Que pensez-vous de ce geste qui consiste à faire flotter à l'envers le drapeau du Québec ?
C'est quelque chose de nouveau que nous voyons dans les manifestations contre les restrictions en rapport avec la COVID 19.
Un défenseur de la nouvelle mode la justifie ainsi :
« ...un drapeau flottant à l’envers [ tête-bêche ] peut signifier que la base ou les bâtiments où il flotte sont passés aux mains de l’ennemi. Et au cas où vous ne l'auriez pas vu passer nous sommes dans les mains de l'ennemi... »
Le site suivant justifie à son tour le drapeau à l'envers en signe de protestation.
http://www.jesignequebec.com/page.php?id=83
En réalité, quand on parle de "base" et de "bâtiment", on a devant soi un théâtre militaire : base terrestre et bâtiment naval. Le drapeau tête-bêche serait alors justifié pour signaler aux siens que la base où le bâtiment ont été pris, une situation exceptionnelle. C'est une annonce faite à ses troupes de ne pas s'approcher sans armes.
Dans le cas des présentes manifestations, cette forme de protestation abuse du sens original du geste. Elle le justifie par une pratique de la démocratie qui ne serait pas la « démocratie du peuple » et l'absence d'une « constitution bicamérale ». Il y a là un déplacement radical du militaire originel, ponctuel et localisé, transposé au politique, plus précisément à la dynamique générale du COVID.
Ceci dit, vu le protocole qui recouvre le déploiement des drapeaux, les mettre tête-bêche dans les manifs relèverait plus d'un manque de respect attaché à nos rares symboles d'appartenance. À plus forte raison au Québec, comme nation historiquement dominée. N'y aurait-il pas là une juvénile anarchie, un peu ignorante du sens profond des gestes qu'elle pose ? Nous sommes certes en présence d'un rudoiement de la population sous prétexte d'urgence sanitaire grandement exagérée, mais ne sommes définitivement pas en présence de l'occupation d'une base ou d'un bâtiment naval.
Il me semble qu'une sérieuse réflexion s'impose chez les partisans de cette forme de contestation, à défaut de quoi les actes de provocation pourraient faire plafonner leur appui populaire. La dévalorisation de nos repères, ne faire des drapeaux que des bouts de chiffon auxquels on ne doit aucun respect, n'est-il pas justement un avatar du mondialisme ? Un George Soros - ami de Justin Trudeau - ne pourrait-il pas financer la déstabilisation d'un attachement général – voire unanime – du Québec à son drapeau ?
Il faut se rappeler que notre drapeau n'appartient pas à François Legault ni à l'État du Québec. C'est un symbole fort de ralliement et d'appartenance auquel la population s'identifie tant par les beaux jours que par gros temps. C'est là tout le sens d'un drapeau national. À plus forte raison, comme petite nation déjà aux prises avec la fragilité de ses repères, il faut se méfier plus que quiconque de tout ce qui ébranle l'honneur à notre drapeau et à nos fondements.
Le respect du drapeau est un indice fort du respect que l’on a envers soi-même et sa nation. Ne pas respecter son drapeau c’est faire la politique des mondialistes, point. Leur objectif ultime étant justement d’effacer toutes les identités nationales. Dans la logique mondialiste il n’y a, à terme, que des bouts de chiffons. Le nationalisme le plus assumé est dans ce sens le meilleur contre-poison au mondialisme.
Dans cet épisode que nous vivons, le Québec n'a pas d'expertise propre et d'indépendance en matière de COVID. Comme État jouissant de certains pouvoirs en santé, il devrait pourtant pouvoir faire ses propres analyses et élaborer ses propres politiques. Mais il n'en est rien. Et l'on sent bien que nos politiciens et haut fonctionnaires, penser Arruda, ne sont que des communicateurs indigènes pour des plans d'action et de communication décidés à l'extérieur. Dans ce contexte global, mettre le drapeau du Québec à l'envers, c'est peut-être un peu de mettre le Québec à l'envers au profit du Nouvel ordre mondial.
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