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jeudi 28 mars 2019

Mascarade vestimentaire et accessoires promotionnels : une affaire civile et non religieuse !

Faut-il recourir à une loi parce que la volonté d'agir sur le terrain fait défaut ?

En tentant de définir ce qui est un symbole religieux et ce qui ne l'est pas, le gouvernement Legault sort de son rôle. L'État devrait se rappeler qu'à l'intérieur même des cultes le port de signes et de

dimanche 14 octobre 2018

Humble prière au crucifix

Le crucifix c'est 150 ans d'alliance avec les Premières nations; c'est la Nouvelle-France, modèle exemplaire de la colonisation pour les deux Amériques.

vendredi 1 avril 2016

En marge de ma chronique ¨«Les musulmans» boucs émissaires¨

Vigile mettait en ligne cette chronique que j'écrivais le 1er avril 2016.

http://vigile.quebec/Les-musulmans-boucs-emissaires

Voici  un texte

http://www.philolog.fr/la-bresilianisation-du-monde/

que je reproduis sans le commenter, avec lequel je suis pour une bonne part en accord et partiellement en désaccord. En accord certes avec l'analyse qui est faite du bourgeois bohème et du naufrage de la gauche. Je le crois bien étayé et utile pour approfondir la réflexion.

Ce que je cherche à présent c'est une source crédible qui traite du fascisme. Non dans le sens galvaudé et employé trivialement, mais dans le sens originel, soit de l'absolu renoncement à la lutte des classes pour y substituer la lutte contre une menace intérieure ou extérieure fantasmée, exhibant  dans les deux cas la tendance à promouvoir un nationalisme étroit. Jusqu'à en arriver, comme aujourd'hui dans le cas de l'Ukraine post-maïkan, à fabriquer un univers nationaliste anachronique qui renoue sans gène avec l'Allemagne nazie et ses figures, comme au premier plan celle de Stephan Bandera.

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La brésilianisation du monde

carnaval de rio www.album-photo.net

  Il est bon de suspendre parfois le difficile travail d'appropriation des concepts. J'appellerai récréation ces moments de pause. Je désire aujourd'hui présenter un compte rendu d'un petit livre, d'accès très facile, que j'ai trouvé intelligent : La peste et l'orgie. Giuliano Da Empoli. Grasset 2005. 
Constat: L'auteur observe qu'il y a une mise en déroute du rationaliste progressiste dans son analyse du réel, depuis l'explosion des réality shows, des blogs, du populisme, du terrorisme, du retour du religieux etc. Celui-ci ne semble pas comprendre que son rêve d'un monde soumis aux exigences de la raison n'est qu'une illusion. D'où son indigence analytique, celle-ci se manifestant par un surcroît d'indignation.
  La thèse de l'auteur est que la civilisation occidentale avec son pari rationaliste et progressiste rencontre ses limites. Comme l'avait analysé Nietzsche, une grande civilisation est la synthèse réussie d'un fond dionysiaque et d'une mise en forme apollinienne.
  Or nous avons eu tendance à refouler Dionysos, le dieu de l'exubérance vitale, du chaos, du fond obscur et tragique de l'existence. Nous avons cru au progrès, à une finalité de l'histoire, aux vertus d'une raison conquérante et libératrice. La faillite des idéologies, les horreurs du 20° siècle ont sonné le glas de ces vaines espérances.
  A l'opposé des tentations occidentales, dans la version esprit des Lumières, la vitalité dionysiaque est la réalité immémoriale du Brésil : passion sensuelle, histoire abolie dans l'apothéose de l'instant carnavalesque, rire de la transe ou énergie de la danse, existence comme sensation et spectacle, violence et jouissance.
   L'auteur établit que le monde contemporain est en voie de brésilianisationaccélérée, entendant par là : « une samba frénétique où un pôle carnavalesque, fait d'expression corporelle et de théâtralité, de grandes célébrations et de métissage, entre en résonance avec un pôle tragique fait de risques et de violences, d'astrologie et d'un fatalisme qui, à son tour, trouve à s'épancher dans le carnaval, contribuant à alimenter une spirale inépuisable oscillant constamment entre l'orgie et le massacre, côtoyant le sublime et l'obscène jusqu'à les fondre dans un rythme unique et incessant ».
  La réflexion de Giuliano da Empoli consiste donc à pointer les différentes caractéristiques de ce qu'il appelle la brésilianisation.
  Je relève celles qui me paraissent les plus emblématiques du phénomène :  

  La démocratisation de l'orgie.

 

   Le goût des plaisirs et, en particulier, des plaisirs interdits n'est pas une nouveauté. Il est aussi vieux que la nature humaine puisque les pulsions instinctives appartiennent à notre condition, d'une manière bien plus évidente que les tendances spirituelles ou morales. La nouveauté tient seulement au fait que les plaisirs, autrefois réservés à une élite, intellectuelle ou autre et soigneusement dissimulés aux yeux du profane sont désormais le lot de masses de plus en plus nombreuses. En témoigne le fait que la pornographie comme genre a disparu ; elle s'est diluée dans une culture de masse communément acceptée. Au début des années 90 on a ainsi assisté à la grande fusion entre éthique bourgeoise et culture bohème. La contre culture s'est réconciliée avec les impératifs de l'entreprise (création d'entreprises de design, de publicité permettant de gagner de l'argent tout en se prévalant d'un esprit rebelle). La culture officielle s'est mise à recycler commercialement les éléments dadas, nihilistes, underground de mouvances jusqu'alors marginales et ennemies du monde capitaliste. Au fond, s'est opérée l'institutionnalisation de la subversion. Ce qui était contestation est devenu le propre du monde branché, le bourgeois bohème, la quintessence de la civilisation occidentale avec son culte des plaisirs, en particulier celui de la table, son culte du corps et son goût de l'ivresse collective (les grandes messes sportives, artistiques, politiques). La télévision est évidemment l'instrument par excellence de cette atmosphère où l'émotion l'emporte sur la raison. Elle permet la propagation rapide de véritables épidémies thématiques.  « La lecture est un acte éminemment individuel, presque antisocial. Les mass média créent au contraire, une atmosphère complètement différente, fusionnelle, favorable à la naissance de nouvelles dispositions sociales  dominées par de nouvelles élites ».

 La nouvelle superclasse.

       Traditionnellement la caractéristique d'une élite est de se poser en modèle de bonne société offert à l'admiration des contemporains. La forme la plus patente d'admiration est l'imitation ou en termes consacrés, depuis les analyses de René Girard, le mimétisme. Traditionnellement encore, ce qu'on appelait élite incarnait des idéaux, des valeurs imposant un contrôle de soi, une sublimation des tendances primaires ou vulgaires. L'auteur utilise la division freudienne du psychisme entre ça, moi et surmoi, pour dire que les élites traditionnelles étaient des élites surmoïques, à l'intérieur desquelles le Moi tend à s'identifier au surmoi et à réprimer le ça. Désormais les nouvelles élites sont issues du show business. La valeur dominante est de parvenir à attirer l'attention du public. A l'inverse des anciennes élites dont la réussite était proportionnelle aux capacités de travail, d'auto contrôle et de dissimulation, les qualités inverses sont requises pour faire partie de l'élite actuelle: se laisser aller plutôt que se retenir, donner libre cours aux pulsions instinctives. J Hallyday n'est jamais aussi populaire que lorsqu'il casse les chaises. Zidane que lorsqu'il pratique le coup de boule, l'intellectuel si spirituel que, lorsqu'avec Catherine Millet, il décrit sa vie sexuelle etc. Il s'agit d'être célèbre or une vie de star est une vie où l'on peut tout se permettre, où l'argent est roi, où il ne s'agit que de briller, fût-ce l'espace d'un instant. D'où l'idéal de l'homme contemporain : passer à la télévision, ne serait-ce que quelques instants.

 L'éloge du métissage et de la culture populaire.

   Les élites traditionnelles brésiliennes se caractérisaient par un sentiment de honte à l'endroit du métissage de leur société. Cette honte les portait à imiter les modèles européens et à produire un art sans vitalité et originalité. Le renouveau est venu d'une exaltation de l'identité brésilienne désormais fière de ce qu'elle est : exubérante, populaire, métissée. D'où un double mouvement : à l'horizontale, une tendance à combiner cultures, traditions, et matériaux provenant d'origines différentes, à la verticale, une tendance chez les élites culturelles à puiser dans ce vivier les sources de leur créativité. On peut dire que la vogue de « l'ethniquement ambigu », du mélange des races et des cultures, de la contestation des hiérarchies et du «  tout est culture » s'est exportée dans le monde entier. Nous vivons l'ère du syncrétisme dans  tous les domaines : religieux, artistique, politique, philosophique etc.

 Le carnaval, contrepartie du sens du tragique, l'orgie contrepartie de la peste.

   Aux antipodes de l'optimisme historique des Lumières, nous avons renoué avec le sentiment du primat du destin sur la volonté humaine. L'irrationnel fait la nique à la rationalité, la violence urbaine, les inégalités résistent à nos efforts pour les juguler. La volonté humaine n'est pas toute puissante. Nous redécouvrons la vérité tragique du réel et l'orgie, l'exaltation de l'instant, le carnaval deviennent, comme aux époques des grandes pestes, une manière de domestiquer la peur et de consentir au fatum.
    Le livre s'achève sur une condamnation sévère du discours de l'intellectuel progressiste, (de gauche comme il se doit).
  Il est accusé d'être paradoxalement trop prompt à condamner la dimension dionysiaque de l'époque, celle qui offre pourtant des possibilités de liberté inédites, à condition de mieux la maîtriser alors qu'il est fort complaisant à l'égard de la dimension tragique de notre monde. Comme hier à l'égard de l'horreur totalitaire communiste, il témoigne d'un aveuglement  criminel à l'endroit des vraies menaces, celle en particulier du fascisme islamique parce que la haine de soi qui le caractérise (haine de l'Occident, libéral, capitaliste) transforme en victimes ce qu'il faudrait condamner sans concession. « Sa censure indignée s'abat implacablement sur toutes les formes d'effervescence. Hédonisme et consommation de masse, soin du corps, exhibitionnisme télévisuel et culte de la célébrité, nouvelles croyances et spiritualité à usage personnel : toutes ces formes suscitent la réprobation de l'intellectuel progressiste. En revanche il réserve son indulgence aux phénomènes qui peuplent les cauchemars des Occidentaux : en premier lieu le terrorisme international et la criminalité urbaine ». L'auteur voit dans cette attitude, la raison de la mise hors jeu de l'intellectuel dans le présent. La gauche européenne retrouvera du crédit lorsqu'elle sera plus en harmonie avec la brésilianisation propre à la société, ce qui semble être l'art maîtrisé par celui que le progressiste appelle trop rapidement le populiste.
  Da Empoli porte au crédit de la brésilianisation l'avantage d'être le meilleur rempart contre le totalitarisme et non comme le prétend l'intellectuel progressiste une des ses expressions molles.
  «  Quand il s'élève contre les manifestations du carnaval de masse, le progressiste oublie cette simple leçon : tout ce qui renforce l'attachement des individus à la vie, dans sa simple manifestation quotidienne, diminue les chances de succès d'idéologies totalitaires qui demandent, pour une raison ou pour une autre, de sacrifier le présent pour bâtir un avenir radieux ».
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vendredi 29 janvier 2016

À propos du concept de la bienveillance du vainqueur

La bienveillance du vainqueur est peut-être un acquis de la civilisation. Il est peut-être aussi en voie de reculer avec la guerre sans limite que devient la guerre de 4è génération. 

http://www.huyghe.fr/dyndoc_actu/44e16dd83e0c2.pdf

Dans les deux exemples ci-dessous, on pourrait croire que ce sont les principes bien compris de la chrétienté qui président à cette attitude empreinte de fraternité humaine. En tout cas, il s'agit de deux exemples tirés du monde chrétien d'avant la Réforme. 

La Réforme peut se décrire si on veut faire vite comme une adaptation de la chrétienté au libéralisme capitaliste. Chez les protestants anglo-saxons, l'individualité valorisée nourrit le suprémacisme anglo-saxon qui s'exprime ouvertement en se revendiquant par exemple de l'exceptionnalisme américain, une expression reprise notamment dans certains discours de Barak Obama. On retrouve aussi cet exceptionnalisme dans l'expression religieuse protestante dite de la «Manifest destiny». 

Dans un cas tout hypothétique, la bienveillance du vainqueur pourrait se manifester par le fait que le Canada rende au Québec sa liberté ou qu'il s'abstienne d'empêcher qu'elle s'épanouisse, qu'il mette fin à 250 ans de harcèlement du vainqueur contre les peuples néo-français et autochtones. 

L'exceptionalisme anglo-saxon, qui est un sentiment de supériorité sans complexe, lui permet de définir lui-même les règles du bien et du mal, naturellement de définir ce qui est démocratique et ce qui ne l'est pas. La supériorité, quand elle atteint son pic pathologique, permet de définir l'humanité avec les intérêts de ceux qui la définissent. 

* * *

La reddition de Breda ou Les lances

Les chroniques de l'époque racontent que la défense de Breda a été héroïque, mais la garnison dut se rendre et hisser le drapeau blanc. Justin de Nassau a capitulé le . La capitulation a été honorable ; l'armée espagnole a admiré le courage de ses ennemis. Pour ces raisons, elle a permis que la garnison sorte en ordre militaire, avec ses drapeaux en tête. Les généraux espagnols ont donné l'ordre que les vaincus soient rigoureusement respectés et traités avec dignité. Les chroniques décrivent également le moment où le général espagnol Spinola attendait hors des fortifications le général hollandais Nassau. L'entrevue a été un moment de courtoisie ; l'ennemi a été traité de manière chevaleresque, sans humiliation. C'est ce moment historique qu'a choisi Vélasquez comme sujet de son tableau.
(...)

Vélasquez déroule la scène sans vaine gloire ni effusion de sang. Les deux protagonistes sont au centre de la scène et semblent dialoguer comme des amis plus que comme des ennemis. Justin de Nassau apparaît avec les clés de Breda à la main et fait le geste de s'agenouiller, geste qui est interrompu par son rival qui pose une main sur son épaule et l'empêche de s'humilier. Sur ce point, c'est une rupture avec la traditionnelle représentation du héros militaire, qui traditionnellement est représenté dominant le vaincu et l'humiliant.



Huile sur toile, peinte entre 1634 et 1635 par Diego Vélasquez et exposée au musée du Prado de  Madrid depuis 18191.

Réf : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Reddition_de_Breda


Champlain se lie d'amitié avec toutes les peuplades qu'il rencontre







À l'occasion de ses voyages, Champlain se lie d'amitié avec toutes les peuplades qu'il rencontre dans ses explorations. C'est avec ces peuplades qu'il fonde le Canada européen, fruit de leur alliance. D'où la vérité des deux peuples fondateurs, tant qu'on la comprend de cette façon, avant le révisionnisme historique anglo-saxon.  Ces relations cordiales culmineront à Montréal avec la grande paix de 1701 et continueront par la suite, ralenties avec la Conquête de 1760, mais toujours vivantes dans une grande partie du continent américain des dizaines d'années plus tard, avant de s'écraser contre  la brutalité anglo-saxonne dans les plaines de l'Ouest. Un épisode qui réprima autochtones, métis et les survivances de l'alliance néo-française qui culminèrent au Canada par la pendaison de Louis Riel en 1885 et aux États-Unies par les Guerres indiennes. Le tout se conclut des deux cotés de la frontière par la mise en réserve des autochtones qui avaient survécu à leur extermination parfois programmée.

* * *

Pour explorer davantage le sujet :

MACDONALD A DÉLIBÉRÉMENT CONTRAINT LES AUTOCHTONES À LA FAMINE, LES MENANT À LA MORT PAR MILLIERS
Dès l’élection des Conservateurs en 1878, l’orangiste John A. Macdonald est devenu à la fois premier ministre et l’équivalent de ministre des Affaires indiennes. Il avait donc la responsabilité de subvenir aux besoins alimentaires des Autochtones des Plaines pendant cette transition. Il utilisa plutôt cette famine comme une arme. Faisant acheminer les rations au compte-gouttes, Macdonald força les Autochtones affamés et malades à s’entasser dans des réserves pour recevoir leur pitance. Il entendait ainsi ouvrir la voie au passage du chemin de fer et à l’occupation des Prairies par des colons anglo-saxons, de race blanche et de foi protestante. En 1883, il ne restait plus que quelques centaines d’Autochtones dans les Plaines alors qu’entre 15 000 et 20 000 autres étaient dans les réserves, sous le contrôle et la dépendance du Département des Affaires indiennes. 
Lire la suite :

http://www.lebonnetdespatriotes.net/lbdp/index.php/dossierslbdp/decryptages/item/5275-macdonald-a-délibérément-contraint-les-autochtones-à-la-famine-les-menant-à-la-mort-par-milliers




mardi 15 décembre 2015

Décadence politique et morale de l'Occident - le cas du Québec

Publié d'abord sur Vigile. Chronique no.1
http://vigile.quebec/L-independance-passe-par-le


Certains indépendantistes-souverainistes ne semblent pas avoir pris la mesure du recul moral que leur mouvement a subi dans l’opinion publique depuis au moins 1995. L’élite de ce mouvement, les élus au provincial comme au fédéral et ceux qui gravitent dans leur orbite portent une grande responsabilité dans l’érosion du prestige qu’a connu leur parti depuis les temps de l’incorruptible René Lévesque. Beaucoup de munitions gaspillés depuis, allumées en vains feux d’artifice, se soldent en perte de crédibilité morale et de foi en droiture politique. Sans rappeler tous le événements, d’un épisode à l’autre, d’opportunisme politique en slogans démagogiques, en passant doucement de petites compromissions en petites trahisons, le Parti québécois a perdu l’aura de crédibilité qui avait garanti la prise au sérieux de ses deux campagnes référendaires.
La décadence générale de la classe politique occidentale dont le Parti libéral est champion au Québec n’a pas épargnée le Parti québécois. Même sans les révélations de la Commission Charbonneau, exercice politicien crasse pour noyer le poisson payé par le cochon de contribuable, un exercice pour lequel la PQ a marché aveuglément ou hypocritement, c’est selon... Ne savions-nous pas déjà, observateurs avisés, que nous ne pourrions avoir accès qu’à des révélations tronquées et sans suite (témoignage de Marc Bibeau à huis-clos, etc.), le tout menant, au contraire de l’épuration des moeurs largement attendue, à une transition, hélas, vers le raffinement du système de la corruption sans y mettre fin, sacralisant au passage l’impunité des responsables politiques au sommet de l’État, du système Desmarais et autres puissances ?
Dans un tel contexte de corruption et d’impunité généralisées, le référendum réclamé par certains ne peut être qu’une farce. Le cadre organisationnel, qui suppose un État de droit dont la légitimité, l’autorité et la justice est a minima acceptée de bonne foi, est au mieux douteux et au pire absent. Il fait défaut.
Le redressement de l’État, la lutte pour le rétablissement de valeurs morales inspirées des heures les plus riches de notre tradition chrétienne est le premier pas que la situation exige. Il faut faire le ménage. On a besoin d’un parti d’incorruptibles. Un parti de patriotes et non d’un parti de petits ambitieux. Un parti de gens talentueux prêts à s’élever pour sacrifier quelques années de leur vie professionnelle sans rien attendre en retour, un parti de gens qui seront insensibles à la dictature de la mode et des marques, qui ne tomberont ni pour Harley Davidson ni pour une paire de jeans à 400$ ni intéressés à se faire mener en bateau sur un cruiser de luxe. Un parti dont les dirigeants disposent d’une armature morale, pour paraphraser Lionel Groulx, qui va au-delà de ces futilités. Un parti fait de gens droits dans leurs bottes, refusant tout pot de vin et toute hypocrisie, telle que celle que cautionna cet exercice à l’usage des naïfs (naïveté entretenue par les médias) que fut la théâtrale et impuissante Commission Charbonneau.
Sans cette épuration, sans cet exercice de salut national, sans cette revalorisation des pouvoirs politiques, administratifs et juridiques pour convaincre avec succès le cochon de contribuable et d’électeur, tout référendum apparaîtra comme une couche de m... sur un tas de fumier.
René Lévesque n’était pas sans défauts mais il apparaissait à l’instar d’un de Gaulle, quoique moindrement, et aujourd’hui d’un Poutine, comme un homme foncièrement honnête, patriote et voué sans faille au bien de sa patrie. Cet aura qui entourait le Parti québécois du temps de son fondateur, peu ou prou, ne s’est pas étendu, il s’est au contraire rabougri et finalement dissipé. Pour le PQ, il y fera face ou l’esquivera, le défi est immense. Il s’agit pour lui de faire un premier pas pour retrouver la confiance populaire, confiance qu’il a largement perdue. Beaucoup plus exigeant qu’il n’y paraît.

lundi 7 décembre 2015

«Replacer la pierre d'angle ou subir l'Armageddon» Citations

Mon soulignement (surbrillance)

Vouloir approcher la nature des problèmes majeurs que rencontre de nos jours l'Europe chrétienne, ne saurait se faire sans, au préalable, avoir une notion aussi exacte que possible du poids réel du Christianisme dans notre aire civilisationnelle. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n'est pas un religieux qui en parle le mieux puisque, encore une fois, nous faut-il faire appel à Carl Gustav Jung qui paraît être le plus compétent pour décrire celui-ci,  comme il le fait dans son recueil d'articles 
« L'Ame et la Vie » :
« Nous nous figurons toujours que le christianisme consiste dans une certaine profession de foi et dans l'appartenance à une Église. En réalité le christianisme est notre monde. Tout ce que nous pensons est le fruit du Moyen Age et singulièrement du Moyen Age chrétien. Notre science elle-même et, en bref, tout ce qui se meut dans nos cerveaux est nécessairement façonné par cette ère historique, qui vit en nous, dont nous sommes à jamais imprégnés et qui constituera, jusque dans les époques les plus lointaines, une couche de notre psyché, de même que notre corps porte les traces de son développement phylogénétique. Notre mentalité tout entière, nos conceptions des choses sont nées du Moyen Age chrétien, qu'on le veuille ou non. Le « siècle des Lumières » n'a rien effacé ; l'empreinte du christianisme se retrouve jusque dans la façon dont l'homme voulut rationaliser le monde. La vision chrétienne du monde est, par suite, une donnée psychologique qui échappe aux explications intellectuelles. C'est un passé qui, dans ses traces et ses conséquences, sera comme tout passé, un éternel présent. Nous sommes une fois pour toutes marqués au coin du christianisme.
 
Bien que CG Jung n'ait pas pu développer, dans son analyse, la part cachée du potentiel métaphysique réel du Christianisme, le lecteur attentif en sait désormais assez pour comprendre qu'il ne saurait être question d'éradiquer la réalité chrétienne d'un simple trait de plume comme s'efforce de le faire, mais sans réel succès, un ensemble de forces coalisées au niveau mondial, conséquence de la situation de déséquilibre numérique évoquée plus haut, ensemble de forces qui, finissant par comprendre l'impossibilité de la tâche, semble malheureusement avoir choisi de supprimer le chrétien lui-même au lieu du Christianisme.
Source : Pierre Audabram, 7 déc. 2015
http://www.dedefensa.org/article/replacer-la-pierre-de-langle-ou-subir-larmageddon

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A partir de la voie de Maître Eckhart, de Silésius et de la voie jungienne, Mélanson nous donne une définition du mystique moderne :
« Le mystique moderne est celui qui réalise une unité de l’Esprit dans le détachement de ses tendances sensibles et images intellectives tout en demeurant actif au niveau de sa vie consciente incarnée dans la réalité terrestre ».
Source : Jean Lecanu, 23 fév. 2013
http://www.barbier-rd.nom.fr/journal/spip.php?article1699

samedi 5 décembre 2015

Laïcité et patriotisme Le Québec et la Syrie de Bachar Al Assad

Bachar al-Assad défend la laïcité syrienne - un modèle pour le Québec ? 


Dans cet extrait de l'entrevue accordée par le Président Bachar al-Assad à la télévision tchèque le 1er décembre 2015 (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-la-laicite-est-la-chose-la-175019) on peut voir la différence de point de vue entre la laïcité syrienne et la laïcité occidentale dont la laïcité québécoise relève.  Selon moi, on verra plus loin, une laïcité qui ne trahit pas la nation est indispensable. 
Président al-Assad : Dans notre pays ?
Réponse : Oui.
Président al-Assad  : La laïcité, parce que la Syrie est un creuset où se mélangent plusieurs ethnies et religions. La laïcité en Syrie est bien sûr différente de celle comprise par certains en Occident et, peut-être, en France. Elle n’est pas antireligieuse, et implique la liberté des religions, des confessions et des cultes.* Sans cette laïcité, la Syrie telle qu’elle a été depuis des siècles n’existera plus. C’est donc la chose la plus précieuse que nous tentons de protéger.
La deuxième chose est la modération, issue justement de cette diversité vécue depuis des siècles. Sans cette modération, la tolérance née de cette richesse incomparable de la société syrienne ne sera plus. Et c’est justement ce à quoi travaillent les terroristes actuellement. Ils essayent d’élever une nouvelle génération qui ne connaîtra rien de cette notion. Une génération de tueurs, de fanatiques et d’extrémistes qui n’acceptent pas l’autre. Ce sera un vrai danger en quelques années. Je ne parle pas des jeunes de vingt ans et plus, mais des plus jeunes encore. C’est le réel défi auquel nous devrons faire face.
*Mon soulignement

La laïcité au Québec est une laïcité qui place tous les cultes religieux sur le même pied, elle est donc une injustice envers le catholicisme qui est le culte historique, culturel et patrimonial. Ce que veut dire Bachar Al Assad quand il parle de «laïcité différente», c'est que la laïcité syrienne reconnaît la place prépondérante de l'islam, reflet de la réalité historique et actuelle du pays, et cette réalité est enchâssée dans la constitution.  Au Québec, selon moi, le statut d'égalité mur à mur accordé à toutes les confessions est d'inspiration maçonnique car il a pour objet de dépouiller la nation de ses repères historiques et de la déraciner.  L'égalité statutaire en matière de culte religieux n'étant pas différente dans ses effets de ce que serait l'égalité statutaire sur le plan linguistique. Enfin, pour préciser ce que j'avançais dans un message précédent, contre les «mêmes droits» pour tous les cultes doit être compris en terme de «statut» et nullement comme une volonté de discrimination des autres confessions religieuses, lesquels doivent jouir de la liberté d'exercer leur culte en paix. La distinction importante que je défends  concerne le statut particulier du catholicisme québécois (qui n'est pas le catholicisme en général), lequel devrait jouir de la protection de l'État.  Ce qui peut très bien se conjuguer avec l'existence d'un État laïc, soit un État qui n'est pas sous l'influence des lobbys religieux. Comme le clergé a quitté depuis longtemps l'antichambre du pouvoir politique, il n'y a rien à craindre de ce coté. Ce qui gène ce n'est pas l'influence du clergé sur l'État mais le manque de séparation des pouvoirs politiques et des pouvoirs des puissants groupes d'intérêt économiques et financiers.

mercredi 2 décembre 2015

Comment la laïcité affaiblit le Québec


«Au lieu de dénier la magie qui nous lie au Québec, nous aurions à revenir sur elle pour examiner ses procédés et ses démarches. Non pas pour oublier que nous sommes de cette société, de cet objet qui nous enveloppe et nous angoisse, mais pour récupérer autant que faire se peut les démarches implicitement comprises dans notre adhésion à cette culture-ci. La mémoire serait le commencement de la méthode

Fernand Dumont