petit dernier, L’infiltrateur. En effet, il a été invité à l’émission du 27 février de Tout le monde en parle avec celui qui lui a permis d’écrire le livre, Éric Nadeau. Le livre raconte l’histoire d’Éric Nadeau, qui a infiltré les Hells Angels avant de devenir secrétaire national du groupe ennemi, les Bandidos.
Suite à sa visite à Tout le monde en parle, Martin Bisaillon a vendu 11 000 exemplaires de L’infiltrateur en une semaine. Comme quoi cette émission fait de la bonne publicité. Donc, M. Bisaillon est venu nous voir pour nous expliquer un peu son cheminement dans le domaine de l’écriture.
Après avoir fait une maîtrise en histoire, il est devenu journaliste pigiste. Ensuite, il s’est fait offrir un poste de recherchiste à Radio-Canada. Cinq ans plus tard, il entreprend une enquête sur Raël et sa secte. Après trois mois de rédaction et un voyage en Europe agrémenté de multiples rencontres avec des raéliens, il publie le résultat de ses investigations, un essaie intitulé Raël : Enquête sur le mouvement raélien.
Alors qu’il se rendait au Salon du Livre du Saguenay pour faire la promotion de son premier livre, il a une discussion sur René Lévesque avec son éditeur Michel Brûlé (Éditions Les Intouchables), et ce dernier lui demande d’écrire un autre livre sur ce qu’il pense de René Lévesque. Martin Bisaillon écrit donc Le perdant qui devient best-seller assez rapidement et qui sème la controverse.
Au mois de septembre, alors qu’il commençait l’écriture d’un autre livre, Éric Nadeau demande une rencontre avec lui. Il écoute parler cet homme et se dit qu’il pourrait en sortir quelque chose d’assez bien. S’en suit une série d’entrevues qui durèrent environ 140 heures au total. Martin Bisaillon réussit à structurer toutes ses notes et à rédiger son troisième livre, celui-ci peignant différemment le monde des motards.
Finalement, Martin nous annonce un livre pour la fin de l’année ou pour début 2006, et il nous promet que ce dernier sera tout aussi controversé, car il adore semer la pagaille! Bref, une rencontre intéressante avec une personne tout aussi intéressante. Pour terminer, j’aimerais vous signaler que L’infiltrateur est en vente dans tous les bons magasins. Vous pouvez également vous procurer ses deux autres publications, Raël : Enquête sur le mouvement raélien et Le perdant.
Donc, merci Martin et au plaisir de te revoir, ou tout simplement de te relire!
Source : https://www.csjv.ca/fr/archives/2005/la-visite-de-martin-bisaillon-282
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Maintenant que la critique s'est bien exprimée...
voyons quelques extraits du livre :
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Martin Bisaillon, ed. Les intouchables, 2004, 103 pages
[... et Guy Laforest plus bas]L'idée de départ de ce livre était de répliquer à Bernard Landry quand il s'est permis d'évoquer le rêve de René Lévesque pour mettre un terme à un débat d'idées qui avait lieu dans son parti. (...)