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mardi 30 janvier 2018

En taxation scolaire, la CAQ coiffe le PQ pour ce qui est de la défense des francophones

[ première édition - 30 janvier 18:03 ]

La CAQ appliquerait un taux de taxation scolaire uniforme.

https://coalitionavenirquebec.org/fr/blog/2018/01/23/taxe-scolaire-caq-appliquera-taux-plus-bas-importe-region/

La réplique du député de Bonaventure (PQ) à l'annonce de la CAQ

« Nous ne sommes pas contre l'équité et l'uniformisation en matière de taxes mais...
il faut être conscient que si la CAQ coupe quelque part, elle ira chercher de l'argent ailleurs. Et avec l'idéologie de droite de ce parti, ça pourrait se traduire par la privatisation. »

La mollesse du PQ « pas contre » l'équité et l'uniformisation, laisse l'initiative à la CAQ pour la mise en place d'une fiscalité scolaire qui cessera de favoriser les commissions scolaires anglophones dans plusieurs régions.
Contexte : Les contribuables francophones qui n'ont pas d'enfants dans les écoles ont le choix et ils choisissent en nombre grandissant de remettre leur taxe scolaire aux anglais. Pas très patriotique , mais cela est encouragé par une fiscalité qui, dans certaines régions, joue lourdement en faveur du système scolaire anglais. C'est là que les engagements les plus forts devraient être pris par le PQ, mais il se montre lent sur la gâchette en ce qui concerne les enjeux linguistiques.

La proposition caquiste mettrait bel et bien un terme aux avantages des commissions scolaires anglaises, discrètement. Pas nécessaire de le crier sur les toits quand on veut mettre fin à un avantage du groupe qui constitue la «majorité sociologique du Québec». Avec sa réplique à la CAQ, le PQ démontre qu'il ne saisit pas l'enjeu sous-jacent derrière la proposition de la CAQ.

L'équité et l'uniformisation c'est mettre fin à la migration des contributions des francophones vers la taxation scolaire anglophone. Le PQ est plus intéressé à une moralité vide qu'à NOUS défendre. Avec cet engagement de la CAQ, c'est elle qui se pointe pour mettre fin à l'érosion de l'assiette fiscale des commissions scolaires francophones. En Outaouais, des milliers de contribuables sont passés au régime anglais parce que les taxes sont moins chères. Ce faisant, ils augmentent proportionnellement le fardeau des contribuables francophones, et de manière siignificative. Si la taxation ne devient pas uniforme - et c'est une urgence - la saignée continuera de s'aggraver. 


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Taxes scolaires: l'inquiétude de deux mères


Nous sommes perplexes de la couverture médiatique reçue sur le dossier des taxes scolaires en Outaouais. Règle générale, la couverture a manqué de bien décrire les enjeux et les impacts à long terme du statu quo. Mamans d'enfants à la Commission scolaire des Draveurs, nous voilà inquiètes quant au laxisme du gouvernement, quant aux rôle et pouvoirs conférés aux commissions scolaires et quant à la réaction de certains concitoyens. Voici pourquoi.
Il est décevant de constater le désengagement de nos élus provinciaux locaux et celui du ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx. Il désire faire l'analyse des options avant d'agir. Entre temps, ce sont des milliers de contribuables sans enfants qui migrent vers la Western Quebec School Board pour sauver quelques centaines de dollars. Le ministre ne comprend-il pas les conséquences de ces délais pour l'Outaouais ? Et le problème ne fait que s'accentuer. Certains pourront penser que le gouvernement favorise une politique d'assimilation des francophones de l'Outaouais. En effet, est-ce que l'iniquité des comptes de taxes scolaires servirait subtilement à drainer les deniers de citoyens francophones pour les offrir aux anglophones ? Si ceci tient de la paranoïa, les apparences, elles, sont bien présentes.
Nous saluons la coalition de commissions scolaires de l'Outaouais qui a vu le jour pour mettre en lumière la situation. Or, il semble que ce soit trop peu trop tard. Elles souffrent d'un faible capital de sympathie. Elles sont en effet peu vocales en tant qu'outil de gouvernance citoyen et manquent à leur devoir de communiquer clairement leur rôle, voire leur raison d'être. C'est peut-être la raison pour laquelle leurs démarches récentes pour une uniformisation des taxes scolaires ont reçu si peu d'appuis. Le comble est que des pétitions demandant que les parents d'enfants fréquentant les commissions scolaires francophones puissent eux aussi se substituer à leur obligation de payer leurs taxes aux commissions francophones pour cotiser aux commissions anglophones, situation interdite par le règlement.
En Outaouais, des dizaines de milliers de propriétaires sans enfants d'âge scolaire ont redirigé leur contribution à la WQSB pour bénéficier d'un taux d'imposition plus bas. Un « rabais » de quelques centaines de dollars est en effet non négligeable. Or, ne leur est-il jamais venu en tête que ce sera leurs propres enfants, voisins, cousins, amis qui épongeront le manque à gagner ? Que cette migration de fonds pourrait se faire au détriment de la qualité de l'enseignement ? Malheureusement, ces questions ne semblent pas trouver de résonance auprès de la population outaouaise. C'est à croire que l'individualisme s'est implanté avec force et que la notion du « bien commun », celui qui fait prévaloir le bien de tous plutôt que les gains individuels, est en voie d'extinction.
En conclusion, une mise en perspective globale de la crise a été absente du discours médiatique. La couverture superficielle de cet enjeu de société ne fait qu'aggraver la crise et soutient les tenants du désengagement citoyen face à l'éducation de nos enfants. Il ne sera pas surprenant que dans un futur rapproché les voix s'élèvent pour condamner le piteux état de nos écoles de quartier et des services qui y sont offerts. Serons-nous alors disposés à faire le rapprochement avec la situation qui prévaut actuellement ?
Amélie Bouchard et Louise-Michelle Verrier, Gatineau

https://www.ledroit.com/opinions/votre-opinion/taxes-scolaires-linquietude-de-deux-meres-7aa70d0995adbbf26b13a4ecce86963a

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