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mercredi 9 octobre 2019

Face aux bigots CanadiAns, comment en remettre par rapport à la loi 21 ?


Les attaques soutenues du Canada anglais contre la loi 21 sont une occasion de revenir sur un sujet épineux dont le sens n'est pas forcément bien compris.





On va attaquer l'affaire de front. On va s'en prendre aux purs et durs de la laïcité qui ne savent pas reconnaître leur intérêt national. Ils sont infestés d'un virus mondialiste qui ne fera rien de bien pour les nations. 

Rappelons-leur d'abord que chez les chrétiens-catholiques, la séparation de l'Église et de l'État se trouve dans la phrase de Jésus-Christ : Rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu (Luc 20:25). Elle date donc de longtemps cette volonté de séparation, elle est inscrite dans le christianisme. La laïcité est consubstantielle du christianisme et elle en est la fille. Pour autant, la séparation des pouvoirs ne signifie pas qu'il ne peut y avoir de relations entre ces pouvoirs de deux ordres différents. Bien au contraire. Mais aujourd'hui, si la proximité du politique avec le religieux est plutôt sujette à l'opprobre; curieusement, la consanguinité du veau d'or (le pouvoir de la banque et du capital...) avec le politique ne soulève guère l'indignation qu'elle mériterait chez les bigots. Mais revenons à nos moutons.

On a bien écouté Jésus-Christ en Luc 20:25, même que ce n'est pas suffisant ! On veut aller encore plus loin, en remettre dans la pureté civiliste-étatiste... Mais ce n'est que de l'hypocrisie, celle d'une époque qui feint ne jamais avoir entendu parler du Christ chasser les vendeurs du temple. Sur ce coup, on est amnésique. Mais une amnésie qui nous fait aussi oublier que le pouvoir politique est séparé du pouvoir religieux au Québec depuis toujours, sans vouloir dire qu'ils évoluent en vase-clos. Car, en effet, les ordres hiérarchiques, civils et religieux, ne se sont jamais confondus chez nous, hormis le cas de la fondation de Montréal en 1642, comme cela se voit ailleurs dans certains pays du monde et chez d'autres cultures. Des pays et des cultures pour qui Ottawa ne manque jamais d'éloges, tout en ne se privant pas de qualifier le Québec de raciste. Allez comprendre ?  

Revenant à la Loi 21, nous ne sommes pas de ces mondes et de ces cultures ! Ce sera pour le meilleur ou pour le pire, mais nous n'en sommes pas. La loi 21, qui ne pose pas la relation de l'État et des cultes dans les bons termes, est une lâcheté anti-nationale et anti-patriotique. Disant cela, je suis bien conscient qu'elle continue d'être décriée par les bigots canadiAns. On aura compris que je ne suis pas de leur bord. Mais, néanmoins, cela ne fait pas de l'État du Québec un ami. Sans surprise, Québec a refusé d'assumer tout un pan de notre patrimoine national parce que des cultes étrangers plus zélés que nous le sommes se sont mis à revendiquer. L'État du Québec nous a relégué, catholiques, sur le même plan que les cultes religieux plus ou moins exotiques, créant une égalité des cultes là où elle n'existe pas. Le comble du multiculturalisme.

*  *  *
Faute de s'affirmer, il a fallu régresser encore une fois dans cette mauvaise conscience lancinante qui accompagne notre identité et devant laquelle on cède si facilement. L'enlèvement du crucifix de l'assemblée nationale en est le signe le plus humiliant. C'est comme si on avait brûlé nos vaisseaux. Or, il faut rappeler une chose : ceux qui disent non au multiculturalisme, font preuve de beaucoup d'inconséquence et de légèreté quand ils refusent de dire non au multi-confessionnalisme. Ce dernier est pourtant la dimension d'un multiculturalisme en cinémascope. 

Au Québec, soyons clairs, la laïcité creuse notre tombe. Cette forme de libéralisme multiculturel ouvre la voie à la libre concurrence des cultes. Elle les place tous sur un pied d'égalité, sans égard à l'histoire, au patrimoine, à la culture fondatrice et à l'antériorité. À l'heure actuelle, le catholicisme au Québec est insuffisamment militant et prosélyte pour tenir ses positions. En revanche, d'autres cultes, récemment implantés, s'affirment et jouissent de l'appui d'une gauche multiculturaliste, de l'État canadiAn et, derrière, du plan mondialiste de la disparition des nations socio-historiques. 

Pour sortir de cet imbroglio par le haut, considérons que si la langue française a pu prétendre à une langue de ralliement, une langue nationale, une langue déclarée officielle par la loi 101; pourquoi le catholicisme ne prétendrait-il pas à une forme de ralliement similaire ? Une loi 101 des valeurs spirituelles populaires, nationales et patrimoniales ? Un peu comme cela est le cas en Russie, où dix millions de musulmans ont accepté la nature chrétienne orthodoxe de la Russie, se sont russifiés et se sont faits désormais de vrais patriotes russes, sans renoncer à leur foi, tout en renonçant pour toujours à sa prépondérance. Si la Fédération de Russie a russifié ses musulmans, pourquoi serions-nous incapables de faire des nôtres des franc-canadiens ? 

Une foi évangélique reconnue comme le creuset historique de nos valeurs partagées, reste un fondement à défendre d'une nation malmenée et fragilisée, en autant qu'on veuille qu'elle persiste et signe un jour l'assumation complète de son destin. Et, ne nous voilons pas la face (sans jeu de mots), pratiquants ou pas, croyants ou pas, les Québécois francophones (trop infectés de péquisme pour s'appeler Canadiens-Français, leur nom qui est inscrit sur toutes les cartes géographiques et les documents de la Nouvelle-France), partagent dans le respect de leur différence une relation commune avec les valeurs issues de l'enseignement catholique. Ils partagent massivement ces valeurs qui nous rassemblent, une culture nationale dont la foi de nos ancêtres, et celle de plusieurs de nos contemporains, ne peut être dénuclée et mérite le respect. Comme je l'ai déjà dit humblement, une laïcité qui met au Québec tous les cultes sur le même pied, est le dîner de cons des de souche. Elle n'est rien d'autre que leur renoncement à lutter contre le multiculturalisme.

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