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mercredi 6 septembre 2023

Le Perdant - réception de la critique - 2004 + et quelques extraits


Le Perdant

Dossier sur le livre de Martin Bisaillon

avec à la fin quelques extraits du livre 

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Introduction
Cinq critiques assez négatives
Extraits du livre
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Introduction

Les cinq critiques que nous reproduisons dans ce dossier sont en plusieurs points semblables. Elles ne rendent pas justice au livre de Martin Bisaillon, qu’elles dépeignent de manière trop négative. Le livre de Bisaillon n’est évidemment pas sans défauts et est moins intéressant avant l'arrivée de Claude Morin dans le portrait. Pour mieux permettre au lecteur de faire la part des choses, nous reproduisons, lien à la fin, quelques extraits du livre. Bisaillon est le seul qui a osé un livre qui chamboule largement les idées reçues sur l’apport de René Lévesque. À certains égards, le politicologue Guy Laforest, dans l’article que nous reproduisons également ici, va dans le même sens que Bisaillon, mais avec plus de retenue. On pourrait encore citer Martine Tremblay qui rappelle avec des mots prudents la responsabilité de Lévesque pour la perte du droit de veto du Québec et pour la Nuit des longs couteaux, qu’elle qualifie de prévisible. Voir entre autres les pages 263 et suivantes de son livre : Derrière les portes closes. 


Disons aussi que l'argumentaire de Bisaillon est en partie un témoignage qui a les marques de la sincérité. L’auteur enfonce le clou d'une manière convaincante sur l'étapisme et les négociations constitutionnelles ratées. De nombreux passages sont appuyés par des références pertinentes. On ne peut honnêtement rejeter son livre du revers de la main, le qualifiant de « 
minable, trop court, mal étayé, rédigé à l'évidence en toute hâte. », comme le clame Odile Tremblay. Une certaine unanimité autour de Lévesque explique, selon moi,  qu'aucun souverainiste arrivé, aucun journaliste réputé ne pouvait écrire ce livre. Seul un jeune auteur pouvait le faire aussi librement. La critique avait ensuite le champ libre pour se lâcher.


On est attaché à Lévesque pour son charisme. On l'aime d'abord pour les émotions que son image rappelle et les larmes qui coulent, pour le reste on est en confiance. Même chez les plus instruits on a bu ses paroles, passant par dessus toutes les contradictions et les incohérences qu’il pouvait porter. Encore aujourd’hui, beaucoup sont prêts à monter au créneau pour leur idole. C’est ce qu’on appelle un culte de la personnalité. Comme souvent, un emportement de cette nature se retourne contre le peuple lui-même. C’est à René Lévesque que nous devons la phrase bien connue que « le peuple s’est dit non à lui-même. » L'échec devait bien avoir une cause ! Avec une direction politique satisfaite d'elle-même, Trudeau mis à part, c'était au peuple de casquer.


Il y a une phrase connue de Félix Leclerc, que l’on cite souvent. Personne ne la conteste, mais elle défie la plus simple vérité. Lévesque est « du petit nombre des libérateurs de peuples.» (« libérateurs » et non « bâtisseurs », comme l'écrit erronément Odile Tremblay). La vérité c'est qu'aucun peuple n’a été libéré ! Retenons donc que ce qui est parfois pris pour argent comptant peut s'avérer complètement faux. Et c'est là que le petit livre de Martin Bisaillon devient intéressant. Sans constituer le dernier mot sur le sujet, le livre contient plusieurs lacunes, mais, près de vingt ans après sa parution, il peut encore être lu avec profit pour qui veut s'arrêter un moment et tester certaines vérités acquises.


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1- 

Perdant vous-même...

Le Devoir, Odile Tremblay1 er mai 2004


https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/53521/perdant-vous-meme

Un roman de Leonard Cohen intitulé Beautiful Losers est demeuré emblématique des années 60, oeuvre expérimentale, poétique et inspirée, au titre en voltige. Sans doute fallait-il les tumultueuses années 60, avec un poète perché sur elles, pour coller ensemble ces deux mots-là. Beautiful Losers... De fait, qui songerait aujourd'hui à trouver un perdant magnifique? Notre époque n'en a que pour les winners qui roulent des mécaniques en se trouvant admirables.

Pourtant, c'est bien pour dire... Je n'en finis plus de croiser, à travers leurs oeuvres parfois géniales, des artistes d'hier ou d'aujourd'hui brisés par une sensibilité excessive, noyés dans l'alcool, la drogue, la démence ou le suicide, pour cause de décalage horaire avec le monde. Le titre du livre de Cohen me vient alors en tête. Beautiful Losers! Et devant ces perdants-là, j'ai envie de lever mon chapeau. Un peu out, toutefois, avec mon petit hommage à des êtres de fragilité.

Pour intéresser la galerie, il faudrait, si j'ai bien compris ce que charrie un vent du jour avide de gagnants, ressembler à des Pierre Karl Péladeau: défoncer des portes, diriger des empires, être riche aux as, écraser ses adversaires, mettre dehors ceux qui se paient la gueule du patron. L'idéal collectif reluit aux antipodes de l'artiste écorché, du visionnaire politique, trop friables pour faire de vieux os chez les loups.

Cette mentalité du gagnant qui rote à tous vents sa puissance satisfaite — partout cité en modèle — a le don de m'exaspérer. Dans mon entourage, je n'en finis plus d'entendre du monde cracher sur des films, des livres, des gens en les qualifiant de losers; comme s'il fallait juste monter aux nues ceux qui réussissent et cacher les obscurs et les sans-grade qui font malpropres à mort.

À bas les losers, tenez! Comme ce squeegee qui essaie de nettoyer les vitres de votre auto à la pluie battante, ce junkie privé de sa dope, cet alcoolique sans sa broue. Loser aussi, le peintre incapable de vendre un tableau de son vivant, tel Van Gogh à l'oreille arrachée, sa fiole de poison en poche, pour en finir plus vite avec l'échec de sa vie. Parmi les winners, on compte bien sûr ceux qui ont mis la main sur les Tournesols du peintre néerlandais et autres croûtes en enjambant sa dépouille. Des fois, ils m'emmerdent, ces gagnants-là...

Le Perdant, c'est aussi le titre d'un récent essai de Martin Bisaillon, publié aux Intouchables. Le livre aborde la carrière politique de René Lévesque, dévoile ses rêves brisés, aligne ses gaffes, pose un diagnostic sans appel. PERDANT! Recalé, mon pauvre ami!

Et l'auteur de conclure que, loin d'être de la race des bâtisseurs de peuples, comme Félix Leclerc l'avait estimé, le père de l'indépendance a conduit le Québec dans une impasse constitutionnelle et confondu les esprits de son peuple. Sur la couverture de l'ouvrage, l'éditeur a collé la photo du chef défait après le référendum. On croit l'entendre d'ici lancer: «À la prochaine fois!» d'un air navré avec sa voix rauque.

Reste que, si Lévesque n'avait pas calmé le jeu ce soir-là avec son petit espoir de retour et ses yeux tristes, des émeutes auraient peut-être enflammé tout le Québec. Perdant, dites-vous? Le terme lui-même ressemble à une chausse-trappe. Le chef du Parti québécois pouvait-il remporter son pari sans l'appui massif de son peuple? Qui a perdu? Qui a gagné dans cette affaire? Lui? Nous? La roue tourne. On ne sait plus trop bien.

Avec Le Perdant, Martin Bisaillon a écrit un livre minable, trop court, mal étayé, rédigé à l'évidence en toute hâte. Mettons que le sujet méritait que l'auteur s'y attarde, mais bon... Démonstration brève, biaisée, envie de déboulonner vite une statue trop vénérée.

Dès le départ, le titre, collé aux valeurs du jour, dressait son piège. Dans son petit sarcophage de perdant, Lévesque semblait bien à l'étroit. Il y a eu tellement de gains sous son règne au milieu des pertes. C'est complexe, un être humain. Complexe aussi, une société. Avec des va-et-vient, des reculs, des avancées, des apprentissages au milieu de tout ça.

Et puis, si on voulait s'amuser à jeter des grands hommes dans la fosse aux perdants, tous finiraient par y passer. Il serait facile de coller l'épithète infamante au front du dalaï-lama, Tibétain errant banni de son foyer, son drapeau blanc brandi devant la Chine conquérante. Au Christ aussi, un coup parti, mort sous la torture, raillé par les soldats romains, trahi par un des siens. Et comment Gandhi, de son côté, pouvait-il espérer, avec son pagne et son bâton de pèlerin, voir triompher un jour son pari de non-violence? Les plus grands chefs spirituels, politiques, artistiques ont essuyé des revers. Napoléon a rencontré son Waterloo. Chacun est perdant à ses heures et sur certains fronts, gagnant sur d'autres...

Ces catégories ont-elles vraiment un sens, de toute façon? Winner ou loser. Choisissez votre camp. Allons donc! L'échec humanise, enseigne quelques vérités au passage. Un pur gagnant serait une créature monstrueuse. Bel exemple à suivre...

Je préfère à tout prendre les perdants magnifiques de Cohen, les idéalistes, les poètes, les artistes, les champions d'une cause, tournés vers un rêve encore hors d'atteinte, cherchant à l'attraper, puis le regardant s'enfuir en lançant: «À la prochaine fois!»

Certains les appellent des losers. Mais peut-être n'ont-ils rien compris...

otremblay@ledevoir.com
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2- 
Le Devoir 1er et 2 mai 2004 p. F2
Titre : Le grand commerce et les petits pois

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3-

L'Action nationale 

Il y a des vérités qui, dans la bouche de certains esprits superficiels (ou trop pressés de publier), deviennent des mensonges. Ainsi en va-t-il de l’actuel discours révisionniste sur l’œuvre du péquiste René Lévesque quant à la question nationale. Lévesque a incarné par sa conduite et ses propos, au référendum de 1980 comme lors des négociations constitutionnelles de 1981, le looser dont les performances pathétiques captées par les caméra sont devenues morceaux d’anthologie nationale. Lévesque-le-perdant-pleurnichard est considéré, selon un consensus irraisonné initié par Félix Leclerc lui-même, comme un « libérateur de peuple ». Il est utile qu’un Pierre Dubuc nous explique dans son livre « L’Autre histoire de l’indépendance », comment Lévesque et 

[122 ]son bras droit, Claude « la Taupe » Morin, ont mené le PQ à la défaite en 1980, comment, ensemble, ils ont conduit le Québec à son affaiblissement politique au sein du Canada. Le directeur de L'AutJournal, par ses révélations à ne pas propager sur toutes les tribunes, encourage les nationalistes à poursuivre le combat pour la souveraineté dans la lucidité plutôt que de se reposer dans le mythe. Nous lisons un Pierre Dubuc avec profit même si son analyse humilie le fondateur du Parti québécois. Mais quand c’est un Martin Bisaillon, ex-collaborateur à la médiocre série-télé radiocanadienne intitulée « Le Canada, une histoire populaire », qui tente de casser du Lévesque en jouant gauchement les froids analystes, cela nous amène, avec le journaliste Michel David, à questionner Michel Brûlé pour la mauvaise qualité du pamphlet qu’il vient d’accepter de publier. Vraisemblablement, Bisaillon en veut aux boomers qui l’ont gavé d’idées reçues, comme cette idée selon laquelle Lévesque est à ranger aux côtés des libérateurs de peuples. Bien qu’il ait su rassembler les forces souverainistes éparses en un seul mouvement, Lévesque fut aussi le stratège étapiste qui a paralysé son propre projet politique. Pour l’auteur, la formation du mythe Lévesque vient des déficiences profondes du peuple québécois. En effet, le jeune Bisaillon n’en peut plus de vivre dans « dans une société dont la langue est défendue par une loi pendant que son système d’éducation fabrique des analphabètes fonctionnels », « une société où l’on croit que la télévision et la réalité sont des concepts qui peuvent s’unir », « une société qui méprise les arts et la littérature », « une société amnésique qui tient l’histoire pour quantité négligeable », « une société où les quotidiens les plus lus publient des horoscopes », « une société où chacun a son opinion, mais où il n’y a pas de débats », bref, « dans une société consensuelle comme la 

[123] nôtre ». Curieusement, cette posture critique, pour juvénile qu’elle soit (on croirait entendre un refrain des Cow-Boys Fringants), pourrait être celle d'un indépendantiste désespéré qui a perdu momentanément la mesure politique des choses. Ce qu’il y a de pervers et de totalement destructeur dans Le Perdant, c’est que cette insatisfaction d’allure nationaliste à propos du fameux fondateur du PQ, sert à « semiarticuler » une justification du fédéralisme Canadian tel qu’il pourrait être si ce n’était des péquistes et des trudeauistes, concevant les uns et les autres, oh malheur !, la politique de manière bassement antagoniste. Courroucé par la réponse de Bernard Landry à Jean-Herman Guay lors du congrès péquiste d’octobre 2004, Bisaillon a entrepris d’écrire pour « répliquer à Bernard Landry quand il s’est permis d’évoquer le rêve de Lévesque pour mettre un terme à un débat d’idées qui avait lieu dans son parti. » (p. 95) Grand débat d’idées en vérité, l’auteur nous rappelle comment J-H Guay proposait brillamment aux militants du PQ de « faire le deuil de certains rêves ou de certaines cibles précises tout en se félicitant des progrès réalisés » pour se « mettre au diapason de la société québécoise »... Ce soir-là, Bisaillon a cru voir le spectre de Lévesque à travers un Landry qui s’est empressé de museler la « proposition Guay » en donnant dans la « victomologie ». (Landry, on s’en rappelle avait cité le rôle funeste de Trudeau dans notre histoire). 

Les souverainistes auraient tort de dénoncer Trudeau, Lalonde et « les méchants fédéralistes » et d’invoquer le beau combat de Lévesque, tandis que ce Perdant est candidement tombé dans tous les pièges de ses adversaires. Par conséquent, en posant un regard comparatif d’une douteuse finesse, Bisaillon présente les leaders du Parti Libéral du Québec, Robert Bourassa et Claude Ryan, comme des résistants nationalistes plus coriaces que le péquiste Lévesque. Ces 124 nationalistes (!) du PLQ, il aurait peut-être fallu les suivre au lieu d’encourager le PQ. Ce dernier a en effet commis l’erreur de polariser les nationalistes en deux camps par l’imposition d’un référendum néfaste pour le Québec en entier. « Lévesque savait ce qui allait arriver. Il s’est engagé dans une lutte perdue d’avance et y a entraîné le peuple québécois. Il a divisé son peuple sur un enjeu qui, à l’époque, n’était pas urgent. Il a forcé les Québécois à choisir un lieu d’appartenance précis et ils ont choisi le Canada ». (p. 71) 

Le 21 mai 1980, Lévesque aurait dû céder sa place à Claude Ryan, « fédéraliste réfléchi et opiniâtre », celui qui mettait les Québécois « devant un choix clair lors du référendum de 1980. » Phénomène curieux, si Bisaillon exècre le culte victomologique qui entoure le Perdant - « il a été trahi par Trudeau », etc. -toutefois, il célèbre les libéraux provinciaux trompés et maltraités par leurs alliés fédéraux. Pour lui, l’arrogance injurieuse de Trudeau à l’égard de Bourassa, ses manoeuvres trompeuses pour doubler le PLQ, semblent être des affronts plus fâcheux pour nous, que ceux qu’a subis le gouvernement Lévesque. Bisaillon commémore aussi « la courageuse lutte » de Claude Ryan lors de la crise d’octobre, alors que ce dernier contestait « plus durement » que Lévesque la thèse fédérale de l’état d’insurrection armé. Et que dire du Livre beige lancé par Ryan en 1980 ? : « à ce jour le document constitutionnel le plus complet et le plus réaliste du Canada contemporain ». 

Ryan apparaît lui aussi à travers le livre comme l’un de nos perdants, mais c’est un « malheureux » perdant, d’un genre plus distingué que Lévesque ; il aurait eu l’intelligence et l'opiniâtreté de son côté. Le Perdant débute par une parodie des funérailles nationales accordées à Lévesque et se poursuit paradoxalement par un dithyrambe à peine nuancé de Ryan, notre Ryan, le grand nationaliste 

[125] qui vient de s’éteindre, acclamé par le même Québec consensuel. Ironie très subtile de l’auteur ou aveuglement nécessaire à l’inconditionnel du Canada ? Parions sur la deuxième possibilité. Jamais l’auteur, censé avoir reçu une formation d’historien, ne va au-delà des évidences de la crise constitutionnelle et des positions passagères des gouvernements qui se succèdent des années soixante-dix aux années quatre-vingt. La mémoire est absente du pamphlet -à ce propos, il est étrange, le silence total de Bisaillon au sujet du Gagnant, M. Jacques Parizeau, à la tête de l’organisation péquiste. De plus, l’analyse demeure superficielle car elle repose sur des hypothèses douteuses. 

D’abord, Bisaillon pose que le peuple québécois est un problème en soi. Pensé indépendamment du peuple Canadian qui l’aliène, le Québec apparaît responsable de tous ses défauts et de toutes ses divisions. Ainsi, l’auteur écrit, à propos du référendum de 1980 : « La campagne référendaire salira le peuple québécois.(...) Les tendances et les défauts les plus ignobles de la nation québécoise seront poussés à leur paroxysme, et cela, aux yeux du monde. » (p. 66) On comprend vite que l’essayiste s’identifie, comme tout représentant d’une élite collaboratrice, au regard du monde (les yeux de l’Autre), refusant de regarder les choses avec ses propres yeux de Québécois, entreprise trop contraignante. Le mécanisme est archi-connu. 

Aux yeux de l’Autre, effectivement, seul le peuple du Québec s’est auto-sali dans cette campagne sur la souveraineté. Ce me rappelle d’ailleurs un jugement candide du chanteur Zachary Richard sur notre combat : « C’est comme si le pays se mettait dans l’empêchement », disait-il, sans se douter que le pays dont ce Cadien parlait était empêché par un Autre. Ensuite, proposer que Claude Ryan était plus à même de faire avancer la cause québécoise en favorisant les discussions constitution- 

[126] nelles, en appeler sans explication à son Livre beige, relève de l’affirmation gratuite. J’ajouterai qu’écrire deux ou trois phrases positives sur Pierre Bourgault, histoire de brouiller le lecteur, ne suffira pas pour laisser croire que l’auteur se situe au-dessus des confrontations partisanes. On ne lira qu’une fois ce pamphlet, pour être convaincu, de nouveau, que la bataille des idées est gagnée. Aussi, comme au cirque les acrobates divertissent la foule, il est délassant d’assister, tranquillement calé dans son divan, aux époustouflantes pirouettes argumentatives des trop rares défenseurs du québéco-confédéralisme. 

Jean-Philippe Chartré

L'Action nationale 
Volume XCV numéro i  
JANVIER 2005
p.121

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4- 



La Presse, 23 avril 2004

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LA VISITE DE MARTIN BISAILLON

Le 11 mars dernier, nous avons rencontré Martin Bisaillon dans le cadre du cours de journalisme. L’auteur de trois livres a récemment reçu un bon coup de pouce pour augmenter les ventes de son petit dernier, L’infiltrateur. En effet, il a été invité à l’émission du 27 février de Tout le monde en parle avec celui qui lui a permis d’écrire le livre, Éric Nadeau. Le livre raconte l’histoire d’Éric Nadeau, qui a infiltré les Hells Angels avant de devenir secrétaire national du groupe ennemi, les Bandidos.

Suite à sa visite à Tout le monde en parle, Martin Bisaillon a vendu 11 000 exemplaires de L’infiltrateur en une semaine. Comme quoi cette émission fait de la bonne publicité. Donc, M. Bisaillon est venu nous voir pour nous expliquer un peu son cheminement dans le domaine de l’écriture.

Après avoir fait une maîtrise en histoire, il est devenu journaliste pigiste. Ensuite, il s’est fait offrir un poste de recherchiste à Radio-Canada. Cinq ans plus tard, il entreprend une enquête sur Raël et sa secte. Après trois mois de rédaction et un voyage en Europe agrémenté de multiples rencontres avec des raéliens, il publie le résultat de ses investigations, un essaie intitulé Raël : Enquête sur le mouvement raélien.

Alors qu’il se rendait au Salon du Livre du Saguenay pour faire la promotion de son premier livre, il a une discussion sur René Lévesque avec son éditeur Michel Brûlé (Éditions Les Intouchables), et ce dernier lui demande d’écrire un autre livre sur ce qu’il pense de René Lévesque. Martin Bisaillon écrit donc Le perdant qui devient best-seller assez rapidement et qui sème la controverse.

Au mois de septembre, alors qu’il commençait l’écriture d’un autre livre, Éric Nadeau demande une rencontre avec lui. Il écoute parler cet homme et se dit qu’il pourrait en sortir quelque chose d’assez bien. S’en suit une série d’entrevues qui durèrent environ 140 heures au total. Martin Bisaillon réussit à structurer toutes ses notes et à rédiger son troisième livre, celui-ci peignant différemment le monde des motards.

Finalement, Martin nous annonce un livre pour la fin de l’année ou pour début 2006, et il nous promet que ce dernier sera tout aussi controversé, car il adore semer la pagaille! Bref, une rencontre intéressante avec une personne tout aussi intéressante. Pour terminer, j’aimerais vous signaler que L’infiltrateur est en vente dans tous les bons magasins. Vous pouvez également vous procurer ses deux autres publications, Raël : Enquête sur le mouvement raélien et Le perdant.

Donc, merci Martin et au plaisir de te revoir, ou tout simplement de te relire!

Source : https://www.csjv.ca/fr/archives/2005/la-visite-de-martin-bisaillon-282

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Maintenant que la critique s'est bien exprimée...
voyons quelques extraits du livre : 

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Martin Bisaillon,  ed. Les intouchables, 2004, 103 pages


[... et Guy Laforest plus bas]
L'idée de départ de ce livre était de répliquer à Bernard Landry quand il s'est permis d'évoquer le rêve de René Lévesque pour mettre un terme à un débat d'idées qui avait lieu dans son parti. (...)

mardi 5 septembre 2023

Rentrée d'automne - Des vidéos et une réflexion à tout casser !

La Fédération des Canadiens-Français vous informe de temps en temps sur ses activités et rappelle ses points de vue. Si vous aimez notre approche "sans rupture" de la question nationale, partagez-là dans vos réseaux. Pour vous retirer de cette liste ou si vous préférez nous lire sur d'autres plateformes, vous pouvez vous désabonner en tout temps de cette lettre. Bouton à la fin. 
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De nouveaux vidéos accessibles à tous : initiative pour une réflexion moins conformiste. 

Cet été, la Fédération des Canadiens-Français a débuté une série de vidéos éducatives sur la question nationale. La série est destinée au grand public, elle ne s'adresse pas aux spécialistes. Trois capsules d’une quinzaine de minutes sont déjà en ligne. Vous les trouverez sur la chaîne You Tube de la Fédération des Canadiens-Français. Une quatrième est en cours de préparation et d'autres sont à suivre. Abonnez-vous à la chaîne.  

Les vidéos visent à promouvoir une réflexion moins convenue au sujet de l'enjeu national. Vous trouverez difficilement ailleurs un contenu comparable. Selon nous, il presse de nous reconnecter avec nos racines historiques et de nous pencher sans complaisance sur les causes d’un recul national qu’il faut absolument endiguer avant qu'il nous emporte. L’alibi péquiste officiel pour nos déboires, on nous l'a beaucoup répété et il est clair : «Le peuple n’a pas suivi !» 
Posons la question bêtement, qui fallait-il suivre ? Nommez-moi un seul de nos chefs, un seul qui ne s'est pas soumis ou qui n'a pas déclaré forfait à la première déconvenue, soit à chaque fois que la fameuse stratégie en un acte, longuement réfléchie, mais sans possibilité de prolongation, arrivait au bout du rouleau. 

Gouverner c'est prévoir !
Au terme du référendum, la stratégie en un acte tombait dans le néant. Mais la question d’une phase deux était là. Inexprimée, peut-être, mais suspendue dans toutes les pensées. Fallait-il en remettre (le comment de la chose étant ici une tout autre affaire...) ou fallait-il tout remballer ? On a tout remballé, avalant prématurément la couleuvre d’un échec en partie auto-infligé. Ce qui est fait est fait, nous sommes d'accord. Mais, faute d'avoir allumé, serions-nous en train de nous préparer une nouvelle édition dans l’art de foncer dans le mur ? Une autre mobilisation sans lendemain, un autre feu de paille ? Nous reviendrons plus loin sur les risques qui s'annoncent.

Une autopsie qui manque à notre éclairage
Lancés comme ça, les mots qui précèdent pourraient choquer. Mais c’est une manière de dire qu’une analyse non partisane, une autopsie des cadavres référendaires et autres Meech et Longs couteaux manque toujours à notre éclairage. Ce qui en tient lieu est bidouillé. Il est entendu que ceux qui portent les messages sont universitaires, journalistes, biographes plus ou moins autorisés et politiciens reclassés. Je n’ai rien contre eux, mais il faut les voir s’envoyer l’écho les uns les autres, dans ce qui est somme toute un petit monde. Ils naviguent dans les zones balisées du commun et ménagent leurs arrières, qu’ils appellent parfois leur camp. Ils rappellent les coups fourrés du fédéral et, quelque peu attristés, ils rappellent la valeur de chefs qui ont tout fait, mais qui en hommes responsables ont su renoncer au bon moment. Il n'y a pas lieu de revenir sur le renvoi à la maison des partisans qui étaient toujours mobilisés. Ces militants, ces soutiens populaires trépignaient, au seuil de la passivité politique vers laquelle on les refoulait. Si tout ça, c'est du passé, me direz-vous, on en a bien court-circuité le bilan. 

On a tout fait ! ... et l'appel au peuple ?
La Presse, 4 novembre 1981

Le Perdant !
On a tout fait ! Un peuple étrange se serait dit non. En modulant les lieux communs qui ne remettent en cause aucune icône, l’occultation est générale. Les meilleurs auteurs d’une sorte de version semi-officielle finissent typiquement dans une sinécure médiatique, universitaire ou dans un fauteuil du parlement. Pour saisir le caractère autorisé de la biographie régnante et de l’histoire péquiste, on peut par exemple jeter un coup d’œil sur la critique unanimement négative qui a servi d'accueil au petit livre de Martin Bisaillon, Le perdant. Le livre ne méritait pas sa mise à mort médiatique. Il aurait d'ailleurs contribué, par son ton discordant à briser cette détestable unanimité compatissante. Et qui sait ? Éloigner un Parizeau des mêmes ornières ? 

Un recadrage en regard
d'un ensemble biographique plus complaisant

Simon-Pierre Savard-Tremblay et autres 
D’abord militant sympathique et plein d’idées, je pense à Simon-Pierre Savard-Tremblay. Jeune universitaire, son parcours n’a rien d’exceptionnel. Il a commencé par écrire un livre contre le mondialisme et des textes modérément critiques sur la question nationale. Devenu député du Bloc, il est soumis à la discipline du parti. En voilà un qu'on n’entend plus. Après quelques mandats il sera récompensé pour son silence.  Et on aurait tort de penser que le député a du pouvoir. On sait bien que le rôle de la députation d'arrière-banc est de former un «focus groupe» mis en permanence à la disposition des décideurs. Au besoin, ils ramènent à Ottawa l’écho des régions. Ainsi, celui qui courait les assemblées de militants court aujourd'hui les épluchettes de blé d’Inde et les cabanes à sucre de son comté. L’idée n’est pas de m’en prendre à lui personnellement. C'est une personne d'ailleurs plutôt sympathique et que je respecte. Je l'ai lu. C'est au pattern en usage que je m'en prends. Je pourrais aussi bien parler d’Alexis Duceppe-Brunelle, que pour de bonnes raisons je vois comme une savate du parti au pouvoir, ou encore du contre-exemple de Martine Ouellet, qui refusait de rentrer dans le ronron parlementaire qui est la norme. Elle en a payé le prix, les coups venant de ceux qui avaient à coeur leur plan de carrière. Et maintenant que le Bloc a été remis sur le droit chemin, avec un chef responsable et charismatique, nous voyons combien il sert les intérêts du Québec, comme jamais une Martine Ouellet n'aurait pu le faire. Ce n'est pas que je défends Martine Ouellet, mais comment s'empêcher de rire à cette farce ! 

Pas là pour brasser la cage
L’idée est toute simple. L’intérêt personnel des parlementaires n’est pas de brasser la cage, mais de se conformer. Bloc ou pas, c'est pareil. Et pour nous, dès qu'il s’agit de revoir sérieusement une doctrine nationale qui ne tient pas debout, ils ne sont d’aucune utilité. Pour le faire, il faut se mettre à la recherche de personnes libres d’esprit, généreuses et sans ambitions politiques personnelles. Nous en avons, mais peu. 

Le projet d’éducation populaire, nous le devons à Alexandre Verrier-Landry. Il a déjà une expérience en vidéo et il est aussi un petit cousin. Comme les thématiques de la série ne sont pas liées à l'actualité du moment, nous croyons que les capsules pourraient conserver leur intérêt dans le temps. Il faut remercier Alexandre de mettre son talent au service d’une cause dont l’envergure nous dépasse tous. On ne lui promet pas une retraite dorée, mais une élévation dans l’humanité qui accompagne ceux et celles qui investissent dans le bien commun. 
La dernière capsule de la série est sortie en août 2023. J'en reprends ici le lien.  

Deux options qui n'en font qu'une finissent également vaines
Alexandre résume les efforts soutenus du peuple fondateur pour accéder à la reconnaissance nationale à l'intérieur du Canada ou en dehors de celui-ci; le concept clé étant ici évidemment celui de l'égalité des nations, le noyau non négociable du projet. Dans le passé, des nationalistes ont beaucoup opposé l'indépendance pure et dure (Maurice Séguin, en est une figure représentative) à un fédéralisme des nations (Lionel Groulx et Daniel Johnson). Chez les militants, intellectuels et politiciens, on a amplement répété qu’il fallait se brancher, arguant que les deux options allaient en sens opposé. Est-ce bien le cas ?

Une réflexion à tout casser
En revanche, n’aurait-on pas trop ignoré que les deux options prennent toutes deux leur souffle dans un sentiment d'injustice commun, un sentiment largement ressenti par un peuple assoiffé de reconnaissance nationale et de droits ? Au bout du compte, c’est le mauvais sort qui a disposé ensemble des deux options et de leur opposition un peu factice. Cessons nos luttes fratricides comme l'avait lancé en son temps Honoré Mercier.



Le cas s'est finalement réglé de lui-même. Après des décennies de montagnes russes, passant de fol espoirs aux plates léthargies, force est de constater que les deux options sont demeurées entièrement vaines. Ajoutons, à titre de circonstance aggravante, s'il faut en rajouter, qu’aucune solution politique cohérente de la question nationale n’est encore en vue. Et il n’y en aura pas à moins d’une réflexion à tout casser. Dans les circonstances, des groupes comme la Fédération des Canadiens-Français se trouvent donc pleinement justifiés de prendre tout le recul nécessaire. Encore une fois, un bilan libre de tout esprit partisan s’impose. Nous croyons l'avoir amorcé. 

D'abord contre Québec
Le phénomène d’échec qui accompagne un paradigme perclus d’immobilisme nous renvoie à la précarité existentielle, à cette survivance qu’on a tant décriée, et qu’on a crue à jamais derrière nous… L’échec de deux générations d’élites à obtenir la dignité d’une reconnaissance nationale (assortie de droits) est devenu un combat qui a pris tant de retard qu’il nous faut aujourd’hui le livrer contre Québec d’abord. De deux périls, il faut d'abord vaincre le moindre.  

Comment aborder l'avenir ? Franchement, l'avenir prévisible devrait être moins dans l'adhésion à une solution politicienne déjà ficelée. Car le package n’est vraiment pas bon. Il faut plutôt mettre du temps et des efforts à retrouver le sentiment de notre appartenance à une épopée continentale inouïe. C'est le sens patriotique de notre enracinement sur ce coin de terre qui pourra relancer l'option, il en est le fondement. Il faut songer à des moyens qui feront de la lutte contre le libellé du préambule de la loi 99 (2000) une affaire qui déclasse tout le reste. Cette opinion commence à être partagée. Il est temps !

Vivre collectivement dans la dignité. C’est l’option commencée par le Conseil souverain du Canada de la Nouvelle-France, en 1663. À l'heure actuelle, il s'agit de savoir si nous pouvons et nous voulons encore "faire nation" ! Une reconnaissance nationale dans le fédéralisme canadien, par des pays tiers ou d'abord au Québec ? Nous disons d'abord au Québec et d'abord la loi 99 (2000). C'est clair. 

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 Avec la vidéo, Nation culturelle et nation civique [Deuxième capsule, juillet 2023]  
Alexandre Verrier-Landry continue la discussion entreprise en juin avec la première de la série qui portait sur la Fête nationale. Nous voici maintenant sur le concept même de la nation, mettant l'accent sur les distinctions entre "nation socio-culturelle" et "nation civique". Nous explorons comment ces deux concepts ont influencé la perception de l'identité nationale parmi les Québécois et plus particulièrement les Canadiens-Français. Nous comparons également les visions de figures politiques influentes, telles que René Lévesque et Bernard Landry, sur ces idées. En soulignant l'importance de comprendre la différence entre ces deux types de nation, nous discutons de la nécessité de préserver la culture, l'histoire et la langue qui nous ont été laissées en héritage par la Nouvelle-France. Enfin, nous revenons sur l'importance de reconnaître le statut national des Canadiens-Français avant de s'attaquer à des questions de séparation.   

Constitution du Québec – Attention danger ! 
L'attrait pour des stratégies ambitieuses sur lesquelles les Canadiens-Français n'ont pas la maîtrise une fois celles-ci lancées, comme l'adoption d'une constitution interne au Québec, ne va pas sans risques. On l’a vu avec la loi 99 (2000). Le gouvernement du Parti québécois, sous couvert de répondre à la loi fédérale sur la clarté, a trahi les Canadiens issus de la Nouvelle-France. Leur absence dans une nomenclature exhaustive qui exhibe la diversité québécoise est un mépris inadmissible de ceux qui occupent les plaines du Saint-Laurent depuis quatre siècles. 

Le problème de clarté, il est où ?
Deux États, Québec et Ottawa, font mine de s’opposer, mais rejettent conjointement les Canadiens-Français. Le problème de clarté, il est où ? 
Les temps ont changé, tous l'admettent. Mais est-ce au point de nous trouver à des années lumières des pages 19 à 21 d’Option Québec (janvier 1968) dans lesquelles René Lévesque s’adresse très spécifiquement aux Canadiens français pour mener à bien son projet ? 


À court ou moyen terme, on ne peut écarter que de nouvelles initiatives pour parfaire la constitution du Québec s’attaquent ou ignorent de nouveau nos intérêts nationaux. Tout dépend qui aura gain de cause dans la mêlée et de qui rédigera la version définitive, si on en vient là. En ce domaine, l’initiative courante part certes de bonnes volontés, mais rien ne garantit que ces bonnes volontés se trouvent encore dans la course à la ligne d’arrivée.

Butiner autour de l'État
Je pose la question clairement, n’y a-t-il pas d’autres priorités que de butiner autour de l’État ? En fait, c'est un choix dans la gestion d'énergies limitées. Le nôtre, c'est qu'il n’y a rien de plus important pour les Canadiens-Français que de retrouver la parole, de retrouver cette capacité perdue de s'exprimer en leur propre nom. Les Canadiens-Français doivent d'abord se reconnaître entre eux, comme les membres d'une nation séparée et indépendante. C’est ce qui était leur cas depuis la Conquête jusqu’à ces dernières décennies. C’est seulement après être sorti du coma dans lequel ils sont entrés qu’ils pourront de nouveau s’affirmer et accéder à la pleine reconnaissance nationale. À titre de majorité régionale et de peuple fondateur, ils auront de nouvelles possibilités, la légitimité de fédérer, du moins en partie, la diversité nationale et ethnique qui vit également au Québec. Pour les Canadiens-Français, il n’y a vraiment pas lieu de se noyer dans la diversité, ce qui serait suicidaire, mais d’assurer plutôt le leadership d'une nation fondatrice, historique, enracinée et française en Amérique. Seule une nation qui parle en son nom peut donner naissance à des institutions où elle est pleinement respectée et reconnue. Le premier pas est une mobilisation pour notre reconnaissance par l'État du Québec, obtenir l'amendement réclamé dans la préambule de la loi 99. C'est une lutte épique pour l'opinion publique qui sonnerait le réveil du dormeur. 

Utilité de l'identité québécoise
L'identité québécoise est certes utile pour représenter une totalité humaine sur un territoire comme le Québec. Le vocable Québécois englobe la plurinationalité, la multiculturalité et le bilinguisme contemporains. Mais l’identité québécoise étant par nature territoriale et cosmopolite, elle ne peut se substituer aux Canadiens-Français, ni parler en leur nom, que ce soit par procuration ou par délégation. Les Canadiens-Français doivent prendre le micro et s’exprimer à la défense de leur intérêt. Ces derniers ont des choses à dire et à défendre qu’aucune autre agrégation ne peut faire à leur place. À moins d'une réconciliation populaire avec l'idée que nous formons historiquement une nation sociologique, ce que nous rappelait Daniel Johnson en 1968, nous ne sommes pas au bout de nos peines ! 

Gilles Verrier 

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* Article récent sur le site :

Pour une prise de conscience de la gangrène trudeauiste chez les souverainistes

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dimanche 27 août 2023

Ni mirage référendaire ni constitution à rabais

Personne après Daniel Johnson en 1968 ne saura poursuivre ou relancer au sommet de l'État  la cause de la nation historique canadienne-française. Tous les chefs nationalistes du Québec, en commençant par René Lévesque, sont tombés dans le piège référendaire tendu par les conseillers de Pierre Trudeau.
Pour une prise de conscience de la gangrène trudeauiste chez les souverainistes

En fin de compte, c’est uniquement Daniel Johnson qui a plaidé la reconnaissance du statut national des Canadiens-Français et des Acadiens au sein du fédéralisme

dimanche 16 juillet 2023





Description de la vidéo : 
Aujourd'hui nous continuons notre discussion sur le concept de nation, en mettant l'accent sur les distinctions entre la "nation socio-culturelle" et la "nation civique".

lundi 10 juillet 2023

dimanche 4 juin 2023

Un défi existentiel ? Oui, mais lequel ?

La "québécitude" de la Révolution tranquille s'est emparée du nationalisme canadien-français pour le détourner et le détruire
L’impasse de l’identité québécoise a été reconnue dès 1980. En effet, six mois après le premier référendum, François-Albert Angers, qu’on cache aujourd’hui pour sa lucidité

lundi 10 avril 2023

Jean-Luc Gouin : Un aigle s'attaque aux corneilles

INTRODUCTION 
Il fait plaisir de lire l'indignation de Jean-Luc Gouin. 
Rarement il intervient, chaque fois sa verve nous sort d'un ronron trop quotidien. 

Son texte crépite comme peut crépiter une littérature de combat. J'ai lu avec intérêt sans tout comprendre, car je ne connais pas ou si peu la plupart des personnages dont il est question, mais j'en ai une petite idée. Ce sera donc à relire et à méditer. Et humblement, pour bien combattre, mieux vaut connaître les noms de ses adversaires. Gouin semble en connaître quelques uns !