La période de cinq ans au cours de laquelle le plus de nouveaux pays sont devenus indépendants et ont rejoint les Nations Unies se situe autour des années 1960, plus précisément entre 1960 et 1965. Pendant cette période, 46 nouveaux États membres ont adhéré à l’ONU, principalement des nations africaines fraîchement émancipées, symbolisant l’apogée de la décolonisation.
En revanche, la période de cinq ans la plus récente pendant laquelle aucun nouveau pays n’est apparu concerne la période actuelle depuis l'adhésion du Soudan du Sud en 2011. Depuis cette date, il n’y a pas eu de nouveaux membres reconnus et admis aux Nations Unies.
La source de nouveaux pays s'est tarie. Elle est disparue avec la décolonisation. Il reste des cas litigieux, nous le savons tous, comme le cas du Québec. Une chose est cependant certaine, des arrangements qui excluent la sécession vont se multiplier au profit des différentes ethnies, nations ou peuples au sein des pays existants. Fort à parier que ce sera de plus en plus la norme. Je ne veux faire de peine à personne, mais c'est la réalité qui s'est imposée.
Quelques exemples. La constitution plurinationale de la Bolivie compte un grand nombre de peuples internes pleinement reconnus. La Russie a plus de 150 ethnies qui jouissent d'une reconnaissance statutaire qui assure leur avenir. Je connais moins le cas de la Chine, mais, après avoir un peu démêlé la propagande de la réalité constitutionnelle, la Chine garantit des droits et des institutions propres à plus de 50 minorités nationales.
Au Canada, certains progrès en ce sens ont été réalisés au profit des peuples autochtones. Pour parachever cette avancée, une robuste reconnaissance des Canadiens-Français au sein du Québec et dans l'ensemble du Canada pourrait être une solution satisfaisante pour à peu près tout le monde, supposant, bien entendu, des budgets et des institutions propres, comme dans le cas des peuples autochtones, mais à la puissance 10.
| Carte des ethnies (peuples) reconnus dans la Fédération de Russie |
L'ONU a adopté des Déclarations qui peuvent instrumenter l'émancipation politique des peuples non reconnus et sans statut. Vous qui lisez ces lignes, vous êtes peut-être membre d'un de ces peuples. Ce que recherchent les Canadiens-Français c'est la possibilité de recréer des liens interprovinciaux, en fait par-dessus les provinces, grâce à des institutions propres et de sortir de la précarité culturelle et linguistique dans laquelle ils sont plongés au sein du Canada. Redonner un sens à leur histoire commune. Le Canada reconnaît deux langues officielles, c'est une solution qui s'est avérée absolument insuffisante. C'est la raison pour laquelle les cinquante dernières années ont été marquées par des contestations et des tiraillements incessants.
Il faut souhaiter que l'option de l'indépendance (ou souveraineté) du Québec s'ouvre à d'autres options possibles, qu'elle s'arrête moins au territoire provincial en tant que tel et plus à l'intérêt des peuples canadiens-français et acadiens, là où ils vivent, incluant naturellement tous ceux qui se sont joints à eux au fil des ans.
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