Pages

Dernière parution

L'ambassadeur de Russie au Canada - lettre ouverte de Oleg Stepanov

Le Canada qualifié de Grande Ukraine Pour ceux qui s'intéressent à la situation internationale, l'état des relations entre le Canada...

lundi 29 avril 2019

Aucune constituante bi-nationale sans états généraux préalables

NOTRE NATION A LE DROIT DE DÉLIBÉRER SUR SON AVENIR, DE MANIÈRE INDÉPENDANTE 
(SANS  SON CHAPERON COLONIAL) 

La négation de l'existence de la nation canadienne française est à la racine d'un conflit national toujours irrésolu. Avant de se pencher sur un nouveau projet de constituante, qui se cherche une légitimité dans la ré-écritude de l'histoire, prenons d'abord le temps de nous demander ce qu'est une nation ?

Une nation est une communauté de conscience, un fait de civilisation. C'est ainsi que cette construction humaine a été comprise chez-nous par Lionel Groulx, Esdras Minville, Maurice Séguin, François-Albert Angers, Fernand Dumont, etc. Ailleurs dans le monde, Thomas Delos, Ernest Blondel, Ernest Renan, Albert Memmi, voyaient aussi la nation comme une réalité sociologique et historique, à l'instar d'un Charles Mauras. À l'Est de l'Europe, en Georgie, petite nation minoritaire de l'empire russe, Joseph Dougashvili écrira ses thèses sur les questions nationales et coloniales en 1913. Celui qu'on appellera plus tard Staline y présentera la nation dans les mêmes termes : ethnique, historique, culturelle. De manière générale, la tradition européenne s'accorde sur l'essentiel de la nation.

[édition révisée et augmentée le 30 avril 22:00]

La vision anglo-saxonne est à part. Premiers à prendre leurs distances du droit naturel classique dans un mouvement de rapprochement avec la tradition judaïque, les anglo-saxons en sont vite venus à confondre pays (État) et nation, prenant facilement l'un pour l'autre (1). Encouragée par l'esprit libéral, l'influente vision anglo-saxonne a fait croire qu'une nation pouvait naître de la volonté de l'État, naître d'un décret politique. Si c'était le cas, la Suisse aurait pu se passer de ses cantons découpées sur ses réalités socio-linguistiques, la tradition impériale russe, reconduite aujourd'hui par la République de Russie ne reconnaîtrait pas une centaine de nations internes, la Chine et l'Inde et plusieurs autres pays n'auraient pas accordé un statut d'autonomie variable, non à des provinces aux découpes arbitraires, le cas du Canada, mais aux minorités nationales enracinées, reconnues dans le territoire qu'elles occupent. On pourrait arguer, souvent avec raison, que ces quelques exemples pris à l'étranger atteignent vite leurs limites. Mais pour s'en tenir à l'essentiel d'une comparaison avec le Canada, force est d'admettre que les pays cités reconnaissent leurs minorités nationales dans leur constitution, ce qui contraste avec l'obstination canadienne, mâtinée de suprémacisme anglo-saxon, qui en a toujours été incapable. Bref, bien des pays où cohabitent plusieurs nations dépassent d'une tête le Canada. Ce dernier n'a de cesse de se présenter comme un donneur de leçons drapé dans la vertu des droits individuels, mais il est en réalité un mauvais élève pour le monde par le déni tordu de toute réalité qui dépasse la dimension  individuelle de l'homme

Conséquence de ses a priori idéologiques qui ne puisent que dans la doctrine libérale, le Canada ne reconnaît aucune nation, pas même sa nation fondatrice issue de la Nouvelle-France. Que dire ! Il n'accorde même pas un statut de minorité nationale à la population issue du premier Canada, un statut qui s'accompagnerait normalement de droits constitutionnels particuliers. Par conséquent, sa minorité canadienne-française est demeurée une minorité stigmatisée, n'ayant encore aujourd'hui d'autre existence que l'existence fantomatique des vaincus de 1760, dispersés dans quelques provinces et régions en attendant une mort lente. Le libéralisme conduit au post-nationalisme, de gré ou de force. 

Ne nous trompons pas. La prétention post-nationale du Canada est une hypocrisie, un subterfuge qui sert à nier les droits politiques de la nation fondatrice. La nation des vainqueurs, elle, n'a pas besoin de s'affirmer pour exister. Elle peut continuer de profiter de sa victoire grâce au nombre, à la puissance et à sa position hégémonique sur tout le territoire, qui lui assure la poursuite d'une assimilation continue des descendants des vaincus. En bons libéraux, le régime nous expliquera que les transferts linguistiques en faveur de l'anglais sont autant de choix qui résultent de la liberté des individus ! Cette dynamique du pouvoir, extrêmement cynique, fondée sur la suprématie anglaise d'abord, muté en individualisme extrême aujourd'hui, résume l'histoire du Canada depuis la conquête. Contrairement aux idées reçues, on verra plus loin que les espoirs entretenus depuis cinquante ans par la québécitude n'auront rien changé à cette dynamique... 

Très marqué par son caractère anglo-saxon, le Canada se consacre depuis 1982 à la défense absolue des valeurs libérales. Parce qu'il ne reconnaît que des droits individuels, les individus de la nation la plus nombreuse l'emportent à tout coup par le poids du nombre. Mais au-delà de l'arnaque, ce qui est plus grave c'est que les idées libérales ont fait leur chemin pour corrompre et rendre inopérant le logiciel de l'émancipation nationale. Pressés de réussir dans la politique du régime, les néo-nationalistes québécois les plus en vue n'ont pas contesté la constitution de 1982, ils n'ont pas résisté. On peut l'expliquer par le fait qu'ils évoluaient de pair avec le Canada dans l'adoption du libéralisme et de la prépondérance du droit individuel en toute chose, codifié par la charte des droits. En ce sens, ne pas avoir signé la constitution de 1982 n'est plus qu'un détail. Le Québec politique la respecte, il l'a fait sienne  en toute matière, il en a adopté l'esprit. 

Connu pour avoir tout raté depuis cinquante ans, il est impossible de le cacher, le néo-nationalisme québécois continue néanmoins de se reproduire comme de la mauvaise herbe. Il resurgit constamment avec de nouvelles prétentions, de nouveaux espoirs, de nouvelles stratégies foireuses. Naturellement, aucune ne fonctionne jamais. Il porte avec lui un lourd bilan de déconstruction et de dénationalisation de nos institutions. Jusqu'ici il ne s'en est guère ému. N'attendons pas qu'il s'en excuse, mais son bilan est imparable. 

Il a encouragé la destruction de l'amour d'une nation réelle pour proposer un patriotisme de remplacement, fondé sur une province du Canada elle-même bi-nationale. Occultant la bi-nationalité du Québec, il a voulu formé une nation synthétique : la nation "québécoise". Elle est le produit d'un nationalisme qui s'est appuyé sur une ingénierie sociale volontariste, qui part de la négation des deux nations, pour tenter de fonder une nation unitaire grâce à la magie opératoire de l' État provincial. Le Canada nie la nation canadienne-française par l'arnaque de la post-nationalité pendant que le Québec la nie à son tour par le constructivisme d'une nation unitaire étatique provinciale. 

Il faut réaliser que la libération ne concerne pas tant une province que la reconnaissance, l'existence et la prospérité de la nation réelle, une réalité humaine qu'on ne peut forcer à revêtir les contours d'un cadre politique imposé par le régime.

Pour le néo-nationalisme québécois, qu'on désigne aussi comme la québécitude, la nation est formée de tous ceux qui ont qualité de contribuables; elle est aussi inclusive que des portes tournantes. Elle se plie à la vision anglo-saxonne libérale pour qui la nation est l'État. L'État dans sa course au libéralisme a adopté le modèle de l'entreprise privée. Les citoyens sont devenus ses clients et l'éthique clientélisme ne doit faire aucune distinction entre des clients que rien ne distingue. Le service après vente ne connaît ni nation ni bien commun. 

L'existence d'une réalité humaine, formée dans le creuset de l'histoire, une nation majoritaire qui pourrait façonner le pays à son image est rejetée par l'État du Québec comme celui du Canada. Accueillir une telle idée serait, selon la doxa libérale, un flirt avec l'exclusion et le totalitarisme. Pour l'idéologie libérale, toute référence à une réalité humaine autre qu'individuelle est suspecte. Qu'on évoque la nation, ou le bien commun, ils sont rejetés du revers de la main comme autant d'abstractions par les libéraux qui nous mènent. 

Continuons avec plus de concret. Un député qui se trompe est chose courante. Une Assemblée nationale qui se trompe au grand complet n'est pas si rare non plus, puisque les votes unanimes ne sont pas si nombreux. L'AN a bien voté au grand complet pour dénoncer les propos antisémites de Yves Michaud, le fait qu'elle n'avait pas pris connaissance des propos reprochés avant le vote est resté un détail. Gageons qu'une telle discipline, digne de la caserne, ne se serait pas produite si on l'avait suspecté de propos islamophobes ou christianophobes. Mais c'est là une autre affaire. 

Poursuivons plutôt sur les votes unanimes du salon de la race pour retracer un autre dérapage. Négociée par Lucien Bouchard et Jean Charest, écrite par Joseph Facal, la loi 99 (2000) va aussi loin que de reconnaître officiellement 13 nations autochtones dûment nommés. Elle s'arrêtera là pour le reste, pour les autres nations, ce qui est un peu loufoque. Néanmoins, les considérants de la loi 99, mentionneront timidement une « majorité francophone » sans lui octroyer de statut national ni la définir autrement. En revanche, une attention est dévolue à une communauté très particulière, puisque cette loi prend soin de reconnaître à la communauté anglophone des «droits consacrés». Elle crée donc une classe de citoyens à part, jouissant d'un statut particulier consacré, qui relève de la persistance du poids du colonialisme au sein de l'État de tous les Québécois. On comprend mieux la teneur des survivances du colonialisme quand on comprend ce que cette loi cherchait à mettre à l'abri de toute contestation future. Des privilèges sur lesquels elle est restée silencieuse. Il s'agit en fait de maintenir les privilèges accordés par l'État aux institutions de santé et d'éducation de la nation canadienne-anglaise dominante au Québec. Une inégalité qui a été étudiée et confirmée depuis toujours. La loi 99 avait donc pour but de barrer la route au Mouvement québec français et aux groupes qui réclament, un financement universitaire plus conforme au poids démographique des communautés linguistiques, ou l'obligation de fréquenter un cegep français pour les nouveaux arrivants. Les Québécois de la québécitude pensent que l'État du Québec est leur État. Mais leur État a toujours été le premier à les fourrer. Ils ne réalisent pas que l'État du Québec est tenu par Ottawa et fonctionne avec la culture du minoritaire impuissant et sans audace des parlementaires francophones qui ne voient pas et n'oseront pas d'autres formes de gouvernance que celle de la continuité. La gouvernance est le bon mot, on pourrait dire intendance, on pourrait dire continuité de l'ordre inéquitable du passé, ce sont tous des synonymes. Immanquablement, l'État du Québec est verrouillé de manière à préserver une dynamique entre les nations qui nous fait perdre du terrain. L'État du Québec n'a jamais accompagné la volonté populaire d'émancipation nationale. 

Les MQF, l'Action nationale, la SSJB, et autres ardents défenseurs de la québécitude, servent de courroie de transmission, assurant la soumission en multipliant les revendications envers l'Etat qui incarne leur patriotisme, «notre» État, sans jamais oser en révéler la nature. Nous y reviendrons.  

L'existence de deux nations 
Mais les faits sont têtus. Comment expliquer que deux populations ne votent jamais du même bord ? Comment expliquer qu'elles ne bénéficient pas d'un traitement égal de la part de l'État du Québec, notamment, tel que mentionné plus haut, en matière des financements en éducation et en santé ? Comment expliquer que des revendications d'ordre constitutionnel n'apparaissent avec récurrence que chez les francophones ? Ces derniers ne constituent-ils pas la seule nation demanderesse ? Une fois mises de coté les lunettes roses de la québécitude, le Québec apparaît divisé entre deux nations concurrentes qui ne furent jamais enclines à partager les mêmes institutions. Quoi d'étonnant que la loi 99 ne soit faite que de déclarations pompeuses en faveur de l'État mais pas en faveur de la nation ? Un arrangement de politiciens qui ont récupéré la lutte nationale pour en faire une dispute sur le partage des champs de compétence, de sorte que rien ne change, que personne ne touche à une réalité trop explosive ! Cette loi, qui continue de faire l'objet d'une promotion dithyrambique au sein de la québécitude, reflète la répugnance des législateurs à parler des enjeux nationaux internes au Québec. La loi reste "propre" et "distante". Elle reste dans le cadre des "champs de compétence" à défendre contre l'empiètement d'Ottawa, prenant immanquablement un chemin qui ne mène nulle part, ouvert, pavé et balisé par Claude Morin voilà déjà cinquante ans. Inutile de rappeler que le Québec et son État bi-national sont déjà des possessions d'Ottawa. Notamment par la superpuissance de l'inattaquable nation canadienne-anglaise au Québec et ses droits consacrés. Une nation qui, selon certains, n'existerait pas. Ne serait-elle pas plutôt la portion de la nation canadiAn au Québec ?   

L'indépendance du Québec basée sur la québécitude est morte. Elle est morte avec le discours de soumission du référendum de 1980, ensevelie avec la parodie des négociations constitutionnelles de 1980, où le Québec a tendu à Trudeau le bâton pour se faire battre. On pourrait épiloguer en ajoutant que le congrès du PQ de 1974 avait interdit l'usage de toute référence au colonialisme et à ses survivances, pour ne retenir que le discours des ajustements structurels et des négociations sur les champs de compétence. N'élaborons pas davantage, la fenêtre d'opportunité qui s'était ouverte vers 1960 s'était refermée en1980, sans qu'un printemps annoncé 15 ans plus tard ne vienne la rouvrir. L'histoire a rendu son verdict sur la québécitude. 
*   *    *


Les scènes successives évoquées par les membres de la québécitude au sein de l'État du Québec nous renseignent sur leur peur d'appeler les choses par leur nom; sur leur trouille d'identifier les injustices nationales telles quelles sont. Notre nation demeure profondément colonisée. Les élus, restent de grands parleurs et de petits faiseurs, tous partis confondus. Ils n'osent pas secouer le joug de la soumission politique. La classe politique de la québécitude est la gardienne de notre prison, elle est là pour barrer la route à des Pierre Bourgault, Yves Michaud, Ghislain Lebel, Martine Ouellet et à quiconque veut tenir un discours franc et personnel. Au nombre des geôliers de l'ordre établi : Claude Morin, René Lévesque, Gilles Duceppe, Lucien Bouchard, etc.  En cinquante ans de prétendu sursaut nationaliste, le seul geste substantiellement libérateur aura été l'adoption - de peine et de misère - de la loi 101 sur la prédominance du français dans l'espace public. Une loi jamais défendue ensuite contre ses attaquants et jamais vigoureusement mise en application. Et depuis, plus rien ! Une certaine cohésion ne tient plus que du fait que de vieux nationalistes de la québécitude (Monière, Laplante, et autres...) restent attachés à leurs illusions en nous bassinant de l'amour de l'État du Québec, prétendu levier de notre libération. Des illusions trop étatistes et trop partisanes pour être libres. 

Notre nation "organique" prend racine dans la Nouvelle-France. Elle a subi une conquête d'une rare violence. Elle y a survécu. Elle continue d'être différente de la nation canadiAn. L'État du Québec, est certes infecté d'un virus néo-nationaliste mortifère. Il s'emploie comme toujours à gommer les différences nationales. Il défend un patriotisme de pacotille qui use et abuse des bonnes volontés par dessus les décennies. La québécitude prône un patriotisme décharné, chevillé à l'idéologie du progrès et au libéralisme, elle se donne pour belle vocation d'unir deux nations opposées, réunies au sein d'une illusoire nation québécoise et de son État. Ce n'est pas un patriotisme mais une façon de faire accepter en douce la poursuite de notre mort lente.




LES NATIONS AU CANADA
En plus des peuples autochtones qui pourraient former une ou des nations, sous réserve d'effectifs suffisants pour assurer leur autonomie institutionnelle, le Canada compte deux nations. À l'identique, le Québec compte deux nations dont il est lui-même le berceau  : la nation fondatrice canadienne (française) et la nation canadienne-anglaise, cette dernière fondée sur la négation de l'existence et des droits de la première. Insistons un moment. Ces nations ont toutes deux pris naissance dans la vallée du Saint-Laurent à un siècle et demi d'intervalle. Elles n'ont jamais été égales en droits politiques, ni au Canada pris dans son ensemble, ni au sein du Québec en particulier. Il faut renvoyer aux douches les plumes et les rhéteurs aux lunettes roses, les rentiers de l'indépendance, qui monopolisent le mouvement néo-nationaliste depuis cinquante ans aux seules fins de cacher que le gouvernement du Québec n'a jamais incarné la nation canadienne française (QF, si vous voulez). Le rôle du gouvernement du Québec a toujours été de se constituer en arbitre de l'équilibre entre les deux nations. Il a cherché à maintenir par son activité et son inactivité la trajectoire de la continuité. Une trajectoire qui ne remet rien en cause, qui garde la paix nationale à peu de frais, et qui conduit aussi assurément que deux et deux font quatre à la disparition graduelle de la nation canadienne-française (Ou QF). Il le fait en gardant le silence sur la survivance des privilèges hérités du colonialisme. Il le fait en refusant de demander le rappel des privilèges qui forment le coeur économique de l'injustice nationale. Ce sont ces privilèges reconduits depuis la conquête qui favorisent puissamment la nation canadiAn au Québec et qui en assurent la prépondérance. En refusant de monter au créneau pour que l'État serve la majorité nationale, le personnel politique a toujours renoncé à l'indépendance. À toujours renoncé à servir la nation.

DROIT DE LA NATION À DISPOSER D'ELLE-MÊME 
L'application du principe de la démocratie en matière nationale  n'a de sens que dans le cadre du droit d'une nation à disposer d'elle-même. Toute décision sur l'avenir de la nation canadienne-française minoritaire et toujours victime de l'injustice ne peut être prise que dans un cadre national. Il faut vigoureusement rejeter toute prétention de la nation canadienne-anglaise à s'ingérer et encore moins à statuer sur le sort de la nation canadienne-française. 

Les états-généraux du Canada français ont constitué en 1967-1969 une formule inédite d'action politique autonome. Tout éventuel « référendum » ou « constituante » ne peut occulter cette expérience qui était celle d'un "agir dans l'indépendance", d'un "agir pour soi". On ne peut en faire l'économie. Il est impératif de maintenir les prochaines initiatives en vue de l'égalité politique dans un cadre national, avant de transporter les délibérations dans un cadre bi-national ou plurinational plus étendu. Ne pas procéder de cette façon constituerait un déni d'existence de la nation fondatrice du Canada, un parti pris pour un melting pot québécois dominé par l'esprit libéral anglo-saxon. Ce serait la fin de notre histoire. 

Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes rend légitime le recours à tous les moyens pacifiques pour obtenir une pleine reconnaissance politique et l'égalité de droits. Le peuple fondateur, une perpétuelle minorité au sens de la constitution canadienne, doit ré-affirmer son droit de tenir des réunions dans un cadre national sans la présence de son chaperon historique. Sans la présence de ceux qui le bâillonnent et lui imposent un veto soft depuis toujours. Ne laissons pas passer une assemblée constituante des deux nations !

Il ne faut pas ménager l'État du Québec et son personnel politique. Ils constituent l'avant poste de l'État fédéral au Québec. Il faut se ré-approorier et reconstruire ses institutions nationales, aujourd'hui usurpées par le libéralisme, le multiculturalisme et la québécitude. Que ce soit l'Action nationale, la SSJB, les caisses populaires, les ACEF, l'UPA, les syndicats, etc. Ce qui a permis la révolution tranquille, une révolution libérale sur le plan économique et idéologique, est la force des institutions canadiennes-françaises de l'époque autour desquelles la nation pouvait se réunir et se reconnaître. Tout ce travail a été détruit de l'intérieur ou accaparé par un État qui ne nous appartient pas et ne travaille pas pour nous.  ____

1- L'Anglais ne répugne pas à écrire le droit à mesure qu'il l'impose, comme si le patineur faisait sa glace en patinant. 

Aucun commentaire: