La parenté entre la question de l'Ukraine et celle du Canada
[m-à-j 8-01-23-17:07]
Comme le Canada, l'Ukraine compte plusieurs communautés nationales dans ses frontières. C'est une donnée ethno-démographique de base que personne ne devrait négliger pour comprendre la situation
dans ce pays. Les Accords de Minsk (2015) étaient une feuille de route qui aurait permis d'aplanir les tensions nationales exacerbées par le coup d'État de 2014. Mais Kiev n'a pas respecté ses engagements, et nous comprenons mieux pourquoi aujourd'hui. Coup sur coup, nous apprenons que, de leur propre aveu, Angela Merkel et François Hollande, garants de l'application de Minsk, avaient apposé leur signature de mauvaise foi, dans le seul but de laisser gagner du temps à Kiev pour préparer un conflit armé.Culte de Stephan Bandera en Ukraine |
Pour nous au Canada, dans le cas d'une mise en oeuvre réussie, les Accords de Minsk auraient pu constituer un modèle de fédéralisme qui tient compte des réalités nationales incarnées, ce que le fédéralisme des dix provinces n'est jamais parvenu à faire : les territoires provinciaux ayant été découpés sans égard aux réalités nationales, sans même parler de reconnaissance statutaire des Canadiens-Français et des Acadiens.
Que cette constitution ne doit pas avoir
uniquement pour objet de fédérer des terri-
toires, mais aussi d’associer dans l’égalité
deux communautés linguistiques et culturelles,
deux peuples fondateurs, deux sociétés, en
d’autres termes, deux nations au sens socio-
logique du terme;
Qu’il n’est aucunement nécessaire de
détruire le Canada à dix pour faire le Canada
à deux, mais qu’il est devenu indispensable
et urgent de faire le Canada à deux pour
maintenir le Canada à dix;
Source : https://www.sqrc.gouv.qc.ca/documents/positions-historiques/positions-du-qc/partie2/DanielJohnsonPere1968.pdf
Le refus obstiné du Canada de répondre aux revendications raisonnables de Johnson n'a pas conduit à la guerre, peut-être parce que l'OTAN n'y voyait pas d'ennemis à combattre comme en Ukraine, mais il a conduit à l'imposition d'une constitution qui renforçait le mépris des réalités nationales du Canada.
Hélas, le néo nationalisme a tout de suite tourné le dos à l'approche de Johnson. Au lieu de pousser à son terme un Canada des nations, il a choisi de s'acharner à faire du Québec un petit Canada. Ce faisant, ce n'était pas qu'à Johnson qu'on tournait le dos, mais à 200 ans de lutte nationale.
« La victoire viendra quand l'empire russe « cessera d'exister » : le Parlement ukrainien cite le tweet du collaborateur nazi de la Verkhovna Rada faisant référence à Stepan Bandera, un ultra-nationaliste et antisémite ukrainien dont les partisans se sont engagés dans une campagne de nettoyage ethnique contre les Juifs et les Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale »
https://www.haaretz.com/world-news/europe/2023-01-02/ty-article/.premium/victory-to-come-when-russia-ceases-to-exist-ukraine-parliament-quotes-nazi-collaborator/00000185-71dc-de47-afdf-f3fdb3410000
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Pour prendre la mesure des législations linguistiques discriminatoires de l'Ukraine. L'Ukraine était un pays pluri national, qui comptait notamment des minorités russes de plusieurs millions d'habitants, mais aussi roumaines, ruthènes, polonaises, hongroises. Le sera-t-elle encore demain ? Un fédéralisme des nations internes était sans doute la solution optimale pour l'Ukraine, compte tenu de sa diversité ethno-linguistique.
https://fr.wikinews.org/wiki/Ukraine_:_la_loi_sur_la_politique_linguistique_du_pays_abolie
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Sur le même sujet dans ce blog :
https://gilles-verrier.blogspot.com/2022/05/canada-et-ukraine-un-meme-refus-de.html
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