Pages

Dernière parution

La stratégie machiavélique du fédéral pour mettre en échec la menace des Canadiens-Français : référendum et langues officielles

Le 16 novembre 1974, il y 50 ans, l'accession de la souveraineté par la voie référendaire était adoptée. Disons qu'il y a 50 ans ça...

mardi 28 décembre 2021

En 2022, vers la création d'un panthéon des Canadiens-Français

En 2022, la Fédération des Canadiens-Français entame sa troisième année avec les projets d'un site web et la création d'un Panthéon des Canadiens-Français remarquables.

[30-12-2021]


Depuis sa fondation le premier janvier 2020, le message de la Fédération des Canadiens-Français (FCF) s’est considérablement approfondi et son argumentaire interpelle de plus en plus de patriotes. Les moyens de communication du départ ayant atteint leurs limites, en 2022, la FCF exposera ses points de vue avec plus de force et de visibilité.

Un site web sera lancé bientôt : Notre épopée d’hier à demain!

Le site se fera le miroir de la vie nationale dans sa plénitude, depuis les premiers Canadiens de la Nouvelle-France jusqu’à aujourd’hui. Des contenus historiques et d’actualité viendront appuyer la défense et l’illustration de la nation canadienne-française. Pour la FCF, il importe de sortir la nation des marges et de vivement lui redonner la place de nation socioculturelle historique incontestable qu’elle avait toujours occupée jusqu’à récemment.

Notre ambition est de combler un vide, celui de la valorisation nationale et de l’amour de la patrie. Nous croyons nécessaire d’insuffler un nouveau patriotisme, qui ne peut se limiter à la promotion d’une langue publique commune. Or, comment peut-on y arriver si on ne met pas à la portée des Canadiens-Français la richesse de leur patrimoine? C’est cette carence qu’il nous faut corriger, constatant que depuis quelques décennies, vous le savez, on ne se gêne plus pour faire de notre passé un objet de railleries, allant même, parfois, jusqu’au mépris de tout ce qui est Canadien-Français. Nous voulons redresser cette image peu flatteuse que beaucoup des nôtres ont malheureusement fini par adopter. Pour renverser le discrédit qui frappe notre existence et qui plombe notre vitalité, nous allons convoquer l’histoire et remettre à l’honneur les plus remarquables de nos ancêtres. Nous allons nous efforcer d’élever les esprits, sans faire d’entorses à la vérité historique, pour redonner à nos contemporains le vif désir, qui fut longtemps naturel chez nous, de continuer l’œuvre inachevée des Anciens.

Cette fierté, nous croyons devoir la communiquer, sans ostentation, et la partager avec vous qui êtes déjà sympathisants, mais aussi avec les indifférents, les désœuvrés du national et les esprits chagrins, qui se sont laissés gagner par l’idée que notre histoire n’avait pas la même valeur que celle des autres, que celle de tous ces peuples qui célèbrent leur patriotisme sans l’ombre d’une mauvaise conscience. Nous voulons atteindre les sceptiques et les « citoyens du monde » pour qu’ils échappent à l’influence omniprésente des idées anti-occidentales, anti-catholiques, anti-nationales, cosmopolites, et autres idées à la mode, qui font l’apologie du déracinement et d’un individualisme sans limites. Nous voulons rappeler à tous que la diversité planétaire bien comprise n’est possible qu’à travers la médiation d’existences nationales parfaitement assumées et sereinement revendiquées.

Comme nous voulons être de cette diversité et y apporter notre pierre, nous travaillons ouvertement à la reconnaissance de notre existence nationale par Québec, par Ottawa et de par le monde. Nous croyons que les petites nations ont une responsabilité particulière à maintenir leur vitalité, car elles sont souvent les dépositaires d’un patrimoine historique singulier. Ce qui est le cas de la nation canadienne-française qui a inscrit dans la civilisation européenne une page avec des traits uniques.

Nos réalisations depuis la Nouvelle-France méritent l’estime. Vous savez que notre histoire nous a mis devant une succession de menaces potentiellement fatales. La façon dont nos pères et mères ont lutté pour surmonter les épreuves et en sortir gagnants, sinon vivants, préservant l’essentiel, mérite d’être racontée aux générations montantes. Notre histoire vaut que l’on célèbre ce que Adolphe-Basile Routhier avait appelé notre épopée. La voie d’un sursaut national que nous proposons est un modèle de vie nationale qui n’est pas différent de ce que l’on voit chez tous les peuples sains, les peuples qui veulent prospérer, et se perpétuer à travers les générations. Les défis du présent peuvent être surmontés, il faut s’inspirer du courage de ceux et celles qui nous ont amenés jusqu’ici pour que l’on continue à s’affirmer dans la durée et vaincre le temps. 


Panthéon des Canadiens-Français remarquables

De gauche à droite, première rangée : Jacques Cartier, Samuel de Champlain, Jean-Olivier Chénier,
Louis Riel, Alphonse Desjardins, Daneil Johnson, Lionel Groulx; deuxième rangée : Marie Rollet
et ses trois enfants, Pierre Le Moyne d'Iberville, Gabriel Sagard, Antoine (Curé) Labelle,
Joseph-Elzéar Bernier, Léo Major; troisième rangée : Gabriel Lallemant, Louis Jolliet, Mère Marie
de l'Incarnation,  Joseph-Xavier (François) Perreault, Louis Cyr, Joseph-Armand Bombardier,  
Félix Leclerc, Olivier Guimond; quatrième rangée : Charles Albanel, Dollard des Ormeaux, François-Xavier Garneau, Jeanne Lajoie, Maurice Richard, Doris Lussier; cinquième rangée :  Pierre-François-Xavier de Charlevoix, Madeleine de Verchères, Rosalie Cadron-Jetté, Charles-Odilon Beauchemin,
Henri D'Arles, Frère Marie-Victorin, Maurice Séguin

Vous pouvez contribuer au bandeau du futur site de la Fédération des Canadiens-Français, qui constitue une première initiative en vue de la création d'un Panthéon des Canadiens-Français remarquables. Comment participer ? Nous invitons tous ceux qui le souhaitent à remplir le formulaire de nomination à l'intronisation, ci-dessous, pour combler les espaces laissés intentionnellement vacants sur l'image ou proposer des modifications aux choix déjà faits. Notez qu'aucune proposition ne peut être faite pour une personnalité vivante. La première échéance envisagée pour réaliser le projet dans sa forme actuelle est de un an. 

Le panthéon des Canadiens-Français

Formulaire de mise en nomination 

Nom proposé : ______________________________________________________

Profil de la personnalité proposée à l'intronisation:

________________________________________________________________________

________________________________________________________________________

Proposé par (nom, adresse, courriel et téléphone) 

_________________________________________________________________________

_________________________________________________________________________


Notre projet est de s’affirmer positivement, dans le respect des autres, pour affronter un contexte national et international qui a changé. De nouveaux défis se dressent. Sur le plan national, nous avons fait le constat, avec regret, que l’évolution d’une identité québécoise nouvelle, d’apparence prometteuse au départ, s’est fait dans le sens d’un détachement progressif de nos racines; un détachement de la nation qui, ironiquement, avait fait naître à elle seule tout le foisonnement des réclamations d’autonomie et d’indépendance. À ce titre, nous considérons que l’adoption de la loi 99, en l’an 2000, représente un tournant significatif, un passage menaçant du leadership de la question nationale en d’autres mains et pour d’autres fins. 


Rappelons que cette loi malheureuse décrit le peuple québécois comme une réalité plurinationale et multiculturelle au sein desquels les Canadiens-Français sont privés de reconnaissance par Québec. (1) 


Nous ne rejetons pas le constat d’un Québec plurinational et multiculturel, un fait. Nous rejetons toutefois la formulation des droits consacrés en faveur des Anglo-saxons du Québec, une expression qui conserve un peu trop la saveur surannée des privilèges coloniaux. Mais ce que nous voulons par-dessus tout, c’est notre place à la table. Nous savons que nous pouvons encore compter comme une force influente, voire déterminante, si dans l’avenir nous savons nous rassembler autour de la défense de nos propres intérêts. 


Sur le plan international, la promotion d’un mondialisme effréné menace une organisation du monde qui, sans être parfaite, avait fait largement ses preuves; cette architecture que nous allons continuer de défendre est celle de la coexistence des nations souveraines par opposition à un centralisme planétaire anonyme et non imputable. L’existence de nations souveraines peut faire barrage à un totalitarisme global qui menace. Cette affirmation des nations ne sera toutefois qu’une belle utopie si celles-ci ne sont pas d’abord incarnées par des identités qui en forment les assises. Or, par son soutien à une immigration massive, une menace externe, et à la dénationalisation, une menace interne, le souverainisme québécois a pris lui-même une voie dangereuse qui, à terme, menace lui-même la nation. 


L’historien Jean-Claude Dupuis avait fait remarquer que, de nos deux grands historiens, Lionel Groulx était plus nationaliste et Maurice Séguin plus indépendantiste. Au train où vont les choses, tout pourrait bien finir sans l’un ni l’autre. Ce qui doit être examiné ici, c’est la dissociation qui grandit depuis des décennies entre nationalisme et indépendantisme. Les chefs de file indépendantistes et souverainistes québécois défendent une cause centrée sur l’État juridictionnel du Québec, croyant ainsi être quittes pour leurs devoirs nationaux et l’amour de la patrie. Or cette rupture empêchera, si elle se poursuit, toute réalisation d’un pays ou, à défaut, l’émergence d’une forme d’autonomie suffisante pour assurer notre avenir. C’est d’ailleurs cette dernière voie que préconisait René Lévesque dans Option Québec, le livre qui lançait le projet devenu mythique de souveraineté-association. Avait-il sous-estimé le chauvinisme anglo-saxon?


*   *   *


Avec de nouvelles élections provinciales en 2022, nous aurons l’occasion de revenir en détail sur ces sujets. Il faudra faire le bilan du nationalisme de la CAQ, dont l’absence de dogmatisme lui avait gagné le vote des Canadiens-Français, mais avec quels résultats? La nation canadienne-française devra se redonner du poids et de la lucidité politique si elle ne veut pas être tenue pour acquise.


En 2022, nous examinerons des solutions à la question nationale trouvées ailleurs, en d’autres pays et sur d’autres continents. La situation nationale est bloquée au Canada par le refus du Canada et des provinces de reconnaître les nations autochtones de deuxième génération : les Canadiens-Français et les Acadiens. Toutes deux vaincues par une conquête et subordonnées ensuite sur les plans politiques, sociaux et économiques. Le déblocage demande une approche moins exclusivement rivée sur le paradigme étatique, dérivée des décolonisations africaines des années 1960 et de la tradition constitutionnelle canadienne qui, dès 1867, annonçait un dessein postnational avec une découpe territoriale qui occultait l’existence des nations enracinées. Pour résoudre la question nationale, il faudra davantage s’appuyer sur une problématique qui n’ignore pas l’existence des nations réelles. 


Pierre Elliott Trudeau avait d’abord refusé catégoriquement de reconnaître les nations autochtones précolombiennes pour ensuite changer d’idée. Il avait ajouté à une autre occasion qu’il y avait d’autres nations autochtones au Canada, mais que leur reconnaissance occasionnerait une infinité de complications. C’étaient les Celtes de Nouvelle-Écosse, les Acadiens et les Canadiens-Français. Dans l’attente de mieux, le droit à la protection des vraies minorités nationales au Canada, le droit à la protection de leur identité et à des fonds publics pour le maintien de leur langue, de leur religion et de leur coutume, n’est-ce pas ce que les autorités canadiennes, elles-mêmes fautives en la matière, réclament non sans un brin d'hypocrisie, pour les Ouïgours, les Tchétchènes, les Kurdes ou d’autres minorités nationales? C’est un autre sujet sur lequel 2022 nous donnera l’occasion de rebondir. 


Gilles Verrier


Note

1— La Fédération des Canadiens-Français réclame un amendement à la loi 99, rendu public par voie de communiqué au vingtième anniversaire de l’adoption de cette loi. La reconnaissance de la nation canadienne-française constituerait la réparation d’une erreur historique par l’État du Québec.Rappelons que cette loi malheureuse décrit le peuple québécois comme une réalité plurinationale et multiculturelle au sein de laquelle les Canadiens-Français sont privés de reconnaissance par Québec. 









Aucun commentaire: