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L'acquis principal de le Révolution tranquille se résume à la disparition des Canadiens-Français

À la fin de 2025, une dispute intestine divise de nouveau la québécitude. Pendant qu’on se mobilise autour de nouveaux espoirs référendaires...

lundi 22 décembre 2025

L'acquis principal de le Révolution tranquille se résume à la disparition des Canadiens-Français

À la fin de 2025, une dispute intestine divise de nouveau la québécitude. Pendant qu’on se mobilise autour de nouveaux espoirs référendaires (le fameux Grand soir), d’autres mettent en garde et s’activent pour donner au Québec une constitution (les petits pas !), qui serait aussi, dit‑on, un antidote au piège référendaire. Dans les deux camps, on voudrait certes un peu plus de passion nationale. Chez les politiques, à l’occasion, périodiquement, toute affaire n'en vient-elle pas à revêtir une « portée existentielle » ? Mais dans les chaumières, on en a vu d’autres et, pour le moment, peu retiennent leur souffle.

Soyons clairs : en dépit de leur approche différente, alors que des élections générales se rapprochent, les deux camps ont quelque chose de frères siamois. Réunis par le tronc, ils sortent tous deux du moule de la québécitude.

Explication.
La québécitude est un nouveau destin collectif qui ramène l’identité continentale des Canadiens‑Français aux limites d’une province. La québécitude vient avec de nouvelles ambitions : elle adopte les anglophones, les Autochtones et les immigrants du Québec, tous des Québécois, mais repousse toute appartenance canadienne‑française et acadienne, à l’intérieur comme à l’extérieur du Québec. Pour ceux qui cherchent le point de bascule de la Révolution tranquille, on peut aisément situer le changement de paradigme dans le démembrement et la réassignation identitaire d’un peuple.

La participation volontaire du Québec à la provincialisation des Canadiens‑Français n’a pu se réaliser que grâce à la convergence de vues de René Lévesque et de Pierre Elliott Trudeau. Pour les deux chefs, bien que poursuivant des fins différentes, le Canada de demain devait se passer des Canadiens‑Français, ce qui explique leur disparition rapide de l’espace public.


Leur dénigrement bien étalé devait verrouiller toute possibilité de retour. À ce titre, les Canadiens‑Français, peuple fondateur du Canada, portent les traits d’un peuple colonisé, supplanté par des « francophones » de provinces. Avec la Révolution tranquille, la charge coloniale d’Ottawa devient une charge relativement partagée entre Ottawa et Québec, qui joue le good cop de la paire.

Le gouvernement du Québec s’empresse, à chaque tournant, de prendre la défense des « droits consacrés des anglophones », même sans qu’on le sollicite, comme dans le cas patent du préambule de la Loi 99 (2000). Il s’assure du bien‑être des immigrants envoyés par Ottawa et se plie à leur afflux continu. Québec copie le fédéral et renchérit pour assurer à nos peuples ethniques autochtones l’usage de leurs territoires, de leurs langues, de leurs coutumes et de leurs particularités. Et, finalement, les « francophones » dénationalisés complètent une inconcevable anarchie constitutionnelle. La disparité des droits accordés aux uns et aux autres, leur application à vitesse et à intensité variables, suivies de budgets octroyés en raison de préférences communautaires, bouclent la boucle.

Peu importe le degré d’achèvement ou les succès futurs de l’un ou l’autre camp, la reconnaissance statutaire des Canadiens‑Français demeure une obligation patriotique sans équivalent. C’est ce point clé qui peut être le prélude d’une véritable libération : une révolution des institutions dépassées du Canada.

La FQF reste au‑dessus de la mêlée de la québécitude. Elle n’a pas de préférence a priori entre référendum et constitution. Les deux approches ont leurs mérites ; les deux peuvent être soutenues alternativement ou ensemble, voire ignorées selon les circonstances. Les patriotes attachés à leur peuple ont cependant une boussole qui pointe vers l’intérêt national. Cette boussole leur fera toujours préférer le fond à la formule. L’émancipation nationale passe avant la particularité des moyens — des moyens qui ne cessent de décevoir par les limites que s’impose invariablement Québec. On continue de se complaire dans « les acquis de la Révolution tranquille », dont la principale « réussite » est la disparition des Canadiens‑Français. Est‑ce dans ces traces que l’on veut continuer d’avancer ?

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L'essentiel de la métapolitique
canadienne-française contemporaine

RÉSUMÉ D’ÉPISODE - COMPLET de la VIDÉO :
Notre exploration sur la question politique et du nationalisme nous aura amené à nous interroger sur « qu’est-ce que l’identité québécoise » au juste, et plus spécifiquement quelle est la nature de ce qu’on appelle les « Canadiens-Français » ou les québécois dits « de souche ». À ma grande surprise, une découverte inattendue et partagée par vous-mêmes auditeurs du podcast, fut celle de M. Gilles Verrier, fondateur de la Fédération des Canadiens-Français, dont j’ignorais l’existence. M. Verrier a gracieusement accepté de se joindre à Gabe Masson pour discuter de la profondeur de ses recherches historiques sur le peuple canadien-français, mais surtout comment son effacement progressif fur canalisé par les transformations au niveau fédéral canadien, mais également par les divers mouvances souverainistes du Québec selon lui. Un épisode certainement provocateur pour tout cœur indépendantiste, alors qu’on se pose des questions fondamentales sur la conception des ethnies au niveau politique et de pourquoi, selon notre invité, la question de l’indépendance n’a pas servi les intérêts du peuple fondateur du Canada : les Canadiens-Français. À voir pour porter une réflexion identitaire en ce bilan de fin d’année 2025!
Thématiques abordées:
• Introduction
• Gilles Verrier : Une passion pour la recherche du Canada-Français
• Mémoire : Retour sur l’importance de la Loi 99 (2000) et son préambule sur les peuples du Québec
• La question ethnique : qu’est-ce qu’une ethnie et quelle est son importance politique
• Concept : Fédération des peuples (ethnique) vs. Fédération administrative
• Retour historique : Daniel Johnson vs. René Lévesque vs. De Gaulles
• Chronologie 1968@1971: de canadiens-français à québécois
• Confédération canadienne : Ambigüités depuis 1982
• La québécitude : Se couper soi-même de sa nation continentale canadienne-française
• Conclusion



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