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Le 16 novembre 1974, il y 50 ans, l'accession de la souveraineté par la voie référendaire était adoptée. Disons qu'il y a 50 ans ça...

mardi 27 mars 2018

De la difficulté accrue de déclarer l'indépendance


Le phénomène de la création de pays indépendants depuis 1800


1- Survol historique

L'époque de la formation en cascade de pays nouveaux dans les territoires peu peuplés et inorganisés, comme en Amérique et en Afrique, est pour l'essentiel une chose du passé. Les pays d'Amérique du Sud se formèrent au XIXè siècle, ceux d'Afrique et d'Asie au XXè siècle.  Cette généralisation de l'organisation planétaire en pays bien délimités prit son essor avec les États-Unis, qui firent sécession de l'Angleterre en 1776.
Les É.-U. peuvent être considérés comme précurseurs d'une époque qui s'achèvera 200 ans plus tard. Tous les territoires de la planète sont désormais explorés et attribués à des États souverains avec des frontières reconnues; ne restent plus dans l'actualité que les situations exceptionnelles.

En 1800, on comptait 18 pays qui correspondaient, en gros, à la définition moderne; en 1850 leur nombre avait plus que doublé, il était passé à 41. Cent ans plus tard, en 1950, à la veille du boom historique, il y en avait 79. C'est essentiellement au cours des deux décennies suivantes, soit de 1950 à 1969, que la formation de pays indépendants explosa. En effet, de 1950 à 1959, 27 pays nouveaux apparurent sur la carte et, la décennie suivante, entre 1960 et 1969, le nombre des cotisants aux Nations unies s'accrut de 46 nouvelles adhésions, un pic historique. Sans entrer dans les détails, on peut dire que les années 1970 marquent la fin du cycle de l'affranchissement des territoires d'Asie et d'Afrique face aux puissances coloniales européennes. La période qui correspond à la naissance en grand nombre de nouveaux pays correspond aussi à la période où, parallèlement, la pensée et le mouvement indépendantistes québécois connurent un irrésistible essor. 

Mais il est vrai aussi qu'entre 1980 et 1989, environ 30 autres pays prirent leur place sur la mappemonde. Il est toutefois important de remarquer qu'au moins la moitié de ces nouveaux pays de la décennie sont le résultat de l'effondrement de l'Union soviétique ! Déjà reconnus à titre de républiques internes de l'URSS, leur statut passa à celui de républiques indépendantes. Il ne s'agissait pas là de cas typiques de pays sortis d'un découpage colonial, comme par exemple le Canada, un cas d'école de découpage politique du territoire décidé par l'autorité coloniale, au mépris des réalités socio-historiques.  

Aujourd'hui 197 pays sont membres des Nations unies. La fondation des Nations Unies en 1947 donna une impulsion additionnelle à un mouvement bien amorcé, en affirmant dans sa charte le droit à l'autodétermination des peuples. On y référait fréquemment pour un temps, mais aujourd'hui l'invocation d'un tel droit ne fait plus consensus tellement les indépendances encore réclamées sont des cas litigieux. Et que les Nations unies soient installées à New York ne favorise pas l'indépendance de l'institution cet égard. Je me suis déjà prononcé à ce sujet ici et là.

2- De l'attribution des pays à la manipulation des entités nationales

Un des résultats de l'appropriation et de l'attribution de tout le territoire  planétaire délimité par   des souverainetés organisées en État fait apparaître une cartographie mondiale de plus en plus définie et figée. Avec entre autres mutations, celle des explorateurs et des voyageurs transformés en touristes de masse. Avec aussi les questions nationales demeurées en suspens, ou faisant l'objet de contentieux, n'étant plus de l'ordre de la décolonisation classique, figurent à titre de cas d'exception, chargés d'un rapport à l'histoire qui fait controverse. Le corollaire du gel relatif de la cartographie mondiale c'est qu'il a rendu plus difficile de matérialiser les volontés de changements territoriaux et nationaux. Le territoire global s'est en quelque sorte raréfié, un nouveau pays qui naît fait perdre quelque chose à un autre ou, ainsi le perçoit-on. Pour les nations qui ont raté l'âge d'or de la formation des pays, la subordination coloniale ou les autres formes de subordination ne suffisent plus pour avoir bonne presse.

Ce sont donc les cas d'exception qui occupent le devant de l'actualité à partir de 1990 et qui marquent la nouvelle réalité des questions nationales. Simultanément, des cohabitations nationales autrefois apaisées, dans certains pays, ressurgissent tout à coup sous la forme de conflits qui n'auraient jamais atteints l'exacerbation qu'ils connaissent, n'eut été de l'ingérence et de la manipulation de conflits régionaux pour servir les fins du globalisme. Il est connu que de telles opérations de déstabilisation sont entreprises par des acteurs comme George Soros et la CIA.

Depuis l'effondrement de l'URSS et le manquement des États-Unis à tenir leur engagement de ne pas procéder à l'encerclement de la Russie, par l'empiètement et l'armement de son proche extérieur, une nouvelle dynamique s'est imposée. Elle favorise tantôt l'intégrité territoriale pour certains pays et le démembrement de certains autres. Nous en sommes là ! 
Les dynamiques nationales d'aujourd'hui risquent à tout moment de servir les fins d'acteurs du grand échiquier. Plusieurs conflits ne peuvent être bien compris si l'on ne tient pas compte d'interférences possibles amenées par la nouvelle guerre froide, des interférences qui enfreignent le droit international et marquent le retour de l'usage de la force, notamment sous la forme de révolutions colorées et de moyens qui ressortent de la guerre de quatrième génération. Essentiellement, la nouvelle dynamique s'est imposée par l'obsession des États-Unis et de l'OTAN de soumettre à sa volonté ses principaux rivaux que sont la Russie et la Chine; un monde unipolaire contre un monde multi polaire.

Pour tenter de ramasser le tout dans une phrase, on peut dire que la plupart des situations nationales sont reliées, plus ou moins visiblement, aux efforts d'encerclement et d'étouffement de la Russie ( et de la Chine ), d'une part, et, d'autre part, à la riposte de la Russie (et de la Chine ) pour endiguer la menace;  par sa propre résistance qui soutient généralement la stabilité de son proche extérieur. Pour la suite, je ne tenterai pas de faire une démonstration exhaustive de ce que j'avance, supposant mon lecteur suffisant lettré et circonspect pour comprendre que toute la réthorique de la presse mainstream sur la Russie et la Chine n'est pas crédible. Pour la suite, je me contenterai donc d'exposer ce que je juge pertinent pour illustrer mon sujet.

Je me suis proposé de faire un tableau qui range les indépendances des dernières décennies en trois colonnes : a) Provoqué par l'ingérence extérieure, Soros, l'OTAN, etc.  b) résistance à l'avancée de l'OTAN - qui forment souvent de demi États c) Neutre en rapport avec cette dynamique principale

Dans la majorité des cas litigieux ne reste plus qu'à négocier des aménagements. Oui, on a bien démembré la Yougoslavie, créé le Kosovo, divisé le Soudan en deux, cela ne pouvait se faire sans des jeux géopolitiques au centre desquels se trouve l'Otan. De l'autre coté, la Russie a tenté de mettre fin à son encerclement et au bouleversement sécuritaire de son proche extérieur. Elle a sécurisé la Transnistrie, l'Abkhasie et l'Ossétie du Sud. Elle a aidé l'Arménie et l'Azerbaïdjan à s'entendre sur le gel de la situation au Haut Karabagh. La Crimée et Sébastopol ont réintégré la mère patrie et les républiques auto-proclamées de Donetz et de Luhansk ont certes voté leur autonomie par référendum, mais si elles peuvent vivre c'est uniquement par leur frontière commune et les liens multiples que ces régions russophones ont toujours eu avec la Russie. 

Les pays occidentaux, conduits par l'OTAN, acceptent mal la pluralité en Ukraine, et à ce titre le Canada se trouve dans le siège inconfortable et contradictoire de celui qui défend la pluralité chez lui, ayant fait du multiculturalisme une valeur constitutionnelle, mais s'y oppose en Ukraine où il soutient les nationalistes d'extrême droite. Belle contradiction pour un pays post-national !

Les pays ne s'isolent pas mais concluent des ententes entre eux. Des ententes qui valent rien d'autre que de petits renoncements, petit à petit, à leur souveraineté. Pour le Québec ? Y aura-t-il exception ? Pour le justifier, il faudrait pouvoir démontrer des traits nationaux qui feraient de nous un peuple particulièrement doué pour le combat au corps à corps avec les anglo-saxons. Ce qui est loin d'être démontrable. 

Faute de ces qualités et de cette volonté de puissance nationale au Québec, il faudra regrouper nos forces, s'unir avec tous les insatisfaits de la Constitution canadienne pour établir un réquisitoire contre le Canada et le forcer à négocier un nouvel arrangement. 


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