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vendredi 12 octobre 2018

Le Québécois et le consentement à l'usurpation d'identité !

Trouble d'identité chez les descendants des vaincus !

Sur la piste d'un rare fait de colonialisme.  Une scène au sein même d'une colonie de peuplement européen. La population y troque son nom pour une identité nouvelle crée par la Couronne anglaise. Étrangeté ou normalité de colonisé ? 

Basile Routhier a écrit les paroles du Ô Canada (hymne national officiel du Canada*) et Calixa Lavallée en a composé la musique.
Ces deux hommes étaient-ils des Québécois ?

Sur cette question, l'origine du Ô Canada, un commentateur** bien intentionné écrit :

« J'ai toujours pensé qu'on devrait rapatrier cet hymne en en changeant tout simplement le titre. O Québec, terre de nos aïeux
C'était notre hymne, composé par deux Québécois, qui parle de nous. On a eu tort de le traiter comme un hymne étranger. »

Qu'en est-il au juste ?

Calixa Lavallée et Adolphe-Basile Routhier étaient des Canadiens. C'est pourquoi ils ont composé le Ô Canada. Routhier devait penser à la terre de ses aïeux quand il écrivait son poème en 1880. La ré-écriture de l'histoire pour la mettre au service de nouveaux impératifs, est ce qu'on appelle parfois le révisionnisme historique. Il procède d'un anachronisme oublieux. Quand je dis « Je me souviens », je n'oublie ni ne concède à l'Usurpateur le pouvoir de m'imposer une identité de rechange, une identité de théâtre. Peut-on chérir une nouvelle identité imposée par le conquérant ? Le premier réflexe de résistance, pour qui veut se libérer, est de rester fidèle à ses racines. Il sait qu'une libération nationale est par essence une « distinction conservatrice », pour ne pas dire une révolution conservatrice qui s'élève contre un « nation building » qui rythme la ré-écritude des faits depuis Ottawa.

Une vieille lubie des Anglais, la Conquête du Canada, prétextée par la Guerre de sept ans, n'avait guère de légitimité en droit. Cette piraterie n'avait-elle pas été secrètement entreprise bien avant le déclenchement des hostilités en Europe ? L'agression militaire injustifiée, mais réussie, donna naissance à The Province of Quebec, un «surnom» imposé par l'Angleterre en 1763. Or, de toute évidence, cet acte du Parlement de Londres ne correspondait pas à notre identité historique, celle qui plonge ses racines 150 ans plus tôt. George III n'était ni qualifié ni n'avait la légitimité pour statuer sur notre identité. L'État, l'État conquérant encore moins, ne pouvait définir la nation conquise, la nation étant matière d'une conscience partagée qui lui échappait. 

Nous sommes les fondateurs du Canada. Les premiers Canadiens. C'est sur cette affirmation que nos revendications nationales seront toujours les plus légitimes, les plus claires et les plus désaliénantes. Notre identité a été usurpée ! Ça c'est un vrai cas d' «appropriation culturelle», pour reprendre avec plus de sérieux une sottise à la mode. C'est l'identité canadienne qu'il nous faut disputer inlassablement au Canada, en tant qu'autochtones de souche française et au titre d'ayant droits constitutionnels. Nous sommes en présence de deux récits : la vérité historique contre la falsification du deuxième Canada, Anglais. En réponse, le repli québécois, claironné avec une «québécitude» de connivence, a été inadéquat. Au final, il n'aura été rien d'autre qu'une abdication reformulée. Une mise en scène d'arabesques pour se soustraire au devoir de contestation du deuxième Canada, dont le talon d'Achille est justement l'usurpation qu'il a fait du nom du premier. 

Le Canadien est une oeuvre de la Nouvelle-France. Le Québécois est un produit de la conquête. 

(Mis à jour le 10 juillet 2018 à 21h17 et le 12 oct. 2018 à 22h45)
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* http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-513/Ô_Canada_:_du_chant_patriotique_canadien-français_à_l’hymne_national_du_Canada.html#.W0V4Xq17S9Y
** Premier commentaire - de M. Martin Pelletier - à lire à la fin de l'article suivant : https://vigile.quebec/articles/reflexion-nationaliste-sur-la-question-raciale-qui-dechire-la-gauche-quebeco

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