Pages

Dernière parution

Une faille majeure d'interprétation de notre histoire ! Exclusif, inédit et sourcé.

Quand on croit avoir tout compris et qu’une faille majeure s’ouvre sur l’interprétation de toute une portion de l’histoire ! On a tellement ...

jeudi 8 novembre 2018

Centième anniversaire de la Grande Guerre

Une crise de civilisation devenue guerre. Une guerre qui oppose l'homme de la tradition - humble et en symbiose avec la création - et l'homme de la machine - se croyant tout puissant et destiné à tout dominer. Le symbole : Verdun. 

L'homme du terroir défendant son pays. Il fera de sa poitrine « le premier rempart contre l'artillerie ». Il s'opposera à l'homme imbu de sa puissance - idolâtre des progrès de la technique, croyant - comme dans avoir la foi - en la toute puissance de l'artillerie. Cette opposition expliquerait la psychologie profonde de l'affrontement sanglant de 1914-1918. La guerre de 1939-1945 n'en serait que le deuxième épisode.., en attendant le troisième, alors que 1870 en était le prologue.  

C'est dans cette lignée que l'on peut aussi comprendre la disparition des nations singulières, disposant de peu de puissance, comme la nation canadienne-française. Certes de poids modeste, mais si marquante par sa contribution à la civilisation, elle ne peut se mettre à l'abri d'un déclin où seuls le gros et le grand, voire le gigantesque, n'ont droit de cité. 

Verdun : 300 000 morts en 300 jours. Une bataille qu'on qualifie de stratégique. Le désastre concentré d'une humanité aveuglée par la puissance de l'acier, de la matière mise en forme par la technique. Ce qui n'est pas sans rappeler l'adoration du veau d'or de l'Ancien testament.

Je reprends ces idées de 
Philippe Grasset :

[mes surlignements en jaune]
En proposant que la Grande Guerre soit contenue, définie, concentrée dans Verdun seul, on ne la “réduit” pas malgré l’apparence quantitative, on l’élève à l’appréciation qualitative qui convient. Verdun en soi résume comme le ferait une épure le jugement que Guglielmo Ferrero portait au printemps 1917, alors que Verdun venait de s’achever, sur l’affrontement entre “idéal de perfection” et “idéal de puissance” ; et il parle, au fond, comme si tout était dit, comme si, effectivement, Verdun avait suffi pour exprimer toute la tragédie et toute la signification profonde de toute cette guerre ; et il nous signifie qu’il importe déjà d’en tirer la leçon et de comprendre que rien n’est fini, qu’au contraire elle, cette bataille devenue cette guerre, ouvre le paroxysme de la grande crise de la civilisation qui vient jusqu’à nous…

«L’idéal de perfection est un legs du passé et se compose d’éléments différents, dont les plus importants sont la tradition intellectuelle, littéraire, artistique, juridique et politique gréco-latine ; la morale chrétienne sous ses formes différentes, les aspirations morales et politiques nouvelles nées pendant le XVIIIe et le XIXe siècle. C’est l’idéal qui nous impose la beauté, la vérité, la justice, le perfectionnement moral des individus et des institutions comme les buts de la vie ; qui entretient dans le monde moderne la vie religieuse, l’activité artistique et scientifique, l’esprit de solidarité ; qui perfectionne les institutions politiques et sociales, les œuvres de charité et de prévoyance.

L’autre idéal est plus récent : il est né dans les deux derniers siècles, à mesure que les hommes se sont aperçus qu’ils pouvaient dominer et s’assujettir les forces de la nature dans des proportions insoupçonnées auparavant. Grisés par leurs succès ; par les richesses qu’ils ont réussi à produire très rapidement et dans des quantités énormes, grâce à un certain nombre d’inventions ingénieuses ; par les trésors qu’ils ont découverts dans la terre fouillée dans tous les sens ; par leurs victoires sur l’espace et sur le temps, les hommes modernes ont considéré comme un idéal de la vie à la fois beau, élevé et presque héroïque, l’augmentation indéfinie et illimitée de la puissance humaine. […]
»C’est pour cette raison surtout que la guerre actuelle semble devoir être le commencement d’une crise historique bien longue et bien compliquée. Cette immense catastrophe a montré au monde qu’il n’est pas possible de vouloir en même temps une augmentation illimitée de puissance et un progrès moral continuel ; que tôt ou tard le moment arrive où il faut choisir entre la justice, la charité, la loyauté, et la force, la richesse, le succès.»[…]

2 commentaires:

Unknown a dit...

je suis tellement d'accord.....mais qui sont ceux qui auront à faire le choix????? et qui seront ceux qui les guideront....arriveront-ils à un compromis... ou bien.... c'est à suivre!

Anonyme a dit...

Une guerre de puissances et d'empires.

Un scandale sans nom !

Un mépris au droit international coutumier.

Imaginez ! Trois des principaux belligérants étaient des cousins germains.
Leurs parents avaient été formés dans le même utérus, soit celui de la
reine Victoria. S'ils avaient pris la peine d'aller fêter Noël en famille, ils au-
raient sans doute pu éviter vingt millions de morts.

Les soldats n'ont pas été des héros, mais des victimes des petits fils de Victoria !