Chapitre 7
André Burelle et l'articulation d'une pensée fédéraliste authetnique au Québec
[mes caractères gras]
André Burelle est réuni à Trudeau et Pelletier [Gérard] par « la pensée politique du personnalisme communautaire, en particulier celle d'Emmanuel Mounier et de Jacques Maritain. » (p.182)
Cette pensée influente au Québec aurait été précisé par Martin Meunier et Jean-Philippe Warren.
Dans la perspective de la philosophie politique, on retrouve ici une pensée très proche de celle qui avait été articulée par André Laurendeau dans les pages bleues qui servaient d'introduction au premier volume du rapport de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme en 1967, et voisine de celle développée par Will Kymlicka sur le libéralisme pluraliste, notamment dans La citoyenneté multiculturelle. (p.182)
À la recherche d'un principe de cohérence chez Trudeau, Burelle fait l'hypothèse qu'il y a toujours eu dans son esprit coprésence du personnalisme communautaire et du libéralisme individualiste d'inspiration anglo-américaine. (p.183)Poursuivant sur le livre Pierre-Elliott Trudeau (p.65-89), Laforest écrit :
La section suivante de l'introductions est l'une des plus fortes du livre : expliquant ce qu'il appelle le virage idéologique ambigu de Trudeau, à savoir son passage de la mystique cité-libriste au pan-canadianisme libéral de 1982, Burelle fait une analyse exhaustive du prétexte, mais aussi des motifs profonds qui ont mené au rapatriement constitutionnel. L'introduction se termine par un compte-rendu de la relation Burelle-Trudeau au temps de l'échec de Meech, époque déterminante pour la rupture de leur amitié. (pp 183-184)Dans la deuxième partie du livre, Burelle reproduit une soixantaine de documents d'archives de l'époque Trudeau, dont le discours de Trudeau le soir du 20 mai 1980, dont voici un extrait :
« Vouloir vivre ensemble entre Canadiens, ce n'est donc pas nous déraciner de notre coin de terre et renoncer à notre originalité culturelle. Comme l'écrivait Emmanuel Mounier : « Nous avons tous plusieurs petites patries sous la plus grande » et en ce sens, on peut être authentiquement Québécois, Terre-Neuvien ou Albertain tout en étant vrai Canadien. Ce miracle du partage économique et culturel dans le respect des multiples appartenance des citoyens, c'est le fédéralisme qui nous a permis et qui nous permettra encore de l'accomplir.» (p.185)Laforest reprend :
Burelle a incontestablement raison lorsqu'il écrit que dans l'année qui a précédé la réforme constitutionnelle de 1981-1982, et dans le reste de sa vie, Pierre-Elliott Trudeau a essentiellement rompu avec l'idée du respect des appartenances multiples, avec la valorisation par l'État et le droit du double enracinement québécois et canadien. (p.185)Dans une note à Trudeau le 29 septembre 1981, suite au jugement rendu par la Cour suprême sur le rapatriement :
... Burelle exprime sa crainte de voir le gouvernement de René Lévesque organiser une consultation référendaire visant à délégitimer une initiative unilatérale du gouvernement central avant que le Parlement britannique n'ait eu l'occasion de se prononcer sur la question. [ p. 346 du livre de Burelle ] S'il est vrai que Trudeau n'a pas osé soumettre à l'approbation de la population canadienne une loi fondamentale que ses épigones appellent encore aujourd'hui la « constitution du peuple », il est tout aussi juste de rappeler que les souverainistes québécois au pouvoir, à commencer par René Lévesque, ont renoncé à s'appuyer sur le principe de la souveraineté populaire pour empêcher l'imposition au Québec d'une nouvelle constitution sans le consentement de notre gouvernement et et de l'Assemblée nationale. (p. 185)
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