Vouloir approcher la nature des problèmes majeurs que rencontre de nos jours l'Europe chrétienne, ne saurait se faire sans, au préalable, avoir une notion aussi exacte que possible du poids réel du Christianisme dans notre aire civilisationnelle. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n'est pas un religieux qui en parle le mieux puisque, encore une fois, nous faut-il faire appel à Carl Gustav Jung qui paraît être le plus compétent pour décrire celui-ci, comme il le fait dans son recueil d'articles
« L'Ame et la Vie » :
« Nous nous figurons toujours que le christianisme consiste dans une certaine profession de foi et dans l'appartenance à une Église. En réalité le christianisme est notre monde. Tout ce que nous pensons est le fruit du Moyen Age et singulièrement du Moyen Age chrétien. Notre science elle-même et, en bref, tout ce qui se meut dans nos cerveaux est nécessairement façonné par cette ère historique, qui vit en nous, dont nous sommes à jamais imprégnés et qui constituera, jusque dans les époques les plus lointaines, une couche de notre psyché, de même que notre corps porte les traces de son développement phylogénétique. Notre mentalité tout entière, nos conceptions des choses sont nées du Moyen Age chrétien, qu'on le veuille ou non. Le « siècle des Lumières » n'a rien effacé ; l'empreinte du christianisme se retrouve jusque dans la façon dont l'homme voulut rationaliser le monde. La vision chrétienne du monde est, par suite, une donnée psychologique qui échappe aux explications intellectuelles. C'est un passé qui, dans ses traces et ses conséquences, sera comme tout passé, un éternel présent. Nous sommes une fois pour toutes marqués au coin du christianisme.
Bien que CG Jung n'ait pas pu développer, dans son analyse, la part cachée du potentiel métaphysique réel du Christianisme, le lecteur attentif en sait désormais assez pour comprendre qu'il ne saurait être question d'éradiquer la réalité chrétienne d'un simple trait de plume comme s'efforce de le faire, mais sans réel succès, un ensemble de forces coalisées au niveau mondial, conséquence de la situation de déséquilibre numérique évoquée plus haut, ensemble de forces qui, finissant par comprendre l'impossibilité de la tâche, semble malheureusement avoir choisi de supprimer le chrétien lui-même au lieu du Christianisme.
Source : Pierre Audabram, 7 déc. 2015
http://www.dedefensa.org/article/replacer-la-pierre-de-langle-ou-subir-larmageddon
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A partir de la voie de Maître Eckhart, de Silésius et de la voie jungienne, Mélanson nous donne une définition du mystique moderne :Source : Jean Lecanu, 23 fév. 2013
« Le mystique moderne est celui qui réalise une unité de l’Esprit dans le détachement de ses tendances sensibles et images intellectives tout en demeurant actif au niveau de sa vie consciente incarnée dans la réalité terrestre ».
http://www.barbier-rd.nom.fr/journal/spip.php?article1699
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