«Le président Clinton va donc découpler les négociations sur les droits de l’homme (au sens anglo-saxon) des questions commerciales. Puis il va faire entrer la Chine
dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En quelques années, les grandes sociétés vont transférer leurs usines de production sur la côte chinoise au bénéfice des consommateurs et au détriment des ouvriers américains. »
« Deux décennies plus tard, les États-uniens consomment massivement des produits chinois tandis que leurs grandes entreprises, devenues transnationales, ont vu leurs profits s’accroître exponentiellement. Mais simultanément, les usines américaines de biens de consommation ont été délocalisées ou ont fermé tandis que le chômage s’est répandu. La répartition des richesses a été modifiée de sorte que, désormais, il n’y a presque plus de classe moyenne, mais surtout des pauvres et quelques ultra-milliardaires. »
L'avidité du grand capital a détruit la base industrielle qui avait fait la richesse des États-Unis, entraînant dans sa chute la classe moyenne, alors que le capitalisme financier jubilait. Les États-Unis ont toutefois maintenu le complexe militaro-industriel qui, pour continuer de croître, se trouvait lancé dans une quête perpétuelle d'ennemis pour justifier la hausse continue de ses budgets.
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Comment fonctionne le système chinois, comment fonctionne le type de démocratie propre à la Chine ?
Voilà une question qui sort du champ d'intérêt de nos médias, lesquels agissent le plus souvent comme des officines de propagande quand ils dépeignent la Chine sous les couleurs les plus sombres. Irais-je vivre en Chine ? Non. Et personne ne me demandera jamais d'y aller. Ce n'est pas mon chez-moi et c'est une civilisation très étrangère à la mienne, ce qui rend difficile la compréhension ce qui s'y passe et la façon dont les choses évoluent.
Récemment, j'ai acheté un manteau (coquille technique pour le plein air), produit que nous offrent différents magasins spécialisés, lesquels les prennent souvent en Chine.
Fait en Chine Doublure à motifs et jupette anti-neige zippée |
On m'a dit que, de fabrication chinoise, le design venait de France. Je n'ai rien contre la coopération des talents. D'ailleurs, rien à redire sur le design qui comporte de belles innovations. Rien à reprocher non plus à la réalisation du produit final. Matériaux de première qualité, précision des coutures, assemblage fait avec le souci du détail. Réalisé avec goût je trouve le vêtement impeccable.
Ce qui cadre mal avec mon expérience d'achat d'un produit chinois - qui est sans doute une expérience vécue par d'autres consommateurs - c'est qu'on nous laisse entendre assez souvent que l'excellence de ces produits nous viendrait d'une main-d'oeuvre exploitée, menée à coups de fouet, sinon réduite en esclavage ou, en tout cas privée de droits. Les deux faits ne s'accordent tout simplement pas. Pour produire à flux continu des centaines de milliers de produits de qualité pour le marché mondial, la coopération générale au sein des entreprises et du pays producteur apparaît absolument indispensable. Un régime dictatorial ne pourrait obtenir par la brutalité la coopération nécessaire pour obtenir les succès continus qu'obtient la Chine dans une multitude de domaines, année après année. Nous sommes comme face à deux récits qui semblent s'opposer l'un et l'autre, à moins que quelque chose manque à notre compréhension.
Donc, pour faire simple, l'équation ne marche pas entre esclavage et peuple sans droits, d'une part, et la prospérité d'une Chine qui fait rougir l'Europe et l'Amérique avec son PIB, d'autre part. Il faudrait se mettre à la recherche d'un chaînon manquant qui nous permettrait de mieux comprendre le système chinois dans ses dimensions politiques, économiques et sociales.
Chez-nous, il est toujours plus facile de s'en remettre aux jugements de la presse de grand chemin. Elle adore cultiver un certain mépris de la Chine et recourir aux insinuations malveillantes et autres sous-entendus que chacun devrait comprendre, suppose-t-on, sans qu'on se donne la peine de les expliquer. Mais la même presse s'inclinera bien pour prendre un peu de publicité de Wall Mart ou de Dolarama, non ? Pas trop à l'aise avec la Chine, elle l'est tout à fait avec ceux qui font toutes leurs emplettes chez elle. Beau paradoxe !
Il y aurait peut-être un travail à faire sur les préjugés tenaces qui affectent notre compréhension du monde. Comme dans la question de la pandémie à la COVID 19 ou toute autre question, il nous faudrait de nouveaux et courageux explorateurs des profondeurs du monde. Du genre de ceux qui feraient leur chemin à travers les vapes médiatiques, et qui n'auraient pas peur de partir à la recherche de textes inédits ou non diffusés chez-nous pour se faire une idée corrigée des réalités complexes de notre monde.
Le lien qui suit, en anglais, a justement pour but de comparer les informations. Il est là pour permettre de s'abreuver à plus d'une source, ce qui représente un gros défi pour tant des gens. Il faut voir là, aussi, un gros paradoxe de notre monde où il y a à peine deux ans les vols internationaux transportaient encore 6 milliards de passagers par année un peu partout sur la planète. Mais étrangement, on dirait que la vogue des déplacements en surface a été inversement proportionnelle au déplacement vertical, soit le périple en profondeur qui nous aurait plongé au coeur même des cultures et des civilisations. Il faudrait un sursaut d'intérêt pour les connaissances, pour que la légitime diversité du monde retrouve sa place. Cela ne saurait se faire sans la fin de médias occidentaux condescendants, décadents et compromis par leurs financements privés plus ou moins opaques et le financement public qui va dans le même sens. Si bien qu'à peu de choses près, ils nous jouent tous la même partition. En mettant en doute leur belle unanimité sur tant de sujets et leurs a priori, c'est le sens critique et le rôle de l'intelligence qu'on remettrait en valeur.
https://thesaker.is/sitrep-how-democratic-is-china/
Bien sûr, dans le cadre d'une animosité entretenue entre les peuples, les préjugés constituent la matière première de la méfiance et des jugements péremptoires. Pour beaucoup, les Chinois sont maintenant associés à des mangeurs de pangolin et de chauve-souris. C'est à se demander si ceux qui apprirent par les médias cette nouvelle sensationnelle, digne de frapper durablement l'imagination, n'ont pas été eux-mêmes les petits lapins ou les dindons de l'histoire. Qui peut croire que les médias avaient la vérité tout de suite, alors que plus d'un an après l'opinion scientifique ne s'entend encore sur à peu près rien. Qui peut croire le contraire à moins de ne lire que les grands titres des médias ? |
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