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jeudi 9 janvier 2020

Un droit à l'égalité nationale qui remonte à 1865

L'indépendance se justifie amplement par la seule légitimité d'un plaidoyer historique. Un référendum alambiqué des deux nations opposées du Québec était superflu en 1980 comme en 1995. Voici pourquoi.
Comme le rappelle Me Christian Néron, deux nations étaient clairement identifiées au sein du Canada en 1865. On conserve la trace des réparations promises aux Canadiens-français, promesses dont on attend toujours la réalisation. L'amnésie néo-nationaliste du tandem Lévesque-Morin empêcha la continuité historique, comme si le fil de 1865 s'était brisé en quelque part et ne pouvait plus se rattacher aux négociations constitutionnelles de 1981. 

Il est clair que les gouvernements du Québec issus de la "québécitude" sont paralysés depuis cinquante ans par leur désir impossible de représenter à la fois l'intérêt de ceux qui ont manqué à leurs promesses et les victimes d'une arnaque constitutionnelle. Deux nations. L'État du Québec ne pourra agir de manière décisive qu'en se constituant comme l'État des Canadiens-français, la nation flouée par de fausses promesses, celle qui détient la légitimité de toutes les réclamations et de tous les gestes, y compris l'indépendance. Le gouvernement du Québec, au nom d'une communauté de conscience nationale, réalisera alors les promesses sur lesquelles se sont entendus les deux Canada en 1865.

Me Christian Néron cite George Brown  :
« Rien ne pourra être décidé sans le consentement 

du Bas-Canada » 


UN PEUPLE MAÎTRE DE SON DESTIN
«En février 1865, George Brown, principal artisan du projet de Confédération, avait déclaré aux députés canadiens-français pour les inciter à voter en faveur du projet qu'il s'agissait d'un « pacte de paix entre les descendants des vainqueurs et les descendants des vaincus ».  Cartier et MacDonald, assis à ses côtés, applaudissaient. Rien ne pouvait être plus clair : un pacte de paix entre deux peuples en état d'hostilité permanente depuis un siècle.
Un peu plus loin, Brown rajoutait pour les rassurer : « Il nous faut consulter les vues des Canadiens français autant que les nôtres. Ce projet peut être, mais nul autre qui n'aurait le consentement du Bas-Canada ne saurait l'être ».
Cartier, assis à côté, l'interrompt pour le soutenir : « Ecoutez, écoutez, là est toute la question ». Brown reprend et confirme : « Oui ! là est toute la question ».
Sur la foi de ces promesses et de bien d'autres, les Canadiens français votent cinq semaines plus tard en faveur du « pacte de paix », et non pas pour se mettre en état de servitude perpétuelle.
[...]
Toute nation, en tant que communauté de conscience, cherche non seulement à exister, mais à se perpétuer, à se donner un projet d'avenir, à vaincre le temps, à s'affirmer dans la durée.
En cas de déclaration d'indépendance par notre Parlement, c'est à la communauté internationale que reviendrait le droit de rendre le jugement final !»

Or, plaider la cause d'un Québec de tous les Québécois, inventé depuis cinquante ans, n'aurait que peu de valeurs en droit international. Ce sont les textes de 1865 et les Articles de capitulation de Québec (1759) et de Montréal (1760) qui fondent notre existence nationale. 
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1- https://vigile.quebec/articles/francois-legault-doit-opposer-une-lutte-sans-merci-a-la-cour-supreme voir commentaire du 7 janvier 2020


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