Source : http://service.vigile.quebec/Pour-un-autre-message-de-Noel-de
La laïcité doit-elle conduire les représentants de l’État à se retenir de toute référence envers le culte historique national ? Au Québec, pour des raisons historiques qui ont puissamment contribuées à sa survie d’abord, et à le façonner tel qu’il est ensuite, l’attachement culturel à notre héritage catholique a sa place dans un patriotisme pleinement déployé. La laïcité étant elle-même une idéologie relativement nouvelle, elle n’est pas imperméable aux effets de mode. L’État, qui lui est antérieur et supérieur, s’il en adopte les contours, ne doit pas s’y soumettre entièrement. D’abord parce que l’État laïc ne peut et ne doit pas trop s’éloigner du terreau qui lui a donné naissance et il doit continuer d’agir avec prudence. Ce qui suppose de se méfier des chantres de la « modernité » de la table rase.
État laïc ne veut donc pas dire un État désincarné, strictement bureaucratique, qui n’entrerait en rapport avec les membres de la nation qui le porte que dans un cadre purement juridique. Un État laïc, pour tenir la route de l’histoire, doit être en même temps un État de la continuité, donc un État nécessairement connoté. Cet État « organique », appelons-le ainsi, offre l’avantage indéniable de constituer un facteur de cohésion interne, d’une part, et de résister aux défis et aux menaces de l’extérieur, d’autre part.
Noël, fête de partage est toujours célébrée chez-nous, notre chef d’État ne devrait pas hésiter de souhaiter fièrement un Joyeux Noël à tous les Québécois. Et comme Noël est un enjeu de la laïcité connotée d’un État organique, Pauline Marois pourrait livrer un message qui incarne cette réalité.
Aujourd’hui encore, 22 décembre, on rapporte que 12 personnes auraient été tuées à Deraa en Syrie lorsqu’une attaque des djihadistes a frappé une église.
D’autres violences plus tôt ce mois-ci ont été rapportées à Malaloua lorsque des terroristes djihadistes ont pu prendre pied dans la ville. Les chrétiens comptent pour 10 % de la population de Syrie, 450 000 d’entre eux ont dû se déplacer en raison du conflit.
D’autres violences plus tôt ce mois-ci ont été rapportées à Malaloua lorsque des terroristes djihadistes ont pu prendre pied dans la ville. Les chrétiens comptent pour 10 % de la population de Syrie, 450 000 d’entre eux ont dû se déplacer en raison du conflit.
Si la montée en puissance du fondamentalisme islamique est retracée par plusieurs observateurs dans la géo politique américaine et israélienne, il est clair que, même si l’énoncé précédent peut être nuancé, les populations et les institutions des pays qu’il frappe sont celles qui écopent le plus du radicalisme qui a gagné l’islam sunnite. Il est de notoriété que la vaste majorité des coups d’Al Qaida et du terrorisme djihadiste frappent d’abord et massivement les populations innocentes du Proche et Moyen-Orient. Il ne faut pas l’oublier. Pas étonnant que 80 % des musulmans rejettent Al Qaida et toute forme de radicalisme, comme le soutient Kevin Barrett dans la vidéo en lien plus haut.
Dans ce contexte de violence et d’accroissement du chaos, les chrétiens dont, l’enracinement précède la naissance de l’islam de quelques siècles, sont devenus la dénomination religieuse la plus persécutée dans le monde, tenant compte des persécutions en Afrique et en Asie également.
Alors que le gouvernement de Stephen Harper multiplie gestes et paroles en appui inconditionnel à Israel, qu’il rappelle avec franchise son caractère confessionnel, « la patrie juive », je ne me souviens pas l’avoir entendu s’émouvoir de la persécution réelle et bien d’actualité qui affecte aujourd’hui les chrétiens.
La Russie de Vladimir Poutine, qui a prouvé en 2013 la pertinence de sa politique pragmatique en évitant de justesse l’escalade du conflit syrien, a affirmé également le caractère conséquent de sa lutte contre le fondamentalisme musulman qu’elle ne dénonce pas d’un coté de la bouche pour le soutenir de l’autre. Dans la foulée, faut-il s’en surprendre ? c’est à Vladimir Poutine qu’il faut reconnaître le mérite d’en faire le plus contre la persécution des chrétiens, dans un contexte de laïcité occidentale qui semble mal à l’aise avec son culte patrimonial, serait-ce jusqu’au point de lui refuser chichement toute compassion dans l’épreuve ?
Le Québec s’exprime et s’affirme de plus en plus selon son point de vue, différent de celui du Canada. Ce Noël, Pauline Marois pourrait facilement s’affranchir des positions favorites de Stephen Harper, tout en se gardant de toute polémique. Je suis persuadé que les Québécois apprécieraient que Pauline Marois touche un mot de la persécution des chrétiens dans son message de Noël, indiquant par là que les Québécois n’y sont pas insensibles.
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