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mardi 28 août 2018

Maxime Bernier et la contestation du fédéralisme - sans illusion, pourquoi j'ai écrit cet article ?

Mon article précédent ( ici et ici ) est dépourvu de toute illusion en ce qui concerne la possibilité de réforme constitutionnelle au Canada.
...le Canada, d'esprit multiculturel et protestant, sec et dépourvu de magnanimité, ne nous a jamais rien cédé

Je l'ai un peu écrit pour faire ressortir le caractère devenu exceptionnel de la contestation des institutions canadiennes sur le fond. Toute pique, toute saillie sur l'ordre constitutionnel canadien est devenue une rareté. Le Parti québécois, Québec solidaire et la Coalition avenir Québec ainsi que le Parti libéral y sont devenus parfaitement muets et détournent le regard comme des autistes.

Mon texte veut montrer que la question est toujours là. Il montre qu'on peut saisir au vol les occasions de s'en emparer, comme dans le cas de « l'affaire Bernier », qui pourrait n'être au final qu'un fait divers, tout en offrant un moyen, un levier pour hausser le niveau du discours. La relance de la contestation fédérale réclame moins de rigidité, plus de créativité et moins d'auto-censure.

La décision du Parti québécois - à l'instar des autres partis - de faire massivement campagne sur des enjeux locaux, ce qu'on appelait autrefois les bouts de chemin, est le signe d'une déplorable dégradation du discours public. On remarquera que la campagne électorale se déroule entièrement sous l'emprise de la politique spectacle, qui a fait disparaître les grands enjeux - trop compliqués - au profit du plus vil racolage. On ne s'adresse pas au citoyen responsable mais à des clientèles.

Une nation existe et montre sa vitalité par le reflet qu'elle donne d'elle-même dans le discours public. La petite envergure du discours électoral acte le recul psychologique, politique et d'ordre général subi par le Québec. Certes, c'est une réalité que le Québec partage avec bon nombre de pays occidentaux en pleine déliquescence, dont les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Mais au-delà de ces explications générales, la décadence au Québec a quelque chose de plus intime. N'y aurait-il pas quelque chose de spécifique à comprendre dans le passage d'une jeunesse débordant d'enthousiasme dans les années 1960- 1970 et le dépit d'aujourd'hui ?

Pour ma part, je vois une doctrine rigide, défendue avec entêtement et une partisanerie irréfléchie. Un populisme à l'encontre de tout bon sens. Je vois l'abandon de la contestation fédérale dans le champ du réel, et singulièrement le fiasco complet des négociations constitutionnelles de 1981, le ratage de Morin-Lévesque qui en est certainement un point d'orgue. Ce que le Québec enthousiaste a vécu, c'est la substitution de la lutte politique réelle par les veilles référendaires stériles. La substitution d'une lutte opiniâtre au quotidien par la réthorique et l'espérance d'un Grand soir. Peut-on s'étonner que l'adoption et la persistance de cette dérive ne put se faire sans le travail incessant d'une taupe des services de renseignements et de ses appuis, dont les noms sont encore inconnus à ce jour.

Des bouées de sauvetage sont lancées avec des prétentions démesurées : Loi 99, constitution québécoise. Elles plaident la cause d'un État du Québec indifférent à la lutte contre les vestiges de la conquête et du colonialisme. La Loi 99 illustre l'incapacité des parlementaires - et en particulier du Parti québécois - à nommer et à définir la nation que l'on prétend servir.

Le Parti québécois est forcément au bout de son rouleau. Pour ces élections, la poursuite d'un souverainisme de l'impuissance ne pouvait que le maintenir dans l'opposition. Y renoncer, comme il a décidé de le faire,  est son aveu d'échec sur l'ensemble de l'oeuvre.


1 commentaire:

Anonyme a dit...

c'est une réalité que le Québec partage avec bon nombre de pays occidentaux en pleine déliquescence...
Cessez-donc de vous regarder le nombril...Voyagez-donc en Inde, en Afrique...vos lamentations sont celles des gens repus vivant sur l'exploitation habituelle du tiers-monde...des gras durs qui hurlent au génocide...voyagez donc ailleurs au Bangladesh, en Syrie
Pour le beau Maxime Bernier il n'arrivera à rien tout simplement. Rendez-vous après les élections de 2019