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Des origines fédérales du référendum

À 50 ans, l'approche référendaire  a griffé le Québec Nous savons tous que le référendum a été soufflé à l'oreille de Claude Morin p...

jeudi 9 janvier 2020

Un droit à l'égalité nationale qui remonte à 1865

L'indépendance se justifie amplement par la seule légitimité d'un plaidoyer historique. Un référendum alambiqué des deux nations opposées du Québec était superflu en 1980 comme en 1995. Voici pourquoi.

dimanche 5 janvier 2020

Réponse à Roméo Bouchard en trois points

[m-à-j 2020-01-05-13:55 / v. réponses à la fin 2020-01-06- 09:55]
Roméo Bouchard connaît son histoire. La synthèse qu'il nous livre

dimanche 29 décembre 2019

Le grand écart de Mathieu Bock-Coté

Le grand écart de Mathieu Bock-Coté. Un vide abyssal sépare ce qu'il réclame de la CAQ de ce qu'elle peut livrer. Certes, je

mercredi 20 novembre 2019

La "québécitude", coup de grâce à la nation ?


Peut-on dire que la "québécitude", bien plus une doctrine d'État que celle d'une nation, est un nationalisme post-moderne qui s'était déjà imposé avant que Justin Trudeau déclare le Canada premier pays post-national ? 

lundi 18 novembre 2019

Conclusions du Forum, Les 45 ans de l'étapisme

[m-à-jour le 18-11-2019 - 21h10]

Qu'est-ce que l'étapisme ?

L'étapisme résume la doctrine adoptée par le Parti québécois à partir de 1974. Promue par Claude Morin dès son adhésion au parti en 1972, l'étapisme s'était présenté comme une stratégie améliorée d'accession à la souveraineté, l'étapisme s'est cependant révélé beaucoup plus que ça. Le

vendredi 8 novembre 2019

Mettre fin à l'étapisme et relancer la nation sur du solide



Le 16 novembre prochain, le Forum du Bonnet des patriotes sur les 45 ans de l'étapisme s'ouvrira avec un bilan des graves conséquences de ce détournement. On poursuivra ensuite sur le sauvetage d'une lutte nationale qu'on continue de vider de son sens, au point de mettre en péril l'existence de la nation concernée. Le texte suivant est une réflexion en marge de l'événement à partir des positions récentes de Martine Ouellet et de Mathieu Bock-Coté.

* * *

Pour Martine, on fera l'histoire à la condition de parler de souveraineté. Sauf qu'elle parle assez peu de la problématique nationale au Canada. Sa revue "Oui, je le veux" anticipe plutôt sur ce que pourrait être un mandat gouvernemental dans un futur Québec souverain : plus vert, moins pétrolier, capable de bloquer la vente de groupes comme RONA, etc. Sûr, dépendant du gouvernement au pouvoir! Mais sur le fond, se séparer pour réaliser un programme économique-écologique ne peut générer des convictions bien fortes. Le Québec n'est pas l'Alberta. Honnêtement, ce qu'on attendrait de Martine Ouellet c'est un dossier à charge contre le régime anglais depuis 1755, la seule justification fondamentale à un changement de régime. C'est donc sans enthousiasme que j'apprends que le livre qu'elle s'apprête à lancer porte sur l'environnement, un sujet qui a ses mérites, mais secondaire quand on se donne pour mission de bouleverser l'ordre constitutionnel fédéral. 

Dans un récent débat radiophonique avec Martine Ouellet, Mathieu Bock-Coté se révélait attentiste. Pour lui, il faut se plier au "détour autonomiste" imposé par la CAQ. De là, l'histoire se fera toute seule. Il suffirait de laisser périr les espoirs nourris par la CAQ pour que, de frustrations en crises, les insatisfactions conduisent à une prise de conscience qui précipiterait la chute du régime.

Vers la fin du débat, Bock-Coté énonce de façon assez surprenante qu'il y a "plus d'action pour l'indépendance du Québec dans la loi 21 que dans tout ce que vous allez faire (Martine Ouellet) dans les prochaines années". Après avoir dénoncé la dénationalisation tranquille dans un livre du même nom, voilà que Bock-Coté la défend. Mais quel est le rapport entre la dénationalisation et la loi 21? Considérons. La loi 21 a été une transaction. Un peuple à l'identité mal défendue a payé un modeste encadrement de l'immigration au prix de son propre effacement. C'est une vérité qu'on ne répète pas trop, mais sans la présence musulmane accrue, le crucifix serait toujours accroché à l'Assemblée nationale. Si l'universalisme et l'impersonnalité de la laïcité appliqués au Québec peuvent paraître équitables en façade, ils dénationalisent notre terre et l'entache d'ingratitude. Il ne fait aucun doute que la distance que prend l'État par rapport à la tradition affaiblit la filiation historique depuis Jacques Cartier, qui planta une croix, Samuel de Champlain, Marguerite Bourgeois, Jeanne Mance et de tous les pionniers catholiques investis dans la fondation de la colonie. Plus tard, les institutions catholiques ont été providentielles pour la reconstruction intellectuelle et matérielle, suite aux dévastations de 1837-38. Indépendamment des sentiments personnels de chacun, la nation a une dette immense envers ses fondateurs et ses continuateurs guidés par la foi. Par conséquent, d'un point de vue patriotique et de la défense nationale, les religions ne peuvent pas être mises sur un pied d'égalité. Plusieurs pourraient arguer que "nous sommes ailleurs aujourd'hui". À ceux-là, il faut rappeler que l'évolution récente s'est faite en faveur d'un mondialisme voué à l'arasement des nations et à l'affaiblissement de leurs repères. Cela échappe à plusieurs que le réflexe de défense qui a conduit à la loi 21 a pris le mauvais chemin, celui de la conformité avec les ambitions de dénationalisation mondialistes. Il faut aussi rappeler, notamment à Bock-Coté, que la nation est une communauté humaine attachée à sa terre et à ses morts. La nation est une continuité historique. En ce sens, la loi 21, par la répression de notre héritage catholique, envoie pour l'avenir un mauvais message aux immigrants : nous avons renoncé à l'occupation spirituelle de notre territoire. Il est libre pour une autre occupation. Certes, nous sommes tous d'accord pour dire que la loi contrarie les volontés d'Ottawa, ça ne fait aucun doute. Mais contrarier Ottawa ne suffit pas pour conclure qu'une loi sert nos intérêts.   

Ce qui nous ramène à Martine. La pédagogie de l'indépendance que celle-ci préconise apparaît insuffisamment ancrée dans l'histoire de l'oppression nationale. Sur ce sujet, elle peine à donner la réplique à Mathieu, car les deux pataugent dans un nationalisme civique incohérent. C'est pourquoi sa pédagogie est axée sur une interprétation de l'actualité, tournée de manière à présenter l'indépendance comme un succès écologique et économique, comme des lendemains qui chantent. Rien pour arranger les choses, cette pédagogie est un héritage de la logique référendaire et elle s'articule toujours avec elle. Ce qui ne peut qu'inquiéter. On l'a vu suffisamment, la formule référendaire est entièrement à la merci de l'ingérence fédérale. En gros, les conditions de réalisation d'un référendum ne peuvent être maîtrisées par Québec. C'était un piège fédéraliste il y 45 ans, à l'adoption de l'étapisme, c'en était un en 1980. Et de nouveau en 1995, le pire cas. Un vol référendaire jamais officiellement documenté, restera sans suite politique ou judiciaire. On aurait pu et on aurait dû contester, mais les chefs ont choisi de laisser faire. Dans les traces de cette abdication, tout nouveau référendum n'aurait rien de la ruse du coyote. 

Revenons à Mathieu. Les petits pas de tous les gouvernements autonomistes du Québec n'ont jamais payés, en tout cas jamais assez pour renverser la tendance qui nous tue lentement. Les sorties de crise ont même fourni plus d'une fois au régime fédéral une occasion de se renforcer. Naturellement, rien n'est impossible dans ce monde d'instabilité croissante. Et certes, on peut se réjouir de voir un gouvernement du Québec à l'écoute de la majorité francophone, ce qu'on avait pas vu depuis longtemps. Mais est-ce vraiment un revirement ou un simple retour du balancier? Comme elle a avalé le PQ et fait le plein de nationalistes-fédéralistes, la CAQ n'a plus qu'à faire ce qu'elle fait depuis un an pour s'offrir un deuxième mandat. Naviguer dans les méandres du nationalisme-fédéraliste est payant, pourquoi changer? Mais si on a des ambitions de grand large, on évitera de se faire remorquer par un petit navire. 

Rien de machiavélique, tout est connu. Les parlementaires commencent leur carrière par un serment à la couronne, comme si rien n'avait d'importance... Après ce compromis fatal, il n'est pas surprenant que les assermentés soient amenés à résoudre les crises sans chercher à étendre leur portée jusqu'à l'ensemble des injustices nationales. Selon tous les antécédents, les crises sectorielles ont toutes les chances de demeurer endiguées par des parlementaires pris au piège de leur compromission. Depuis toujours, les conflits occasionnels avec le fédéral se règlent dans le régime. Soit par un compromis politique, soit par une décision de la cour suprême qui, occasionnellement, peut apparaître comme une petite victoire pour le Québec. Il faut cependant rappeler une vérité qui pourrait choquer, une victoire pour l'État du Québec n'est pas forcément une victoire pour la nation demanderesse d'égalité politique : la nation canadienne-française. Bref, pour finir d'enfoncer le clou, advienne qu'une décision de la cour suprême soit révoltante, le gouvernement du Québec, nullement préparé, s'y pliera comme d'habitude. C'est un gouvernement de deux nations réunies dans une seule administration semi-coloniale, dont tous les députés sont tenus par serment. Le gouvernement du Québec, mieux placé pour le faire qu'Ottawa, sera le premier à appeler au respect des lois et à la soumission. Ce qui a été fait maintes fois, y compris par le Parti québécois. La boucle est bouclée. 

Tout compte fait, les approches des Martine et Mathieu sont risquées et incomplètes. Avec Martine, il manque un solide réquisitoire du premier Canada, celui des fondateurs, contre le deuxième, celui des usurpateurs. Avec le "détour autonomiste" de Mathieu, on se prive d'initiative et on est réduit à comptabiliser les pertes. Séparées ou combinées, les deux approches souffrent d'une même carence d'ancrage historique. Enfermées dans la québécitude, elles tournent avec le même logiciel qui nous fait tourner en rond depuis cinquante ans. 

Pour remédier à ces défauts, il faudrait un plan d'action pour forcer la résolution de la question nationale sur le fond. Un tel plan doit partir d'une solide réfutation des cinquante ans d'une doctrine et d'une pratique souverainistes pitoyables. Tristement, la population a été séduite par des charmeurs de peu de substance. Entraînée par eux dans un souverainisme contaminé par l'influence fédéraliste, les services de renseignements et des politiciens à la double allégeance. Un souverainisme miné de surcroit par une doctrine qui ne sait pas distinguer sa nation de celle du voisin. Contre toute vraisemblance, la "québécitude", le culte de la nation civique, aura fait des Anglais du West Island - et des immigrants anglicisés - nos compatriotes. On sort d'une longue et pénible épreuve souverainiste, d'un souverainisme qui a rejeté odieusement la nation demanderesse, la nation canadienne-française, qui est pourtant la cause - la seule cause - de tout ce brouhaha.